Alors que le cinéma
ibérique a pour habitude de régulièrement nous abreuver
d'excellents longs-métrages horrifiques, fantastiques ou d'épouvante
(Malveillance de
Jaume Balagueró, Le Secret des Marrowbone
de Sergio G. Sánchez, L'Échine du Diable
de Guillermo Del Toro ou Le Jour de la Bête
d'Alex de la Iglesia pour n'en citer qu'un tout petit nombre), La
Hora Fría
fait œuvre de parent pauvre avec son récit original pourtant très
mal exploité. À la suite d'une guerre bactériologique, une poignée
d'individus se sont retranchés dans un immeuble et tentent de
survivre à diverses agressions. D'abord celle de créatures nommées
''étrangers'', ensuite le passage régulier d'une entité traînant
derrière elle une ''terrifiante'' vague de froid, puis des
ectoplasmes, et enfin un enfant vivant à l'écart de la communauté.
Avec tout cela, le réalisateur originaire des Îles Canaries Elio
Quiroga trouve le moyen de pondre une œuvre terriblement ennuyeuse.
Et pourtant, il n'est pas un amateur en la matière puisque depuis la
fin des années quatre-vingt, Elio Quiroga a tourné de nombreux
documentaires et autres courts et longs-métrages. Ce qui n'empêche
malheureusement pas La Hora Fría
(retitré chez nous, The Dark Hour)
d'être un condensé puéril et mal fagoté de divers thèmes du
cinéma fantastique et d'épouvante. Des morts-vivants/infectés à
peine visibles puisque plongés dans une certaine obscurité (le
spectateur n'en tiendra d'ailleurs pas rigueur au réalisateur au vu
de leur apparence plutôt décevante).
Une
vague de froid qui recouvre de gel les murs intérieurs de l'immeuble
à son passage dans des effets-spéciaux à peine dignes. Mais
surtout, du blabla inconsistant qui tente vainement de donner de
l'épaisseur à des personnages qui laisseront au final les
spectateurs indifférents. Elio Quiroga tente-t-il de
toucher le spectateur au cœur en mettant dans la peau du héros de
cette histoire, le jeune Jesús ? Si tel est le cas, alors c'est
raté tant le gamin agace à trimballer sa caméra portative et en
partageant (in)directement avec les spectateurs des états d'âme
dont ils se fichent royalement. De l'énergie que Diable ! Si
l'approche beaucoup plus profonde d'un genre qui habituellement va à
l'essentiel est honorable, le résultat s'avère cependant
relativement pathétique. Elio Quiroga a beau tout entreprendre pour
rendre ses personnages attachants, rien n'y fait. Et chez nous, en
France, le constat est pire encore : apparemment
post-synchronisé par des acteurs sans doute davantage habitués à
doubler des téléfilms plus que des longs-métrages cinéma, La
Hora Fría
ne ressemble à rien d'autre qu'à ces programmes parfois insipides
qui tentent vainement de rivaliser avec leurs grands frères projetés
dans les salles obscures...
Lorsque
l'intrigue s'éveille enfin de sa léthargie pour confronter les
protagonistes avec les différents antagonistes du récit, là encore
le résultat n'est pas à la hauteur. Dans une ambiance de fin du
monde en ''toc'', Silke (Maria), Omar Muñoz (Jesús), Carola
Manzanares (Magda), Jorge Casalduero (Pedro) et les autres tentent de
nous convaincre du danger qui plane au dessus de leur tête. Sauf que
l'on ne sait plus trop quoi penser de ce long-métrage aussi bavard
que risible. On ne sait pas davantage s'il faut rire de certaines
situations ou être peiné devant les efforts d'interprètes sans
doute convaincus par la force d'un sujet que le réalisateur n'arrive
cependant pas à rendre poignant. Pour résumer, La
Hora Fría
est une alternative originale dans un contexte apocalyptique pourtant
trop mal exploité par son auteur pour éveiller à un quelconque
moment l'intérêt du spectateur. Trop mou, jamais vraiment
surprenant, à peiné éveillé par quelques rarissimes scènes
d'action qui font surtout sourire, le film de Elio Quiroga est un
ratage total. D'autant plus dommage que le dernier plan du film est
inattendu...
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