Après avoir été
possédée par le démon Pazuzu dans L'exorciste
de William Friedkin en 1973, après avoir survécu à bord d'un avion
de ligne en danger dans 747 en Péril de
Jack Smight l'année suivante et après avoir connu l'enfer des
prisons pour femmes avec Chained Heat
de Paul Nicholas en 1983 et Red Heat
de Robert Collector en 1985, voilà que l'actrice Linda Blair se
prenait la même année pour l'équivalente féminine du Charles
Bronson de la franchise Death Wish.
Incarnant Brenda, tête pensante (ouais, enfin, faut pas exagérer
non plus, hein ?) d'un groupe d'adolescentes rebelles, elle est aussi
et surtout la sœur de Heather, jeune fille sourde et muette. Une
jolie gamine propre sur elle, portant jupes à carreaux et chemisiers
blancs. Difficile de croire que derrière cette touchante enfant se
cache l'actrice Linnea Quigley, l'une des reines du cinéma d'horreur
et fantastique bis et l'une des plus célèbres Scream Queens du
cinéma américain. Celle qui l'année suivante incarnera la punk
zombifiée se foutant à poil plus souvent qu'à son tour du mythique
Retour des morts-vivants
de Dan O'Bannon est pour l'instant une adolescente parfaitement
irréprochable qui dénote complètement avec sa sœur et ses
camarades. Un soir de sortie, Brenda, Rachel, Maria et le reste de la
bande sont accostées par quatre junkies qui manquent de renverser
Heather. Après s'être fait rembarrer, ils quittent les lieux puis
garent leur voiture sur un trottoir. Brenda décide d'emprunter leur
véhicule pour se venger avant de la laisser dans une ruelle, remplie
de déchets ménagers. Dès le lendemain, les quatre voyous à la
tête desquels se trouve Jake (l'acteur Robert Dryer) décident à
leur tour de faire payer à Brenda son comportement de la veille en
s'en prenant à Heather qu'ils frappent et violent dans un local du
lycée où les filles étudient. Dès lors, Brenda n'aura qu'une idée
en tête : celle de venger sa sœur en écumant de nuit les rues
de la ville à la recherche des coupables...
Charles
Bronson peut dormir sur ses deux oreilles. Si Savage
Streets (connu
chez nous sous le titre Les rues de l'enfer)
n'est pas tout à fait un nanar, son héroïne Brenda n'égale pas le
maître es ''Vigilante
Movie''
Paul Kersey. New York n'est donc pas la seule ville américaine
gangrenée par la violence comme le prouve le long-métrage de Danny
Steinmann qui situe son action à Los Angeles. Linda Blair y
incarne une jeune femme de caractère qui a bien changée depuis son
apparition dans le classique de l'épouvante L'exorciste.
L'actrice s'est affinée mais à conservé quelques rondeurs plutôt
bien situées. Linda Blair se foutant nettement moins à poils que
lors de ses deux apparitions dans les deux W.I.P cités plus haut
(que les vicieux ne loupent surtout pas la scène de la baignoire !),
le film regorge cependant de séquences dénudées totalement
gratuites mais qui satisferont sans doute les spectateurs libidineux
ivres de contempler fesses et mamelons de toutes sortes.
Blondes,brunes, la peau bronzée ou cireuse, il y en aura pour tout
le monde. Vu le concept, inutile d'espérer y voir autre chose qu'une
pellicule bavarde, assez grossière et donc pas vraiment subtile.
Les injures fusent, du type ''pétasse'', ''bite'', ''Enculés'' ou
''tailler une pipe''. Une musique rock fm assourdissante constitue
l'essentiel de la bande originale John D'Andrea et Michael Lloyd.
Savage Streets mêle
vigilante, Rape
and Revenge
et teen movie
façon
Class 84 de
Mark L. Lester ou Class of Nuke 'em High de
Michael Herz et Lloyd Kaufman et Richard W. Haines tout en leur étant
infiniment inférieur. Dans un premier temps, le film se concentre
surtout sur les conflits qui opposent certaines élèves (blondes et
brunes formant apparemment deux groupes distincts)...
Outre
Linda Blair et Linnea Quigley peut d'interprètes s'avèrent connus
sous nos latitudes. Tout juste reconnaîtrons nous au
détour d'une séquence l'actrice Brinke Stevens qui comme Linnea
Quigley fut l'une des plus célèbres scream queens des années
quatre-vingt et l'interprète de nombreux films d'exploitation (Slave
Girls, les captives de l'espace
de Ken Dixon en 1987 ou Sorority Babes in the
Slimeball Bowl-O-Rama
de David DeCocteau l'année suivante). Mais surtout l'acteur John
Vernon qui interprète dans le cas présent le rôle du proviseur.
Acteur que l'on a pu notamment voir dans L'inspecteur
Harry
de Don Siegel en 1971, le poético-trash Sweet
Movie de
Dusan Makavejev en 1974 ou bien Josey Wales
hors-la-loi de
et avec Clint Eastwood deux ans plus tard. La vengeance
de l'héroïne tarde à venir mais l'action de Savage Streets
est
parfois suffisamment relevée pour que l'on n'ait pas trop le temps
de s'ennuyer. Linda Blair est moyennement convaincante dans le rôle
de Brenda (on lui préférera très largement Zoë ''Thana'' Lund de
L'ange de la vengeance
d'Abel Ferrara sorti trois ans auparavant). Ce qui définit le mieux
l’œuvre de Danny Steinmann, c'est son absolue gratuité dans la
cruauté, sa violence, ses dialogues aussi creux que vulgaires, son
assommante musique eighties (prévoyez une ou deux aspirines en fin
de projection) ainsi que son interprétation, sa mise en scène et
son scénario bas de gamme. Préférez donc la franchise Death
Wish...
Pas mal du tout en effet ce Savage Streets.
RépondreSupprimerJe l'ai en VHS.
Une intrigue somme toute très classique, mais pas inintéressante et on est en plein dans la mode du Vigilante lancée par le film de 1983 réalisé par William Lustig avec Fred Williamson et Robert Foster, un modèle du genre (et qui n'a rien à voir en terme de qualité avec le film éponyme de 2018 mettant en scène Olivia Wilde)