Avec ses plus de deux-cent cinquante romans dont un peu plus du tiers
furent écrits par son créateur l'écrivain français Jean Bruce
entre 1949 et 1963 avant que ne reprenne le relais son épouse
Josette à sa mort puis à partir de 1987, leurs propres enfants
Martine et François.... Avec ses dix-longs-métrages officiels (dont
le téléfilm OSS 117 tue le taon
réalisé par André Leroux en 1971 et trois autres qui ne purent
utiliser le nom du fameux agent pour des raisons de droits, il est
presque impossible de n'avoir jamais entendu parler de Hubert
Bonisseur de La Bath. Du moins, sous son célèbre nom de code OSS
117.
Né quatre avant que la plume de Ian Fleming ne donne naissance à
James Bond avec Casino
Royale,
connaître OSS 117 est une chose, mais avoir vu ne serait-ce qu'une
seule de ses adaptations cinématographiques en est une autre. Pas
chauvin pour un sou, il n'y avait pas de raisons pour que je lui
accorde davantage d'attention que pour l'agent 007 dont j'ai toujours
volontairement ignoré l'existence jusqu'à maintenant (sauf à
l'occasion de la ressortie de Moonraker de
Lewis Gilbert dans le milieu des années quatre-vingt dans la
capitale française. Mais ça, c'est une autre histoire...).
Objectivement, à part la première heure de OSS
117 : Le Caire, nid d'espion,
je ne connais du personnage que l'acteur qui l'interprète désormais
officiellement depuis quinze ans. Tout ça pour dire qu'avant de
venir me ''chier dans les bottes'' en invoquant le fait (bien réel)
que je ne connais pas suffisamment le personnage, c'est avec l'esprit
vierge de toute connaissance en ce domaine que j'ai découvert tout
récemment OSS 117 : Alerte rouge en Afrique
noire...
Un
film qui, semble-t-il, n'a pas fait l'unanimité mais qui m'aura au
moins appris une chose : que Nicolas Bedos, le fils de..., n'est
pas QUE scénariste, écrivain et humoriste mais qu'il est également
réalisateur. Et ce, depuis maintenant quatre années puisque avant
le troisième volet du Reboot de la franchise OSS
117,
il a lui-même réalisé Monsieur et Madame
Adelman
en 2017 ainsi que La Belle Epoque
deux ans plus tard. Mon ''logiciel'' n'étant pas vraiment à jour,
c'est donc avec un certain scepticisme non dénué d'un certain rejet
(sans fondements particuliers) pour Nicolas Bedos que j'ai choisi de
faire les choses à l'envers et de commencer l'aventure OSS
117
à l'envers en débutant par sa dernière adaptation. Et quelle ne
fut pas ma surprise que de découvrir un long-métrage plutôt
sympathique et divertissant, avec un Jean Dujardin séducteur et
maladroit, en tout cas beaucoup moins ringard que les personnages
de has-been qu'interprète en général Franck Dubosc. Mais surtout,
ce qui semble le plus appréciable dans cet univers aseptisé dans
lequel nous vivons, c'est le choix pour le réalisateur et scénariste
d'avoir volontairement omis de foutre un filtre sur les dialogues. Le
discours est donc cynique, avec un Jean Dujardin/OSS 117 qui en
voulant bien faire les choses ne peut s'empêcher de gaffer et de
révéler au fond, des vérités qu'il est de bon ton de taire.
Mais
alors que Hubert Bonisseur de La Bath apparaît comme un individu
macho et raciste, le film le révèle tel qu'il semble être en
réalité : bourré de préjugés, et notamment sur le peuple
africain. Tourné au Kenya, OSS 117 : Alerte
rouge en Afrique noire est
une relative bonne surprise même si les gags ne fonctionnent pas
tous comme en témoignent des rires qui dans la salle ne résonnent
pas systématiquement. Jean Dujardin cabotine beaucoup, surtout avec
la gente féminine à laquelle Nicolas Bedos rend hommage à travers
le personnage de Micheline Pierson qu'interprète Natacha Lindinger.
Plus drôle que la moyenne des comédies françaises actuelles
(suivez mon regard ===> Le dernier Mercenaire)
et parfois agréablement dépaysant, on aurait pu craindre que
l'arrivée de Pierre Niney et de son personnage (Serge, l'agent OSS
1001) n'étouffe quelque peu celui incarné par Jean Dujardin
(surtout qu'il surjoue lors de sa première apparition) mais tout va
bien, chacun restant bien à sa place. À côté des deux agents
secrets, on retrouve notamment l'actrice franco-sénégalaise Fatou
N'Diaye ainsi que le regretté Wladimir Yordanoff qui nous a quitté
l'année dernière et interprétait là son dernier rôle au cinéma.
Entre film d'aventures, espionnage et comédie ''noire'', OSS
117 : Alerte rouge en Afrique
est la promesse d'un long moment de détente. Après, pas sûr que
l'on ressente l'envie ou le besoin de le revoir une seconde fois...
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