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samedi 7 août 2021

Death Game de Peter S. Traynor (1977) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Lorsque Sondra Locke tourne dans Death Game en 1977, elle a derrière elle une carrière d'actrice d'une dizaine d'années et a déjà fait la rencontre de Clint Eastwood avec lequel elle va vivre une relation et pour lequel elle a notamment interprété le rôle de Laura Lee dans Josey Wales hors-la-loi qu'il a lui-même signé l'année précédente. Dans Death Game (parfois titré The Seducers et traduit chez nous sous le titre de Ça peut vous arriver demain), le réalisateur et producteur Peter S. Traynor dont il s'agissait là du premier de ses deux seuls longs-métrages (avant Evil Town qu'il réalisa d'ailleurs la même année) imagine un home invasion particulièrement cruel et d'une actualité cinématographique qui n'a pas faibli puisque le genre connaît un certain regain d'intérêt depuis quelques années. En compagnie de Collen Camp (dont la longue carrière se poursuit encore de nos jours puisqu'elle a déjà tourné deux longs-métrages rien qu'en 2021 et que deux autres sont en post-production), les deux actrices incarnent deux très jeunes femmes, voire même des adolescentes qui un soir viennent sonner à la porte de George Manning (l'acteur Seymour Cassel). Bon père de famille et époux aimant, il est ce soir-là tout seul à la maison. Trempées jusqu'aux os, Agatha et Donna demandent à George s'ils les autorisent à leur laisser passer un coup de téléphone pour que l'on vienne les chercher. L'homme accepte et se montre très prévenant avec les deux jeunes femmes qui se mettent très rapidement à l'aise. Au point de séduire George et de lui faire l'amour dans son jacuzzi, tout d'abord contre son gré. Alors qu'Agatha et Donna ont passé la nuit chez leur hôte providentiel, lors du petit déjeuner les choses se compliquent. George propose à ses invitées de les ramener en voiture où qu'elle veuillent mais refusent celles-ci et le menacent d'aller se plaindre à la police d'avoir été violées...


Film véritablement tendu (et tordu) qu'il sera de bon ton de découvrir dans sa langue originale vu la piètre qualité du doublage en français, Death Game est de ces films qui incommodent très fortement.de part leur sujet, tout d'abord, mais aussi par l'approche du dit sujet. Rien ne laisse présager au départ le cauchemar que va vivre le personnage de George qui en comparaison des deux jeunes femmes relativement frêles que lui oppose le scénario d'Anthony Overman et Michael Ronald Ross, ne semble pas avoir grand chose à craindre. Curieusement mis en musique par le compositeur William Loose, le film arbore un ton humoristico-dramatique dont les revirements perpétuels empêchent une lecture claire de ce que cherche à atteindre le réalisateur. Un fourre-tout d'où surnage une ambiguïté crasse à la manière d'un Singapore Sling (Nikos Nikolaïdis, 1990) mais au demeurant nettement moins abouti. Musique burlesque, bruitages électroniques, expérimentaux et anxiogènes, les deux actrices savent s'y prendre pour exprimer toute la folie de leur personnage respectif. On a même droit à une chanson interprétée par nos deux psychopathes de service, lesquelles se maquillent à outrance pour un effet plutôt saisissant. Renforcée par des éclairages verdâtres, l'ambiance est glauque, humide et poisseuse. Viciée et fantasmée par deux tortionnaires à l'imagination aussi fertile que diabolique. Barbares dans les actes, capable de torturer physiquement leur victime, et diaboliques dans leurs propos. Pour la modique somme de cent-cinquante mille dollars, le tournage a eu lieu dans une demeure du parc Hancock à Los Angeles. Une somme si misérable que l'on ne s'étonnera pas d'y voir une œuvre scénaristiquement pauvre et quasiment tournée en un lieu unique. Mais l'hystérie des deux interprètes féminines jumelée à une bande-son morbide et des éclairages saturés finissent de nous convaincre que l'on tient là l'un de ces films-monstres dont la particularité aura tout de même été d'inspirer deux remakes. La première fois avec le film espagnol Viciosas al Desnudo de Manuel Esteba en 1980, et beaucoup plus tard avec Knock Knock d'Eli Roth en 2015. Pour public averti, sachant que la version uncut est plus longue d'une quinzaine de minutes et propose quelques chaudes séquences de nudité déviante...

 

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