Après avoir découvert hier un peu tardivement le second
long-métrage des
frères Boukherma Teddy,
pourquoi ne pas prolonger l'expérience lycanthropique avec le bien
nommé Werewolves Within
de Josh Ruben ? Son deuxième film après Scare
me l'année
dernière. Ne nous laissons pas influencer par le fait qu'il s'agisse
de l'adaptation d'un jeu vidéo portant le même nom sorti fin 2016
sur Windows et
Playstation 4.
On le sait, la chose est rarement concluante. Silent
Hill
de Christopher Gans demeure sans doute l'un des rares exemples
d'adaptation réussie sur grand écran. Concernant Werewolves
Within,
l'affaire est un peu plus compliquée. Diablement dynamique, le film
reste pourtant étonnant plat. Et l'histoire simple de cette dizaines
de villageois tous enfermés dans un hôtel alors qu'un animal sévit
en les décimant l'un après l'autre n'est certainement pas à mettre
en cause. Ça n'est pas que l'on s'y ennuie vraiment mais le film de
Josh Ruben s'avère en réalité particulièrement fade. Les
situations se devinent bien à l'avance, certaines répliques sont
téléphonées, voire modifiées pour coller à la situation actuelle
(le ranger découvre le corps d'un homme et s'entend dire par la
gérante de l’hôtel :''Ranger ?
Vous en faites une tête. On dirait que vous avez vu un
cadavre...'').
Ça n'a l'air de rien, mais à entendre et à voir, ça reste
insupportable ! Mais là n'est pas le seul problème. Que
Werewolves Within
se veuille être une comédie horrifico-fantastique est une chose. Un
fait que l'on constate d'ailleurs très rapidement. Mais là où les
choses se corsent, c'est lorsque Josh Ruben tente de faire
passer les singeries de ses interprètes et donc des personnages pour
des sommets d'humour. Autant, on peut préférer le comique de
situation, reposant sur l'attitude des protagonistes que sur les
dialogues. Mais alors, encore faut-il encore que cela fonctionne
réellement. Ici, une dizaine d'interprètes qui parlent plus souvent
qu'à leur tour, quitte à rendre leurs échanges parfois aussi
inaudibles que ceux qui opposent des politiques sur un plateau de
télévision...
D'ailleurs,
concernant celui du tournage, on n'y rit pas davantage. C'est
lourdingue, surinterprété, la palme d'or revenant à l'actrice
Catherine Curtin qui dans le rôle de la gérante d'hôtel passe son
temps à chialer avec autant de crédibilité qu'une femme témoignant
de son enlèvement par des extraterrestres ! On assiste effarés
à une battle
de mauvais mots dont aucun n'obtient le résultat escompté. Alors
oui, Milana Vayntrub, George Basil, Wayne Duvall, Sarah Burns,
Michael Chernus et les autres y mettent du cœur à l'ouvrage. Mais
tout ce qu'ils entreprennent tombe à l'eau. C'est peut-être même
encore pire dans la version doublée en français où chacun y va de
son timbre de crécelle pour tenter de dérider des dialogues creux
et inefficients. Comédie... horrifique ? Là encore, c'est la
désillusion. Même un épisode de Scooby-Doo
a plus de chance de nous faire sursauter que ces dizaines de Jump
Scare
lors desquels les personnages surgissent à l'écran dans l'espoir de
nous faire tressaillir. Werewolves Within
n'a même pas le mérite de se hisser à la hauteur d'un sous-Agatha
Christie du point de vue de la mise en scène puisque, faut-il le
savoir, le concept repose sur la recherche de l'identité de celui ou
celle qui commet les meurtres au sein du groupe. Pas ou peu
d'effets-spéciaux, des interprètes dont finalement le seul jeu de
l'acteur Sam Richardson qui incarne le rôle du ranger Finn Wheeler
tire à peu près son épingle du jeu. Pour quelle raison ?
Parce qu'à la différence des autres, il n'est pas là à en faire
des tonnes, à gueuler, gémir ou pleurer comme le veut pour les
autres, le scénario. Si Werewolves Within
se
voyait déjà sans doute aussi mémorable que les très amusants
Shaun of the Dead,
Bienvenue à Zombieland
ou Manuel de survie à l'apocalypse zombie et
leurs hordes de macchabées revenus d'entre les morts, c'est
totalement raté. Pas drôle du tout et encore moins flippant (mais
là, on n'en attendait pas moins de la part du film), le long-métrage
de Josh Ruben est un pétard mouillé sans pratiquement aucun
intérêt... Allez, soyons généreux et conseillons le tout de même
aux enfants âgés de 6 et 8 ans...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire