Survivre, la
vengeance ne dort jamais... J'en ai vu des titres français
débiles, mais là, qu'est-ce que ça peut être con...! Et pourquoi
pas '''Les petits pois ou les enceintes de ma chaîne hi-fi ne
dorment jamais'' ? On a réussi à faire plus stupide chez nous
qu'au Québec, pays de Charlebois, de Tell ou de Dufresne, mais aussi
pays des titres qui ne veulent rien dire mais qui pour une fois est
resté raisonnable en traduisant Survive the Night
de Matt Eskandari par Jusqu'à l'aube.
En même temps, tant que le film ne s’intitule pas Die
Hard 14 : une belle journée pour se faire chier devant un
navet,
on s'en fiche. D'autant plus qu'il y a belle lurette que l'on
n'attend plus grand chose de sa vedette Bruce Willis, cette ancienne
star du cinéma d'action qui se plante aujourd'hui au beau milieu de
ses films, aussi inerte et inexpressif qu'un mannequin d'exposition.
Il a bien raison l'ancien redresseur de torts, le John McClane des
trois premiers volets de la saga Die Hard dont
nous étions tous fans il y a trente-cinq ans ou presque et sur
laquelle nous nous ruons ponctuellement histoire de ne pas oublier
que Bruce Willis fut l'un des plus grands dans sa catégorie. Bien
raison en effet de sauter sur tout ce qui bouge et d'accepter tous
les rôles qu'on lui propose. Car comme le disait il y a longtemps un
certain philosophe connu sous le nom de Jean-Claude Dusse :
''oublie qu't'as
aucune chance (de
retrouver, ici en l'occurrence, l'époque de la grandeur),
vas-y fonce!''
Et c'est ce que semble avoir décidé de faire Bruce Willis. Plus
d'une vingtaine de longs-métrages rien que pour ces cinq dernières
années et forcément, quelques pépites destinées à égayer les
soirées des amateurs de nanars.
Out of Death
de Mike Burns, Breach
de John (pas de) Suits (dans les idées....humpf!) ou Troma
Center
de Matt Eskandari, vous les avez vu ? Moi, oui ! Et j'peux
vous dire que ça envoie du lourd question navets ! Survive
the Night
ne peut donc être pire que ces quelques exemples. En tout cas, c'est
ce que nous allons voir... Bon, pour commencer, je
sais, faut pas dire de mal sur le physique des interprètes. Déjà
que pour son âge (soixante-six ans!), je rêverais de lui ressembler
même avec dix-sept ans de moins que lui. Mais bon, z'êtes sûr que
Survive the Night
a bien été réalisé en 2020 et pas en 2030 ? Parce que
d'entrée de jeu, Bruce Willis semble avoir pris un sérieux coup de
vieux. À ce titre, je tiens à remercier les maquilleuses et
l'éclairagiste de nous consoler en nous faisant profiter du visage
constellé de rides de la star. Le temps passe, même pour les
vedettes de cinéma ! Autant se rassurer tout de suite. Pas de
risque d'être victime d'un choc anaphylactique vu que le contraste
entre Survive the Night
et les purges habituelles dans lesquelles se fourvoie Bruce Willis
est insignifiant. La production n'ayant apparemment pas payé sa note
d'électricité, le film est plongé dans une certaine opacité qui
empêche de suivre confortablement le récit. Et par une chaude et
lumineuse journée d'été, quel dommage que de devoir fermer tous
les volets. Car à moins d'être nyctalope comme le tarsier, vous
allez pleurer du sang les amis.
Ensuite,
concernant le récit, c'est du vu à peu près partout ailleurs sur
notre planète et en particulier, chez Bruce Willis puisqu'en 2005,
le réalisateur français Florent Siri l'avait déjà embarqué dans
une aventure similaire intitulée Otages
d'un bien meilleur cru. Là, on a droit à rien de plus rien de moins
que l'équivalent d'un thriller télévisuel, accompagné d'une
bande-son efficace mais impersonnelle et d'une mise en scène très
souvent catatonique. C'est pas nul, mais merde ce que ça peut être
parfois mou. Deux lascars (Tyler Jon Olson et Shea Buckner dans les
rôles de Mathias et Jamie) braquent une station-service Mais les
choses tournent mal lorsque le pompiste blesse à la cuisse l'un des
deux voyous. Après s'être rendus aux urgences, Jamie décide de
suivre un médecin en fin de service jusque chez lui afin de le
contraindre d'opérer son frangin. Commence alors une nuit de
cauchemar pour Rich (Chad Michael Murray), son épouse Jan (Lydia
Hull), leur fille ainsi que son père Frank qu'incarne donc Bruce
Willis. Rien de particulier à retenir de ce Survive
the Night
à part qu'il s'avère moins bon que la moyenne du genre même si la
poudre et les coups y parlent un peu. Mais sans doute aussi moins
discutable que les trois exemples cités plus haut. Ce qui laisse une
marge assez large d’appréciation. Enfin, et ce sera là, la seule
bonne nouvelle (quoique) : le doubleur français Patrick Poivey
qui doubla l'acteur américain dans la plupart de ses plus grands
succès y est également au rendez-vous. Et ce pour la dernière fois
de sa carrière puisqu'il nous quittera malheureusement le 16 juin de
la même année...
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