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samedi 28 mai 2016

Bite de Chad Archibald (2015)



Casey a prévu de bientôt se marier avec Jared, l'homme de sa vie, et ce, contre l'avis défavorable de la mère de celui-ci, persuadée que son fils fait une erreur. D'ici là, la jeune femme part enterrer sa vie de jeune fille à l'étranger en compagnie de trois de ses amies, Hannah, Jill et Kirsten. Après avoir passé une soirée dans une boite de nuit lors de laquelle Casey a abusé de l'alcool, elle et ses amies partent se promener en forêt et découvrent une cascade au pied de laquelle elles choisissent de se baigner. Jill en profite pour rappeler à Casey qu'elle se doit d'avertir son futur époux qu'elle ne peut avoir d'enfants. Mais alors que les jeunes femmes s'expliquent, Casey est piquée sous l'eau par un animal.

De retour chez elle, Casey retrouve Jared qui sous l'emprise de sa mère ne vit toujours pas avec sa future épouse. Marquée physiquement par la piqûre dont elle a été victime à l'étranger, Casey commence à ressentir d'étranges symptômes. Les marques sur sa cuisses s'étendent jusqu'aux épaules et commencent à s'infecter. Les jours passent et la maladie semblent s'étendre. Casey ne se nourrit plus, les plaies suppurent et surtout, à sa grande surprise, le test de grossesse qu'elle vient d'effectuer se révèle positif...

D'autres l'ont déjà effectivement précisé, mais une piqûre de rappel semble nécessaire afin de bien souligner que Bite n'a rien à voir avec un quelconque film pornographique malgré un titre pourtant évocateur et un début de film exhibant trois ou quatre pouffes en bikini. Si les plus impatients couperont au bout des cinq premières minutes d'une œuvre qui semble s'inscrire dans la mode des pires exemples de found-footage, les autres auront l'agréable surprise de constater que par la suite,  le cinéaste canadien Chad Archibald dont il s'agit ici du septième long-métrage, a la bonne idée d'abandonner le principe et de proposer une œuvre qui s'en éloigne très sensiblement.

Ceux qui connaissent l’œuvre magnifique du cinéaste lui aussi canadien, David Cronenberg, auront parfois la désagréable impression de découvrir un plagiat de La Mouche. Et même si les histoires sont bien différentes, il y demeure certains points communs entre elles, la transformation en une espèce de créature étant le plus flagrant d'entre eux. Nous assistons donc à l'agonie d'une jeune femme, victime d'une piqûre qui va la transformer peu à peu en une créature donnant naissance à une multitudes d’œufs. Physiquement le personnage de Casey (Elma Begovic) change, mute, pour ne plus avoir grand chose avec la belle femme qu'elle était encore il y a quelques jours auparavant. Veillant avec amour sur son étrange progéniture, le cinéaste crée un contraste entre la future mariée, incapable de donner des enfants à son futur époux, et cette... « chose » monstrueuse qui, au contraire, multiplie les accouchements monstrueux.

Bite n'est pas mauvais en soit. Mais à côté d'une œuvre telle que Contracted de Eric England qui décrivait déjà la lente agonie et la transformation d'une jeune femme, le film de Chad Archibald fait pâle figure. La faute à des maquillages qui dépassent de loin le cadre réaliste de la maladie (on finit par avoir l'impression d'être face à un monstre plus qu'à une jeune femme atteinte d'un mal étrange), et surtout, à une interprétation parfois pitoyable de ses interprètes. Bite n'exhale aucune forme d'émotion tandis que le film de Eric England dégageait, lui, un réel sentiment de malaise...

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