Jack l'éventreur est
sans doute le tueur en série ayant fait l'objet de la plus grande
attention auprès des arts tels que la littérature ou le septième
art et même auprès des enquêteurs de toutes origines, des
professionnels de la recherche criminels en passant par les
détectives en herbe. Des films par dizaines dont pas mal de
classiques et quelques passages par le petit écran parmi lesquels
l'excellente mini-série Jack l'éventreur (Jack
the Ripper)
de David Wickes avec Michael Cain dans le rôle du célèbre
inspecteur en chef de la police de Londres affecté dans le quartier
de Whitechapel en 1888, Frederick Abberline. Rarement les
téléspectateurs auront eu l'occasion d'être happé par ce récit
aussi passionnant que sordide dans une Angleterre de fin de
dix-neuvième siècle parfaitement retranscrite. Alors, lorsque le
plus célèbre tueur en série refait surface dans la petite lucarne,
forcément, le concept aiguise à nouveau la curiosité. Auteur d'une
dizaine de longs-métrages, d'épisodes de séries télévisées et
de téléfilms, le réalisateur allemand Sebastian Niemann se pencha
à son tour en 2016 sur le cas de celui dont aujourd'hui encore nous
ne connaissons pas l'identité malgré de nombreuses recherches qui
ont mené certaines personnalités publiques à apporter leur
expertise dans le domaine de la criminalité en général et
concernant plus spécifiquement ce tueur de prostituées qui entre le
31 août 1888 et le 9 novembre de cette même année fit
officiellement cinq victimes parmi les prostituées du quartier de
Whitechapel situé dans le borough londonien de Rower Hamlets dans le
grand Londres. Assassinées dans des conditions absolument
abominables Mary Ann Nichols, Annie Chapman, Elizabeth Stride,
Catherine Eddowes et Mary Jane Kelly (une photographie prise
post-mortem de la dernière victime témoignera d'ailleurs des
atrocités commises lors de son meurtre) ne seront pourtant pas au
cœur du récit du téléfilm réalisé par Sebastian Niemann qui
s'intéresse plutôt à l'idée de s'inspirer du fait-divers macabre
pour concevoir auprès du scénariste Holger Karsten Schmidt, un
script inédit. Il demeure alors deux manières d'aborder ce téléfilm
dont la durée n'excède pas les cent minutes. Soit l'on estime qu'un
sujet aussi fort ne souffre pas d'une quelconque forme d'opportunisme
pour œuvrer en dehors des faits, soit l'on détermine le procédé
comme une manière de donner un second souffle à un sujet qui aurait
tendance à trop se répéter dans la forme et dans le fond.
Visuellement,
le directeur de la photographie Gerhard Schirlo et la décoratrice
Asta Urbonaite n'ont rien à se reprocher. Ou presque... Car si la
reconstitution de l'époque est parfois saisissante, le cachet
esthétique est trop proche des codes télévisuels pour convaincre
totalement. L'emploi de filtres n'empêche cependant pas Jack
the ripper : eine frau jagt einen mörder
d'être assez peu satisfaisant d'un point de vue purement esthétique.
Pourtant, l'aspect ''crasseux'' de certains environnements viennent
se joindre à l'ambiance délétère de certains édifices comme
l’hôpital psychiatrique ou cette maison close dirigée par une
matrone suffisamment laide pour cacher de mauvaises intentions et où
va venir se perdre dès le départ l'héroïne incarnée par
l'actrice berlinoise Sonja Gerhardt. Sorte d'équivalent physique et
germanique de l'actrice américaine Jennifer Lawrence (Hunger
Games),
la jeune femme incarne un personnage tout à fait imaginaire qui,
bizarrement, croisera malgré tout l'authentique Frederick Abberline
lors d'une intrigue elle-même tout à fait fictive. Les événements
se déroulent alors que la toute dernière victime de Jack
l'éventreur à récemment été découverte. Anna Kosminski est
l'héroïne sur laquelle le sort s'acharne décidément beaucoup trop
souvent qu'à son tour. Car après être arrivée à Londres,
celle-ci apprend que sa mère se prostituait pour survivre dans
l'infâme quartier de Whitechapel et qu'elle est morte voilà
plusieurs mois de la syphilis. Et pour ne rien arranger, la jeune
femme apprend en plus que son frère est enfermé dans un hôpital
psychiatrique depuis qu'il a été reconnu responsable des cinq
meurtres de prostituées. Destinée à enquêter sous les dessous de
l'affaire, la jeune femme va donc faire ses propres recherches en
compagnie de l'inspecteur Abberline avec, à la clé, la révélation
du véritable assassin ! Bon, ben, que dire ou écrire sinon que
Jack the ripper : eine frau jagt einen mörder
est assez fade. Surtout en comparaison de tout ce qui a été fait
jusqu'ici et notamment en le comparant au téléfilm de David
Wickes. Difficile en effet de se passionner pour ce récit qui ne
s'inspire que de très loin des véritables événements. Bref, une
déception...
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