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mardi 10 août 2021

Werewolves Within de Josh Ruben (2021) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Après avoir découvert hier un peu tardivement le second long-métrage des frères Boukherma Teddy, pourquoi ne pas prolonger l'expérience lycanthropique avec le bien nommé Werewolves Within de Josh Ruben ? Son deuxième film après Scare me l'année dernière. Ne nous laissons pas influencer par le fait qu'il s'agisse de l'adaptation d'un jeu vidéo portant le même nom sorti fin 2016 sur Windows et Playstation 4. On le sait, la chose est rarement concluante. Silent Hill de Christopher Gans demeure sans doute l'un des rares exemples d'adaptation réussie sur grand écran. Concernant Werewolves Within, l'affaire est un peu plus compliquée. Diablement dynamique, le film reste pourtant étonnant plat. Et l'histoire simple de cette dizaines de villageois tous enfermés dans un hôtel alors qu'un animal sévit en les décimant l'un après l'autre n'est certainement pas à mettre en cause. Ça n'est pas que l'on s'y ennuie vraiment mais le film de Josh Ruben s'avère en réalité particulièrement fade. Les situations se devinent bien à l'avance, certaines répliques sont téléphonées, voire modifiées pour coller à la situation actuelle (le ranger découvre le corps d'un homme et s'entend dire par la gérante de l’hôtel :''Ranger ? Vous en faites une tête. On dirait que vous avez vu un cadavre...''). Ça n'a l'air de rien, mais à entendre et à voir, ça reste insupportable ! Mais là n'est pas le seul problème. Que Werewolves Within se veuille être une comédie horrifico-fantastique est une chose. Un fait que l'on constate d'ailleurs très rapidement. Mais là où les choses se corsent, c'est lorsque Josh Ruben tente de faire passer les singeries de ses interprètes et donc des personnages pour des sommets d'humour. Autant, on peut préférer le comique de situation, reposant sur l'attitude des protagonistes que sur les dialogues. Mais alors, encore faut-il encore que cela fonctionne réellement. Ici, une dizaine d'interprètes qui parlent plus souvent qu'à leur tour, quitte à rendre leurs échanges parfois aussi inaudibles que ceux qui opposent des politiques sur un plateau de télévision...


D'ailleurs, concernant celui du tournage, on n'y rit pas davantage. C'est lourdingue, surinterprété, la palme d'or revenant à l'actrice Catherine Curtin qui dans le rôle de la gérante d'hôtel passe son temps à chialer avec autant de crédibilité qu'une femme témoignant de son enlèvement par des extraterrestres ! On assiste effarés à une battle de mauvais mots dont aucun n'obtient le résultat escompté. Alors oui, Milana Vayntrub, George Basil, Wayne Duvall, Sarah Burns, Michael Chernus et les autres y mettent du cœur à l'ouvrage. Mais tout ce qu'ils entreprennent tombe à l'eau. C'est peut-être même encore pire dans la version doublée en français où chacun y va de son timbre de crécelle pour tenter de dérider des dialogues creux et inefficients. Comédie... horrifique ? Là encore, c'est la désillusion. Même un épisode de Scooby-Doo a plus de chance de nous faire sursauter que ces dizaines de Jump Scare lors desquels les personnages surgissent à l'écran dans l'espoir de nous faire tressaillir. Werewolves Within n'a même pas le mérite de se hisser à la hauteur d'un sous-Agatha Christie du point de vue de la mise en scène puisque, faut-il le savoir, le concept repose sur la recherche de l'identité de celui ou celle qui commet les meurtres au sein du groupe. Pas ou peu d'effets-spéciaux, des interprètes dont finalement le seul jeu de l'acteur Sam Richardson qui incarne le rôle du ranger Finn Wheeler tire à peu près son épingle du jeu. Pour quelle raison ? Parce qu'à la différence des autres, il n'est pas là à en faire des tonnes, à gueuler, gémir ou pleurer comme le veut pour les autres, le scénario. Si Werewolves Within se voyait déjà sans doute aussi mémorable que les très amusants Shaun of the Dead, Bienvenue à Zombieland ou Manuel de survie à l'apocalypse zombie et leurs hordes de macchabées revenus d'entre les morts, c'est totalement raté. Pas drôle du tout et encore moins flippant (mais là, on n'en attendait pas moins de la part du film), le long-métrage de Josh Ruben est un pétard mouillé sans pratiquement aucun intérêt... Allez, soyons généreux et conseillons le tout de même aux enfants âgés de 6 et 8 ans...

 

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