Si Finch
de Miguel Sapochnik (réalisateur britanico-américain plus habitué
aux séries télévisées qu'aux salles obscures avec seulement deux
longs-métrages cinématographiques à son actif) a été très
récemment rendu disponible sur la plateforme de streaming Apple
TV+,
le film date de l'année passée. Soit, tout juste vingt ans après
Seul au monde
de Robert Zemeckis qui, osons le dire, s'avère sans doute comme
l'ancêtre de ce tout nouveau film de science-fiction
post-apocalyptique qui emprunte tout ce qui a déjà été conçu en
la matière depuis des lustres sur grand écran. Un sol désertique,
des cités abandonnées à la nature et quelques très, très, très
rares spécimens de l'humanité dont les quelques exemples, en dehors
du héros incarné par Tom Hanks, sont à peine visibles à l'écran.
Pour ne pas dire, pas du tout. Question angoisse, le film se révèle
relativement avare. Une séquence située dans un immeuble délabré...
un souvenir douloureux en forme de flashback, voilà tout ce qu'aura
de quelque peu inquiétant à nous proposer le scénario de Craig
Luck et Ivor Powell. Pour le reste, le film de Miguel Sapochnik est
une sorte de road-trip plutôt séduisant en terme de visuel bien que
très convenu. On est loin, et même très loin de l'univers décrit
par l'australien George Miller dans ses deux premiers volets de la
franchise Mad Max
sortis plus de quarante ans en arrière. C'en est même presque
gênant lorsque l'on pense que le dernier en date est sorti il y a
déjà six ans et que Finch n'arrive
à aucun moment à lui faire de l'ombre. Ni à lui, ni à aucun autre
film de science-fiction post-apocalyptique de ces vingt ou trente
dernières années. À la sauce Amblin
Partners,
l'une des sociétés productrices du film créée en 2015 par un
certain Steven Spielberg, il n'est pas étonnant de découvrir une
œuvre plutôt familiale, de celles qui n'ont aucune chance de donner
des cauchemars à leur jeune public...
Bourré
de bons sentiments, d'une morale à toutes épreuves,
Finch porte
donc le nom de son héros qui très loin de Chuck Noland et de son
île déserte où lui tint compagnie un ballon (!?!), doit trouver
dans les plus brefs délais un moyen de subvenir aux besoins futurs
de son unique compagnon de chair et d'os : un chien. Ingénieur
et inventeur de génie, Finch met au point un androïde du nom de
Jeff (une machine à l'écran, mais l'acteur Caleb Landry Jones dans
les coulisses du tournage afin de capturer ses mouvements) auquel il
va devoir apprendre certaines notions que l'androïde n'a pas encore
acquises malgré la somme d'informations que Finch a déjà intégré
à son logiciel. D'emblée, le héros de Miguel Sapochnik évoque
forcément celui de Robert Zemeckis. Sa solitude, dans un monde
beaucoup plus vaste mais pas moins inquiétant que la petit île
déserte battue par les vents deux décennies auparavant.
Aujourd'hui, les tempêtes sont d'une toute autre envergure et
l'espoir de retrouver un semblant d'humanité, plus petit que jamais.
Finch est condamné à mourir. À cause des radiations causées par
une tempête qui a décimé la quasi-totalité de l'espèce humaine.
Mais pourquoi donc s'acharner à vouloir trouver une solution pour
que le chien subsiste au delà de la mort de son maître ?
L'explication viendra... plus tard... lors d'une séquence
touchante.... mais qui ne bouleversera sans doute que les tous
petits. Un public jeune qui s’émouvra sans doute également de la
relation entre l'homme et la machine. Une boite de conserve
améliorée. Un peu stupide, même... que les enfants adoreront voir
tomber, parler, jouer, mais qu'une partie des adultes détesteront
peut-être également.
Film
hybride, Finch
ne dénote absolument pas dans la carrière d'un Tom Hanks qui
continuera à en fasciner certains tout énervant les autres. Trop
long (presque deux heures) pour un sujet somme toute classique mais
au demeurant, très joliment enrobé. Forcément, les effets-spéciaux
relatifs à l'androïde Jeff sont bluffants de réalisme.
Contrairement à la tempête qui gronde au loin est qui par contre
s'avère visuellement, à peine digne des productions Asylum.
Finch
se regarde sans déplaisir mais n'apporte au fond rien de neuf. Tout
juste une belle histoire entre l'un des derniers hommes sur Terre (du
moins l'estime-t-on ainsi) et une machine sur laquelle repose tout
les (maigres) espoirs d'un homme pour son ami à quatre pattes...
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