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samedi 27 juillet 2019

Angel-A de Luc Besson (2005) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Pour son huitième long-métrage de fiction, le cinéaste français Luc Besson revient au noir et blanc vingt-deux ans après son premier film Le Dernier Combat. Un noir et blanc superbe pour une romance bancale une fois de plus scénarisée, réalisée et produite par Luc Besson lui-même. De quoi permettre à ses détracteurs de se frotter les mains d'avance à l'idée de proférer les pires idées sur le bonhomme, sa mise en scène et son écriture. Sauf que dans un premier temps, tout semble aller pour le mieux pour l'auteur des navrants Le Cinquième Élément, Lucy, ou encore Valérian et la Cité des Mille Planètes. Si le choix d'offrir le premier rôle à l'humoriste Jamel Debbouze aurait pu être un facteur important de stress pour ceux qui le considèrent encore comme un piètre interprète, le résultat à l'écran n'est pas aussi navrant que redouté. Alors qu'il persévère à mâchouiller chacun de ses mots, son habituel bégaiement disparaît fort heureusement au profit d'un débit plutôt convaincant. Face à ce personnage qu'il incarne, ce citoyen américain qui n'est en fait qu'un ''petit arabe de France'' qui a gagné son visa pour les États-Unis lors d'une loterie, Jamel Debbouze donne la réplique à la jeune, jolie, et très longiligne actrice danoise Rie Rasmussen. Celle-là même qui n'a tourné que dans une poignée de films dont Human Zoo, son premier long-métrage en tant que réalisatrice.

La rencontre entre deux êtres déchirés par la vie qui choisissent le même jour, la même heure et le même pont parisien pour se jeter dans la Seine. André (Jamel Debbouze) sauve de la noyade la belle Angela. Dès lors, elle s'offre au jeune homme qu'elle suit scrupuleusement dans chacune de ses pérégrinations. De leur rencontre naît une relation étrange, la jeune femme semblant être dotée d'atouts très particuliers...

Luc Besson abandonne un temps le style bourrin qui le caractérise généralement pour nous conter une histoire romantique née de sa seule imagination. Un long-métrage qui plus qu'une œuvre à la gloire de ses deux interprètes rend hommage à une capitale française filmée généralement de jour et parfois de nuit. Le spectateur reconnaîtra notamment le pont Alexandre-III duquel se jettent Angela et André ou plus tard La Basilique du Sacré Cœur du quartier de Montmartre. Le cinéaste rend grâce aux merveilles architecturales parisiennes jusque dans certaines toilettes publiques et autres hôtels de Paris. On respire enfin un peu, écartés pour un temps des fusillades et autres poursuites en voiture dans des rues encombrées.

Malheureusement, le film de Luc Besson montre très rapidement ses limites. Alors qu'il affirmait bien avant la sortie du long-métrage qu'il travaillait dessus depuis dix ans environs, le réalisateur montre une fois de plus ses limites en matière d'écriture. Comme un vieux cancer en rémission montrant les signes d'une rechute imminente, Angel-A expose les difficultés qu'a Luc Besson à maintenir l'intérêt pour ses personnages à travers des dialogues et des situations généralement stériles. En dehors de quelques travellings sympathiques et d'un noir et blanc parfois sublime, le long-métrage s'avère souvent statique sans pour autant n'être jamais contrebalancé par des dialogues travaillés. On peine à croire à cette histoire d'amour même si Jamel Debbouze y met toutes ses tripes et si la rage de l'actrice Rie Rasmussen explose à l'écran. Cet instant de magie que l'on rêvait presque enfin pouvoir éclore de ce récit peu banal n'est donc qu'un leurre et Angel-A se révèle finalement assez ennuyeux et sans véritable engagements... A noter les présences à l'écran de Gilbert Melki et de Serge Riaboukine. Le fidèle compositeur Eric Serra étant cette fois-ci remplacé par la chanteuse et compositrice norvégienne Anja Garbarek...

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