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mercredi 15 mai 2019

The Amazing Colossal Man de Bert I. Gordon (1957) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Deuxième long-métrage abordé dans ce cycle consacré au cinéaste américain Bert I. Gordon (mais quatrième si l'on compte les deux que j'avais déjà évoqué il y a un certain temps), The Amazing Colossal Man date de 1957. Filmé en noir et blanc, il invoque la peur du nucléaire à travers l'utilisation par l'armée américaine d'une bombe au plutonium. Dans la science-fiction américaine des années cinquante et soixante, trois thèmes étaient au centre des préoccupations : la course à l'armement, la menace communiste et comme dans le cas présent, le nucléaire. Bert I. Gordon aborde pour la troisième fois le thème des créatures disproportionnées après Beginning of the End et ses sauterelles géantes et The Cyclops et sa faune tout aussi démesurée. Plus proche du premier que du second dans lequel une nouvelle planète abritant des créatures monstrueusement grandes apparaissait dans notre système solaire, The Amazing Colossal Man débute comme bon nombre de long-métrages de science-fiction de l'époque. L'armée américaine ayant mis au point un armement à base de plutonium, ses dirigeants s'empressent de tester une nouvelle bombe. Mais alors qu'elle tarde à exploser, un avion de tourisme passe au dessus du terrain et s'écrase au sol. C'est là qu'intervient le lieutenant-colonel Glenn Manning (l'acteur Glenn Langan). Persuadé de pouvoir sauver la vie du pilote avant que la bombe n'explose, il fonce tout droit sur le lieu du crash. Malheureusement pour lui, cette dernière finit par éclater, le brûlant au troisième degré sur quatre-vingt quinze pour cent de son corps. Vivant mais en piteux état, les médecins estiment que Glenn Manning a peu de chance de survivre à ses blessures. Pourtant, miraculeusement, ses brûlures finissent par guérir. Et non seulement le lieutenant-colonel se réveille du coma dans lequel il était plongé, mais par un incroyable processus, le voilà qui grandit jusqu'à atteindre dix fois sa taille initiale...

La création de The Amazing Colossal Man fut un peu compliquée. A l'origine, et désirant surfer sur le succès du chef-d’œuvre de Jack Arnold sortit quelques mois auparavant (The Incredible Shrinking Man), Jim Nicholson voulait adapter le roman The Nth Man de l'écrivain Homer Eon Flint dont il possédait les droits. Nicholson pense tout de suite au cinéaste Roger Corman pour réaliser l'adaptation de ce récit au centre duquel se trouve un personnage haut de dix mètres. Charles B. Griffith est quant à lui embauché afin de s'occuper de la réécriture du scénario. Mais alors que le résultat est plus proche de la comédie que du récit à l'origine de cette adaptation, Roger Corman abandonne le projet et c'est finalement Bert I. Gordon qui en hérite. Reprennant avec Charles B. Griffith le scénario, ce dernier quitte finalement le projet dès le lendemain et c'est Mark Hanna qui est alors chargé d'apporter des modifications...

Plutôt bien reçu lors de sa sortie, The Amazing Colossal Man a, depuis, malheureusement très mal vieilli. Si toute la première partie précédent la fuite du lieutenant-colonel de l’hôpital demeure intéressante, certains aspects de l'intrigue pêchent par leur manque de tenue. Une fois encore, on a droit à l'habituelle intervention de l'armée, puis de la science. Mais là où le bât blesse, c'est au niveau des effets-spéciaux. L'incrustation de ce ''fantastique homme colosse'' est totalement ratée. Quand on sait les possibilités offertes en la matière à l'époque (il suffit de se faire une piqûre de rappel des quelques long-métrages de Jack Arnold abordant le même type d'intrigue pour s'en convaincre), voir le militaire de dix mètres de haut déambuler en ville ou dans le désert de Mojave (aux abords de Las Vegas) fait peine à voir et décrédibilise cette tentative de réactualisation d'un sujet qui a déjà vu le fruit de travaux remarquables (une fois de plus, Jack Arnold) sortir en salle bien avant lui. Si l'intérêt demeure quelque peu, l'ensemble est terriblement laid. Une œuvre mineure...

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