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dimanche 8 août 2021

Aftermath de Peter Winther (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Dans le genre invraisemblable mais apparemment basé sur un fait divers authentique, un couple à la dérive s'installe dans une demeure au passé particulièrement trouble puisqu'un meurtre et un suicide y ont eu lieu. Voici sans doute l'idée la plus stupide qui ait pu germer dans l'esprit d'un individu. Vouloir tout faire pour recoller les morceaux entre lui et son épouse et pour cela, accepter d'emménager dans une maison où un homme a tué sa femme avant de se foutre en l'air. Quelle idée de génie... Heureusement que Aftermath s'inspire d'une histoire vraie sinon quel scénariste aurait osé proposer une idée aussi absurde si elle n'avait pas rempli les colonnes des faits divers ? Le film s'inspirerait donc de la tragédie ayant mis en scène Jerry Rice et son épouse Janice Ruhter. Sachant qu'après quelques rapides recherches je n'ai rien trouvé concernant cette dernière et que le seul Jerry Rice ''connu'' est un joueur de football afro-américain de cinquante-huit ans qui n'a absolument rien à voir avec cette histoire, il a fallut que je creuse un peu plus profondément pour trouver ceci : Un couple semble avoir effectivement été les victimes d'événements étranges et traumatisants. Et si le scénariste du film Dakota Forman affirme qu'en réalité le récit sort tout droit de l'esprit du réalisateur Peter Winther, ce dernier continue de prétendre que le scénario repose bien sur l'histoire qu'ont vécu Jerry Rice et son épouse Janice Ruhter... un couple qui au final existe vraiment (comme quoi insister dans ses recherches peut porter ses fruits). Concernant les événements dont ils furent les témoins, je n'en dirai pas davantage. Ce qui semble par contre sortir tout droit de l'imaginaire du réalisateur est cette histoire entourant le meurtre d'une femme et le suicide de son mari. D'emblée, Aftermath évoque l'un des classiques de l'épouvante que réalisa en 1979 le réalisateur américain Stuart Rosenberg : le bien nommé Amityville, la maison du Diable...


C'est donc vers un récit relativement classique que nous emmène d'abord le scénario de Aftermath. Un meurtre puis un suicide dans une très luxueuse demeure. Un jeune couple d'acquéreurs dont la relation s'est envenimée depuis que lui a découvert sa femme en train de faire une gâterie à un autre homme dans la chambre de leur ancienne maison. Des bruits suspects, des objets qui changent de place, un chien qui aboie sans raison et qui meurt dans d'étranges circonstances. Une fois l'ambiance instaurée, le spectateur peut alors se laisser guider vers un récit mêlant le thriller, l'épouvante et le drame à des éléments d'apparence fantastique. Deux heures ou presque, cela peut paraître un peu long pour un tel film, qu'il soit inspiré ou non d'une histoire réelle. Mais ce terrain que l'on croyait si bien balisé de l'épouvante façon esprits frappeurs, revenants et ectoplasmes sera plus compliqué à revendiquer que prévu. Sur-vendu par certains comme une œuvre terriblement effrayante, Aftermath est une exclusivité Netflix. J'en vois déjà faire la tête et soupirer en pensant qu'une fois de plus le pétard sera mouillé. Et pourtant, malgré cette forte et négative impression que laisse le long-métrage de Peter Winther dans ses premiers instants, ce sentiment qu'il n'apportera pas de grain à moudre à un genre déjà saturé depuis des lustres, Aftermath reste sans doute l'une des bonnes surprises de cette année. Comme au final le fut l'excellent His House de Remi Weekes que la plate-forme Netflix proposait déjà en exclusivité l'année dernière (on s'impatiente d'ailleurs de découvrir ce que nous proposera à l'avenir son très prometteur réalisateur)...


Quelque chose vit dans cette maison...

 


Si Aftermath n'est pas complètement original, il a en revanche le mérite de proposer une aventure ponctuée de séquences fortes et relativement nombreuses. À tel point qu'il peut parfois donner le tournis à force d'enchaîner les événements les uns derrières les autres. Certains y verront probablement une somme d'invraisemblances tandis que d'autres n'en retiendront que l'efficacité. Shawn Ashmore incarne l'époux bafoué qui a du mal à digéré la trahison de son épouse tandis qu'Ashley Greene Khoury interprète cette dernière, victime de tant d'événements effroyables qu'on la rapprocherais presque un temps du petit immigré d'origine juive Trelkovsky de l'effrayant Le Locataire de Roman Polanski (on se demande parfois dans quelles mesures Natalie ne serait-elle pas psychologiquement amoindrie). C'est vrai, son époux ou l'inspecteur Richardson (Sharif Atkins, très convaincant) ne sont pas seuls à finir par douter des dires de la jeune femme puisque le spectateur en viendra à douter de ce qu'il a entre(vu) à l'image. À dire vrai, plus que les faits qui parlent d'eux-mêmes, on restera surtout troublés par l’intervention de quelques seconds rôles. Comme celle d'Alexander Bedria qui se présente au départ comme un individu pétri d'arrogance ou celle de Susan Walters qui dans le rôle de Farrah, interprète une mère hautement toxique. Mise en scène subtile, scénario classique mais à tiroirs, bande-son efficace (signée par le compositeur Sacha Chaban) et interprétation impeccable promettent au spectateur de passer un très agréable moment... D'autant plus que le film se permet quelques incartades humoristiques bienvenues (le duo formé par Jamie Kaler et Freddie Basnight dans les rôles de nettoyeurs de scènes de crime est effectivement irrésistible)...

 

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