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samedi 7 août 2021

Survive the Night de Matt Eskandari (2020) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Survivre, la vengeance ne dort jamais... J'en ai vu des titres français débiles, mais là, qu'est-ce que ça peut être con...! Et pourquoi pas '''Les petits pois ou les enceintes de ma chaîne hi-fi ne dorment jamais'' ? On a réussi à faire plus stupide chez nous qu'au Québec, pays de Charlebois, de Tell ou de Dufresne, mais aussi pays des titres qui ne veulent rien dire mais qui pour une fois est resté raisonnable en traduisant Survive the Night de Matt Eskandari par Jusqu'à l'aube. En même temps, tant que le film ne s’intitule pas Die Hard 14 : une belle journée pour se faire chier devant un navet, on s'en fiche. D'autant plus qu'il y a belle lurette que l'on n'attend plus grand chose de sa vedette Bruce Willis, cette ancienne star du cinéma d'action qui se plante aujourd'hui au beau milieu de ses films, aussi inerte et inexpressif qu'un mannequin d'exposition. Il a bien raison l'ancien redresseur de torts, le John McClane des trois premiers volets de la saga Die Hard dont nous étions tous fans il y a trente-cinq ans ou presque et sur laquelle nous nous ruons ponctuellement histoire de ne pas oublier que Bruce Willis fut l'un des plus grands dans sa catégorie. Bien raison en effet de sauter sur tout ce qui bouge et d'accepter tous les rôles qu'on lui propose. Car comme le disait il y a longtemps un certain philosophe connu sous le nom de Jean-Claude Dusse : ''oublie qu't'as aucune chance (de retrouver, ici en l'occurrence, l'époque de la grandeur), vas-y fonce!'' Et c'est ce que semble avoir décidé de faire Bruce Willis. Plus d'une vingtaine de longs-métrages rien que pour ces cinq dernières années et forcément, quelques pépites destinées à égayer les soirées des amateurs de nanars.


Out of Death de Mike Burns, Breach de John (pas de) Suits (dans les idées....humpf!) ou Troma Center de Matt Eskandari, vous les avez vu ? Moi, oui ! Et j'peux vous dire que ça envoie du lourd question navets ! Survive the Night ne peut donc être pire que ces quelques exemples. En tout cas, c'est ce que nous allons voir... Bon, pour commencer, je sais, faut pas dire de mal sur le physique des interprètes. Déjà que pour son âge (soixante-six ans!), je rêverais de lui ressembler même avec dix-sept ans de moins que lui. Mais bon, z'êtes sûr que Survive the Night a bien été réalisé en 2020 et pas en 2030 ? Parce que d'entrée de jeu, Bruce Willis semble avoir pris un sérieux coup de vieux. À ce titre, je tiens à remercier les maquilleuses et l'éclairagiste de nous consoler en nous faisant profiter du visage constellé de rides de la star. Le temps passe, même pour les vedettes de cinéma ! Autant se rassurer tout de suite. Pas de risque d'être victime d'un choc anaphylactique vu que le contraste entre Survive the Night et les purges habituelles dans lesquelles se fourvoie Bruce Willis est insignifiant. La production n'ayant apparemment pas payé sa note d'électricité, le film est plongé dans une certaine opacité qui empêche de suivre confortablement le récit. Et par une chaude et lumineuse journée d'été, quel dommage que de devoir fermer tous les volets. Car à moins d'être nyctalope comme le tarsier, vous allez pleurer du sang les amis.


Ensuite, concernant le récit, c'est du vu à peu près partout ailleurs sur notre planète et en particulier, chez Bruce Willis puisqu'en 2005, le réalisateur français Florent Siri l'avait déjà embarqué dans une aventure similaire intitulée Otages d'un bien meilleur cru. Là, on a droit à rien de plus rien de moins que l'équivalent d'un thriller télévisuel, accompagné d'une bande-son efficace mais impersonnelle et d'une mise en scène très souvent catatonique. C'est pas nul, mais merde ce que ça peut être parfois mou. Deux lascars (Tyler Jon Olson et Shea Buckner dans les rôles de Mathias et Jamie) braquent une station-service Mais les choses tournent mal lorsque le pompiste blesse à la cuisse l'un des deux voyous. Après s'être rendus aux urgences, Jamie décide de suivre un médecin en fin de service jusque chez lui afin de le contraindre d'opérer son frangin. Commence alors une nuit de cauchemar pour Rich (Chad Michael Murray), son épouse Jan (Lydia Hull), leur fille ainsi que son père Frank qu'incarne donc Bruce Willis. Rien de particulier à retenir de ce Survive the Night à part qu'il s'avère moins bon que la moyenne du genre même si la poudre et les coups y parlent un peu. Mais sans doute aussi moins discutable que les trois exemples cités plus haut. Ce qui laisse une marge assez large d’appréciation. Enfin, et ce sera là, la seule bonne nouvelle (quoique) : le doubleur français Patrick Poivey qui doubla l'acteur américain dans la plupart de ses plus grands succès y est également au rendez-vous. Et ce pour la dernière fois de sa carrière puisqu'il nous quittera malheureusement le 16 juin de la même année...

 

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