A la suite du cycle
consacré au cinéaste américain Jack Arnold, j'ai choisi d'aborder
la carrière d'une autre pointure des années 50/60 en la personne de Bert I. Gordon, lui même originaire des États-Unis. C'est à
travers cinq de ses long-métrages que je vous propose de découvrir
ce très prolifique réalisateur qui du milieu des années cinquante
et jusque dans les années soixante-dix a tourné quelques
emblématiques productions horrifiques. A travers les cinq articles
qui vont suivre, je vous propose de faire la connaissance d'un homme
à la force et aux dimensions... colossales, de sauterelles géantes,
d'une tarentule gigantesque (tiens, tiens, ça me rappelle quelque
chose...), et de rats aux proportions inquiétantes. Mais pour
commencer, direction Hainesville, cité fictive des États-Unis où
vont se produire de bien curieux événements.C'est là que huit
adolescents vont semer la panique après avoir ingéré une potion
inventée par un petit génie et dont les propriétés permettent à
ceux qui l'absorbent de croître de manière inquiétante.
Réalisé en 1965,
Village of the Giants
fait partie de ces long-métrages au centre desquels le réalisateur Bert I. Gordon place des individus ou des créatures dotés de
stupéfiantes dimensions. Dans le cas présent, une bande de jeunes
voyous qui voient là l'opportunité de défier l'autorité de par
leur taille, impressionnante, et de par leur forcé également.
Village of the
Giants
est, dans la grande histoire de la science-fiction sur grand écran
une œuvre mineure. Un film à l'attention des adolescents d'alors,
sevrés aux drive-in. D'un budget qui s'élève à sept-cent
cinquante mille dollars, le film de Bert I. Gordon a sans doute pour
prétention de marcher sur les traces d’œuvres telles que
Tarantula ! de
Jack Arnold ou de toute autre production mettant en scène de grosses
bestioles (fond de commerce de Bert L. Gordon depuis de nombreuses
années). Mais dans cette grande tradition, Village
of the Giants,
lui, demeure tout petit, ridicule, insignifiant. Du pseudo Russ Meyer
sans les grosses poitrines, aussi fauché que mal fichu. Une
interprétation au raz des pâquerettes dont les couleurs,
dégueulasses, ''agressives'',
saturées font regretter la glorieuse époque du noir et blanc dans
lequel le cinéaste aurait dû persévérer. Village
of the Giants est
ponctué de nombreuses chansons, entre pop psychédélique et
chansons d'amour à la sauce guimauve. Les adultes y sont pour une
bonne part bannis des images, Bert I. Gordon se contentant de placer
ses insupportables adolescents au centre d'intrigues dignes de notre
télé-réalité des temps modernes : bagarres entre bandes,
passages en discothèque, danses endiablées sur des airs interprétés
par le groupe de pop-rock californien The
Beau Brummels...
Après
un avant goût nous permettant de retrouver l'acteur-réalisateur Ron
Howard (le Richie Cunningham de la série Happy
Days
et le réalisateur, entre autres, de Cocoon,
de
Apollo 13
ou de Solo :
A Star Wars Story
en 2018) dans le rôle du petit génie ayant inventé une formule
permettant d’accélérer la croissance de n'importe quel être
vivant l'ayant ingérée, il faudra patienter jusqu'en milieu de
métrage pour espérer voir avancer l'intrigue. D'ici là, Village
of the Giant est
d'une inutilité crasse. On s'ennuie à mourir et les quelques
chansons qui tentent de maintenir un semblant d'intérêt n'ont pour
but que de remplir les cases vides d'un scénario confondant
d'ineptie. A vrai dire, le cinéaste parvient à une seule chose :
agacer son public dès lors que ses petites frappes atteintes
d'immunité (pour cause de croissance anormale) s'affirment comme les
maître du coin, forçant les autorités et les habitants de
Hainesville qui n'ont pas bénéficié des avantages de la potion
d'assouvir tous leurs désirs. A part ça, l'intrigue de Village
of the Giants
a autant d'intérêt qu'une émission axant son sujet sur l'étude du
plancton !
Je
ne reviendrai même pas sur les effets-spéciaux, indignes de ce qui
pouvait être envisagé à l'époque. Au final, le film de Bert I. Gordon est un navet dont le seul intérêt et d'y retrouver, outre
Ron Howard, l'acteur Beau Bridges au début de sa carrière... enfin,
pas tout à fait, mais presque...
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