Michelle Bauer et Linnea
Quigley, deux des plus célèbres Scream Queens
des années quatre-vingt réunies dans le dixième long-métrage de
l'ultra productif Fred Olen Ray réalisé en 1988. Si Hollywood
Chainsaw Hookers évoque
étrangement LE classique de Tobe Hooper Texas
Chainsaw Massacre,
cela n'est certes pas le fruit du hasard. On peut d'ailleurs y
croiser Leatherface sans son masque de peau et sous l'apparence du
gourou d'une secte adoratrice de dieux tronçonneuses originaire de
l’Égypte ancienne. Des tronçonneuses au temps des Pharaon ?
Une improbabilité crasse que relève le héros Jack Chandler
qu'interprète l'acteur John Henry Richardson. Dans des décors que
l'on dira ''dépouillés'', il incarne un détective ''habité'', qui
monologue en voix off sur sa situation personnelle et sur l'enquête
qui l'emmène tout droit à Los Angeles. Il pense y retrouver
Samantha sur les traces de laquelle sa mère l'a lancée afin de la
récupérer. En fuite, elle a rejoint un bar où elle danse à moitié
nue pour le plaisir libidineux de clients qui glissent quelques
billets verts dans sa culotte. C'est précisément là que Jack
Chandler la retrouve. C'est également dans ce bar que travaille
Mercedes et Lisa, deux des membres féminins de la secte adoratrice
des dieux tronçonneuse. Une secte qui fait beaucoup parler d'elle
dans les médias puisque cinq personnes ont déjà trouvé la mort
dans d'atroces conditions, piégées par l'une ou par l'autre,
attachées sur un lit, puis découpées en morceaux à l'aide d'une
tronçonneuse avant d'être jetées dans diverses bennes à
ordures...
Gunnar
Hansen, qui fut l'alter ego de fiction du célèbre tueur dément Ed
Gein, lequel inspira en outre le Norman Bates de Psychose
d'Alfred Hitchcock en 1960 ou le Buffalo Bill du Silence
des agneaux
de Jonathan Demme en 1991, endosse donc le costume de ce gourou un
peu mou, au regard sombre, et finalement presque plus flippant que
lorsqu'il portait son fameux masque constitué de peau prélevée sur
le visage de ses victimes quatorze ans auparavant. Hollywood
Chainsaw Hookers est
l'un de ces classiques du cinéma bis et voire même Z des années
quatre-vingt qui avec le temps a fini par devenir mythique. Rien à
voir avec ces films qui sortent désormais directement en vidéo. À
l'époque, il y avait peu de chance de trouver le film de Fred Olen
Ray à l'affiche au détour d'un cinéma de quartier. Porté par une
mise en scène anémique, un scénario rachitique, une interprétation
tout sauf académique mais des dialogues nombreux et souvent
savoureux, le long-métrage de Fred Olen Ray sert tout d'abord à
l'exposition de poitrines plus ou moins généreuses qu'aurait
pourtant sans doute boudé Russ Meyer qui préférait vraiment
l'opulence mammaire de ses interprètes. Mais comment rester de
marbre devant la généreuse Michelle Bauer qui se désape sans
broncher, ou devant son magnifique regard et son sourire lumineux ?
Comment ne pas craquer devant cette fausse ingénue qu'interprète
Linnea Quigley du haut de ses cent-cinquante centimètres ?
Pour
une œuvre qui inclut le mot tronçonneuse dans son titre, on ne peut
pas dire que les débordements sanglants y soient légion. La plupart
du temps les scènes d'horreur sont filmées hors champ et l'on
n'aura au final que très peu l'occasion de voir les engins de mort
entrer directement en contact avec le corps de leurs victimes. À
vrai dire, comme l'indique si bien Linnea Quigley vers la fin, il n'y
a guère que lors de ''l'appendicectomie'' dont sera victime le
gourou que la tronçonneuse montrera son efficacité. En dehors de
cette joyeuse séquence qui montre les talents de strip-teaseuse de
l'actrice munie d'une paire de tronçonneuses, les scènes d'horreur
se contentent de nous montrer les meurtrières aspergées du sang de
leurs victimes et des bouts de cadavres voler dans les airs. Si les
décors sont fades et le jeu des interprètes pitoyable (mais qui en
voudrait à Fred Olen Ray d'avoir d'abord tiré profit de la jolie
plastique de ses actrices?), les scénaristes Dr. S. Carver (en
réalité, le réalisateur lui-même) et B.J. Nestles (pseudo sous
lequel se cache T.L. Lankford) se sont en revanche donné beaucoup de
mal pour écrire les dialogues. Surtout ceux de Jack Chandler
qu'interprète John Henry Richardson sous l'apparence du détective
mal rasé, épuisé, blasé... Une enquête pleine de sexe, de putes
(les hookers du titre), de tronçonneuses, de meurtres, sous couvert
d'une enquête dans le monde obscure d'une secte païenne, voilà le
programme que propose Hollywood Chainsaw Hookers.
Définitivement culte !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire