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mardi 23 avril 2024

Slotherhouse de Matthew Goodhue (2024) ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Je suis sûr que ce film est une merde mais je vais quand même le regarder en mémoire de ce jour où ma compagne et moi avons passé l'après-midi au zoo du Jardin des Plantes dans la capitale parisienne. Là-bas nous avions pu y contempler beaucoup de merveilles, telle une panthère des neiges, des chacals ou bien des paresseux. Ce jour là, des encul... Pardon, des touristes originaires d'Allemagne s'étaient mis à gueuler dans l'une des serres comme s'ils se croyaient dans une foire au bétail, effrayant par là-même ces attachants mammifères arboricoles originaire d'Amérique centrale et du sud. D'où, vous l'avez deviné, cet irrépressible envie de voir des gugusses se faire défourailler par l'un de ses représentants retiré de son milieu naturel. Slotherhouse (ou la maison du paresseux) bêtement traduit chez nous sous le titre La mascotte est le second long-métrage du réalisateur Matthew Goodhue quatre ans après le thriller horrifique Woe. Le ton est semble-t-il donné dès les premières images lors desquelles nous est présenté un paresseux dans un environnement bucolique sur fond de flûte de pan. Tout paraît aller pour le mieux lorsque subitement, l'adorable créature alors en pleine cueillette de feuillage pour son alimentation se fait malheureusement attraper par un crocodile qui l'emporte entre ses féroces mâchoires et la fait disparaître sous les eaux troubles d'un fleuve ! Mais si l'on ne donne pas cher de sa peau, c'est pourtant bien le saurien qui se retrouvera quelques instants plus tard à la surface de l'eau, les quatre pattes en l'air et le ventre lardé de coups de griffes. Le sort s'acharne pourtant sur le victorieux paresseux qui est ensuite endormi à l'aide d'une fléchette par un chasseur qui passait par là et qui l'emporte avec lui jusqu'en Amérique où il vend ensuite les animaux sauvages qu'il a réussi à enlever... L'intrigue s'intéresse par la suite à Emily Young (Lisa Ambalavanar), jeune étudiante d'une université qui entre-temps a récupéré le paresseux et qui tout comme ses camarades s'apprête à voter pour les prochaines élections de la sororité Sigma Lambda Theta dont elle fait partie.


L'actuelle mentor (Sydney Craven dans le rôle de Brianna) est une sacrée pimbêche qui refuse tout d'abord d'accueillir dans la fraternité qu'elle dirige l'adorable créature avant de constater l'engouement de la quasi totalité des membres. Surnommée Alpha, la nouvelle mascotte toute de poils vêtue devient si populaire qu'Emily (qui depuis a décidé de se présenter aux élections) gagne de plus en plus de points dans la course à l'élection. Mais ce que ne savent pas encore les étudiantes de l'université est que la douceur et l'apparente fragilité de l'animal cachent une personnalité psychopathique. Entre farniente au soleil et match de balle au prisonnier durant lesquels Alpha se fait dorer la pilule, siffle des bières et... les débuts de la compétition, l'animal commet plusieurs meurtres horribles grâce à ses puissantes griffes. Si Alpha ne porte pas de pull rayé et n'arbore pas le visage d'un grand brûlé, ses griffes demeurent cependant aussi redoutables que celle d'un certain Freddy Krueger. Le xénarthre n'a donc pas de leçon à recevoir de ce monstre sacré du cinéma fantastico-horrifique mais ne restera sans doute pas dans les mémoires comme étant une authentique réussite du cinéma d'horreur. Traité en grande majorité sur le ton de l'humour, le long-métrage de Matthew Goodhue est d'une bêtise certes volontaire mais également incommensurable ! Un film rempli de pouffes et de benêts dont les représentants de sexe masculin, en étant minoritaires, sont encore ceux qui s'en sortent le mieux. Le pire est qu'en matière d'horreur, Slotherhouse manque terriblement d'hémoglobine. Un teen-movie pseudo-horrifique pour adolescents attardés voilà ce que semble être tout d'abord le film. À dire vrai, le seul ''protagoniste'' du récit à s'en sortir véritablement avec les honneurs est le paresseux lui-même. Le voir décapsuler sa bière, surfer sur le net ou rouler à deux-cent kilomètres heures à bord d'une voiture demeure parmi les rares séquences amusantes. Pour le reste, Slotherhouse n'est qu'un tout petit slasher dans lequel l'habituel tueur est simplement remplacé par un animal ! Bof, bof !


 

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