En une décennie, la
technologie a fait un bond de géant. Et l'on parle là non seulement
des effets-spéciaux de ce Men In Black III
sorti dix ans après le précédent volet mais aussi de celles dont
font usages nos deux indécrottables personnages que sont les agents
K et J. Aujourd'hui, la Lune sert de site lointain protégeant les
honnêtes gens des criminels les plus dangereux puisqu'une prison y a
été implantée. Un immense édifice duquel il est presque
impossible de s'échapper. Du moins jusqu'à ce jour où Boris
l'animal, un extraterrestre particulièrement coriace et belliqueux,
parvient à s'en échapper afin de remonter dans le temps et de tuer
le 16 juillet 1969, celui à cause duquel il perdit le bras gauche. K
avoue à J que Boris l'animal fut sans doute la plus grande erreur de
toute sa carrière d'agent travaillant pour l'organisation Men
in Black.
Mais alors que K disparaît mystérieusement, J comprends que dans le
présent alternatif dans lequel il est désormais plongé, son
partenaire est mort il y a quarante ans, le jour même où trois
astronautes quittaient la Terre à bord de la navette Apollo
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pour atterrir quatre jours plus tard sur la surface de la Lune. Lancé
à la recherche de K et à la poursuite de Boris l'animal, J retourne
à son tour dans le passé, un jour avant le lancement de la fusée
de Cap Canaveral...
Alors
que le précédent volet n'avait permis que d'approximativement
engranger les sommes investies (à hauteur de 190 millions de dollars), pour
ce troisième et dernier véritable opus de la saga Men
in Black,
le cinéaste américain Barry Sonnenfeld bénéficie d'un budget
encore plus important puisque celui-ci se monte désormais à 225
millions de dollars. Les effets-spéciaux de Men
in Black III (MIB3)
étant constitués de mille deux-cent plans visuels dont plus de la
moitié a été confiée et supervisée par Ken Ralston et Jay Redd
de Sony Pictures Imageworks ont en cette année 2013 atteint un degré
de réalisme qui faisait parfois défaut jusqu'à présent. Ici,
l'intégration des personnages dans des décors en images de synthèse
est parfaite contrairement à ce que l'on pouvait constater à
quelques égards dans les deux premiers volets de la saga.
Après
deux épisodes qui d'un point de vue scénaristique demeuraient un
peu trop similaires (ce qui faisait de Men in
Black II
une œuvre dynamique, amusante, mais surtout, redondante), le
scénariste américain originaire d’Israël Etan Cohen (rien à
voir avec Ethan Coen, des Frères Coen) prend le relais et propose
une idée ingénieuse qui permet à la franchise de prendre un
nouveau tournant. Désormais, et alors qu'il devient presque
inconcevable de pouvoir imaginer autre chose que le perpétuel combat
opposant nos deux héros en noir à de belliqueuses créatures venues
de l'espace, Ethan Coen propose de mélanger la science-fiction
désormais pépère des agents K et J au principe du voyage dans le
temps et du paradoxe temporelle. Grâce à cette pichenette
scénaristique intelligente, Men in Black III
est l'occasion pour le spectateur d'en découvrir davantage sur le
passé de l'agent K toujours incarné par un Tommy Lee Jones ayant
cependant pris un sérieux coup de vieux tandis que Will Smith, même
dix ans après, semble n'avoir pas pris une ride. Le concept du
voyage dans le passé voulant qu'y soient développés des
personnages bien connus de la franchises mais avec quarante ans de
moins, Tommy Lee Jones disparaît assez rapidement au profit de
l'acteur Josh Brolin qui, justement, est plus jeune d'une quarantaine
d'années que l'acteur dont il a la lourde responsabilité de prendre
la place dans le passé.
Bien
que l'absence de Tommy Lee Jones durant les trois quarts du
long-métrage se fasse tout d'abord ressentir, le talent et le
charisme de Josh Brolin à l'écran lui confèrent une certaine
crédibilité et finalement, le duo qu'il incarne temporairement à
l'écran aux côtés de Will Smith s'avère satisfaisant. Rip Torn
ayant refusé de reprendre le rôle de l'agent Z pour ce troisième
épisode, son personnage disparaît au profit de celui interprété
par l'actrice britannique Emma Thompson dont l'importance se révélera
au fil de l'aventure (on apprend notamment que la relation qu'elle
entretenait avec l'agent K n'était pas purement professionnelle).
Men in Black III
est aussi et surtout l'occasion de révéler une information capitale
en fin de parcours, l'histoire de nos deux agents semblant prendre
une tournure définitive et pleinement accomplie. Barry Sonnenfeld
ajoute un caractère qui jusqu'à maintenant faisait défaut dans ce
mélange entre science-fiction, humour et action : l'émotion.
Ce troisième long-métrage révèle également un nouveau personnage dont l'aura
de sympathie éclaire littéralement chacune des séquences
auxquelles il participe : Griffin, merveilleusement incarné par
l'acteur américain Michael Stuhlbarg. Barry Sonnenfeld clôturait là
de la plus belle des façons, une trilogie de science-fiction
familiale PRESQUE parfaite. Aurait-il fallut encore qu'un certain F.
Gary Gray ne vienne pas mettre son grain de sel dans l'aventure des
Men in Black
en proposant en cette année 2019, un quatrième épisode absolument
indigeste...
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