''Alternative à...''.
Le genre de données que je tape sur la toile lorsqu'un film m'a plu
et que je cherche des équivalents à côté desquels je serais
éventuellement passé. Parfois, cela donne de bons résultats. Mais
il arrive également que je tombe sur des bobines qui sentent le
rance. Comme ce fut le cas avec Barricade
de Timo Rose. Le genre de sous-Colline a des
yeux/Wrong
Turn/Offspring
et tous ces longs-métrages qui mettent en scène des familles de
dégénérés cannibales. Sorti chez Uncut
Movies
dans une édition limitée à trois-mille exemplaires, Barricade
n'est pas, contrairement à ce que laisse supposer son titre, un film
français, mais d'origine allemande. Le pays où sont notamment nés
les deux Nekromantik de
Jörg Buttgereit (dont le troisième volet est devenu une arlésienne
depuis longtemps), les deux premiers volets de la saga Violent
Shit
d'Andreas Schnaas (le quatrième ayant été justement réalisé par
Timo Rose en 2010), les œuvres de Heiko Fipper ou encore celles
d'Olaf Ittenbach dont deux des plus connues des amateurs de gore
demeurent Premutos
et The Burning Moon.
Autant dire que l'on plonge ici dans ce que le cinéma peut proposer
de plus crade en matière de films d'horreur. De plus dégueulasse
mais aussi très souvent de plus mauvais. Du cinéma gore et Z dans
la plus pure tradition germanique. Réalisé en 2007, Barricade
est le treizième long-métrage de Timo Rose. Un réalisateur
''remarquablement'' productif puisque jusqu'à aujourd'hui, il est
l'auteur de vingt-cinq films (si l'on ne compte pas son making-of de
M III,
le segment qu'il a réalisé pour l'anthologie Virus
of the Dead
ainsi que ses deux documentaires) en vingt et un ans de carrière...
L'intrigue
(si tant est que l'on puisse appeler la chose ainsi) tient sur l'une
des faces d'un tout petit bout de papier plié en huit et suit Nina
et Michael (Raine Brown et Joe Zaso), deux américains lors de leur
voyage en Allemagne. Ici, pas de musées, pas de monuments ni de
grandes villes à découvrir mais la campagne germanique. La où
l'équivalent des rednecks américains vivent cachés et se
nourrissent non pas de cueillette, de pêche ou de la chasse de
gibier mais de viande humaine. Qu'ils préparent d'une manière tout
à fait particulière. S'il est reconnu que la viande animale est
plus tendre dès lors que l'animal a été abattu sans avoir connu le
moindre stress, ici, apparemment, une famille de dégénérés semble
ne pas s'en soucier. Entre des séquences inutilement bavardes vouées
à rallonger la durée de vie du long-métrage, on a droit dans
Barricade à
toute une succession d'atrocités dont ont le secret ces pervers
d'allemands. C'est très crade, bourré d'une imagination fertile et
morbide en terme de châtiments. On s'étonnera de trouver les noms
du réalisateur et de Ted Geoghegan en tant que scénaristes tant le
film semble être dénué de toute forme d'écriture. Filmé avec les
pieds (les cadrages décapitent en permanence les protagonistes),
monté par un enfant de cinq ans, bourré de faux raccords (un
buisson en arrière-plan disparaît subitement lors d'un changement
d'angle), mais interprété avec générosité par des acteurs
semi-professionnels (Raine Brown et Joe Zaso ayant chacun de leur
côté une carrière comptant une quarantaine de rôles répartis sur
vingt ans pour la première et trente pour le second) et des seconds
rôles tout à fait motivés lorsqu'il s'agit de plonger les mains
dans les entrailles de leurs victimes. C'est bas du front, punk dans
l'attitude, assez laid visuellement puisque accompagné d'effets
visuels ou de transition complètement dépassés, mais les amateurs
de gore pas trop regardant sur les effets-spéciaux de maquillage
s'en contenteront fort aisément. De la boucherie décérébrée pour
amateurs avertis...
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