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lundi 9 août 2021

OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire de Nicolas Bedos (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Avec ses plus de deux-cent cinquante romans dont un peu plus du tiers furent écrits par son créateur l'écrivain français Jean Bruce entre 1949 et 1963 avant que ne reprenne le relais son épouse Josette à sa mort puis à partir de 1987, leurs propres enfants Martine et François.... Avec ses dix-longs-métrages officiels (dont le téléfilm OSS 117 tue le taon réalisé par André Leroux en 1971 et trois autres qui ne purent utiliser le nom du fameux agent pour des raisons de droits, il est presque impossible de n'avoir jamais entendu parler de Hubert Bonisseur de La Bath. Du moins, sous son célèbre nom de code OSS 117. Né quatre avant que la plume de Ian Fleming ne donne naissance à James Bond avec Casino Royale, connaître OSS 117 est une chose, mais avoir vu ne serait-ce qu'une seule de ses adaptations cinématographiques en est une autre. Pas chauvin pour un sou, il n'y avait pas de raisons pour que je lui accorde davantage d'attention que pour l'agent 007 dont j'ai toujours volontairement ignoré l'existence jusqu'à maintenant (sauf à l'occasion de la ressortie de Moonraker de Lewis Gilbert dans le milieu des années quatre-vingt dans la capitale française. Mais ça, c'est une autre histoire...). Objectivement, à part la première heure de OSS 117 : Le Caire, nid d'espion, je ne connais du personnage que l'acteur qui l'interprète désormais officiellement depuis quinze ans. Tout ça pour dire qu'avant de venir me ''chier dans les bottes'' en invoquant le fait (bien réel) que je ne connais pas suffisamment le personnage, c'est avec l'esprit vierge de toute connaissance en ce domaine que j'ai découvert tout récemment OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire...


Un film qui, semble-t-il, n'a pas fait l'unanimité mais qui m'aura au moins appris une chose : que Nicolas Bedos, le fils de..., n'est pas QUE scénariste, écrivain et humoriste mais qu'il est également réalisateur. Et ce, depuis maintenant quatre années puisque avant le troisième volet du Reboot de la franchise OSS 117, il a lui-même réalisé Monsieur et Madame Adelman en 2017 ainsi que La Belle Epoque deux ans plus tard. Mon ''logiciel'' n'étant pas vraiment à jour, c'est donc avec un certain scepticisme non dénué d'un certain rejet (sans fondements particuliers) pour Nicolas Bedos que j'ai choisi de faire les choses à l'envers et de commencer l'aventure OSS 117 à l'envers en débutant par sa dernière adaptation. Et quelle ne fut pas ma surprise que de découvrir un long-métrage plutôt sympathique et divertissant, avec un Jean Dujardin séducteur et maladroit, en tout cas beaucoup moins ringard que les personnages de has-been qu'interprète en général Franck Dubosc. Mais surtout, ce qui semble le plus appréciable dans cet univers aseptisé dans lequel nous vivons, c'est le choix pour le réalisateur et scénariste d'avoir volontairement omis de foutre un filtre sur les dialogues. Le discours est donc cynique, avec un Jean Dujardin/OSS 117 qui en voulant bien faire les choses ne peut s'empêcher de gaffer et de révéler au fond, des vérités qu'il est de bon ton de taire.


Mais alors que Hubert Bonisseur de La Bath apparaît comme un individu macho et raciste, le film le révèle tel qu'il semble être en réalité : bourré de préjugés, et notamment sur le peuple africain. Tourné au Kenya, OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire est une relative bonne surprise même si les gags ne fonctionnent pas tous comme en témoignent des rires qui dans la salle ne résonnent pas systématiquement. Jean Dujardin cabotine beaucoup, surtout avec la gente féminine à laquelle Nicolas Bedos rend hommage à travers le personnage de Micheline Pierson qu'interprète Natacha Lindinger. Plus drôle que la moyenne des comédies françaises actuelles (suivez mon regard ===> Le dernier Mercenaire) et parfois agréablement dépaysant, on aurait pu craindre que l'arrivée de Pierre Niney et de son personnage (Serge, l'agent OSS 1001) n'étouffe quelque peu celui incarné par Jean Dujardin (surtout qu'il surjoue lors de sa première apparition) mais tout va bien, chacun restant bien à sa place. À côté des deux agents secrets, on retrouve notamment l'actrice franco-sénégalaise Fatou N'Diaye ainsi que le regretté Wladimir Yordanoff qui nous a quitté l'année dernière et interprétait là son dernier rôle au cinéma. Entre film d'aventures, espionnage et comédie ''noire'', OSS 117 : Alerte rouge en Afrique est la promesse d'un long moment de détente. Après, pas sûr que l'on ressente l'envie ou le besoin de le revoir une seconde fois...

 

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