Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


dimanche 31 décembre 2017

Chobizenesse de Jean Yanne (1975) - ★★★★★★☆☆☆☆



Comme pour tous ses films sauf les deux derniers qu'il réalisa respectivement en 1982 (Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ) et 1984 (Liberté, égalité, choucroute), l'écrivain, humoriste, réalisateur et compositeur français Jean Yanne a produit lui-même Chobizenesse, son quatrième long-métrage en tant que cinéaste. Un moyen fiable d'avoir un contrôle total sur la réalisation, le casting ainsi que sur le produit définitif. Jusqu'à maintenant, il avait confié la musique au compositeur Michel Magne, s'occupant lui, des paroles. Désormais, Jean Yanne écrit lui-même sa propre bande-son, confiant les arrangements et les musiques additionnelles au pianiste et compositeur de musiques de films Raymond Alessandrini ainsi qu'à Claude Germain. Plus attiré que jamais par la chanson, le cinéaste profite du thème abordé du monde du spectacle et des marchands d'arme, s'inspirant ainsi directement de son précédent long-métrage Les Chinois à Paris, financé par le chef d'entreprise dans l'industrie aéronautique et de l'armement Serge Dassault, pour écrire ce qui s'apparente à une comédie musicale.
Peut-être moins inspiré, Chobizenesse n'est est pas moins une très bonne comédie qui malheureusement n'a pas rencontré son public lors de sa sortie en France au mois d'octobre 1975 puisqu'il n'attirera sur le territoire tout entier, qu'un peu plus de cinq-cent cinquante mille spectateurs. Pourtant, l'ambition est là. Un spectacle permanent. À la limite de la décadence. Du moins, dans l'esprit de ce que Jean Yanne a accompli jusque là.

Chobizenesse nous narre le récit de Clément Mastard (interprété par Jean Yanne lui-même), directeur de théâtre et dirigeant de revues de music-hall qui après un dîner en compagnie de la célèbre comédienne Célia Bergson se voit offrir l'opportunité de monter une pièce de grande ampleur financée à hauteur de cinq-cent mille francs par quatre frères, marchands d'armes et spécialisés dans l'acier. Mais pour cela, il va devoir faire des concessions. Il abandonne tout d'abord son projet initial et la nouvelle pièce tourne autour de l'acier. C'est un échec. D'abord frileux, Armand Boussenard et ses trois frères finissent par accepter l'idée d'introduire le sexe au cœur de la pièce. Le compositeur attitré de Clément Mastard ayant perdu son inspiration, ce dernier fait appel au musicien de génie Jean-Sébastien Bloch (voyez la source d'inspiration), ancien compositeur des pièces avant-gardistes de Célia Bergson. Mais l'homme se montre très violent envers Clément, rejetant l'idée de composer pour des pièces de théâtre. Soupçonné d'avoir poussé par la fenêtre la prostituée qui l'abritait chez elle, Bloch se réfugie cher Clément qui le protège en échange de quoi, il lui demande d'écrire la symphonie de son prochain spectacle...

L'un des principaux soucis de Chobizenesse demeure dans le fait qu'il se disperse aux quatre vents et manque le coche de la vraie bonne critique sociale. Jean Yanne hésite entre caricaturer l'un des aspects sous-jacents de son précédent film, et centrer le récit sur le personnage mégalomane de Jean-Sébastien Bloch, par ailleurs excellemment interprété par l'acteur Robert Hirsch. Jean Yanne évoque également la montée de la pornographie qui s'est libéralisée quelques années auparavant dans le monde occidental. Le scénario n'ayant pas véritablement de cohérence, on assiste avant tout à un show comme sait les orchestrer Jean Yanne. On assiste le plus souvent à un spectacle musical qu'à une véritable critique de la société même si à intervalles réguliers, son auteur rappelle qu'il écrit avant tout pour attirer l'attention des spectateurs sur les dysfonctionnements de notre société. Pour son quatrième long-métrage, Jean Yanne change complètement d'interprètes. Exit les Bernard Blier, Jacques François, Nicole Calfan, Michel Serrault, Paul Préboist ou Daniel Prévost. 

Désormais, il faut compter sur Robert Hirsch donc, Catherine Rouvel, Denise Gence, carrément hallucinante dans le rôle de l'épouse-mégère de Bloch, le cinéaste évoquant ici un prolétariat sous-cultivé et vivant dans des quartiers insalubres, Hubert Deschamps, l'irrésistible Paul Le Person, Guy Grosso, ou encore Georges Beller, lequel joua l'un des principaux personnages de la série Médecins de Nuit et fut l'animateur de la célèbre émission de télévision diffusée sur Antenne 2 dans les années quatre-vingt dix, Jeux sans frontières. L'on retiendra de Chobizenesse des chansons amusantes, barrées, dans l'esprit des œuvres écrites par Michel Magne pour les précédents longs-métrages de Jean Yanne, un spectacle permanent, haut en couleurs, tout en demeurant prodigieusement kitsch ! Pas le meilleur de son auteur, mais tout à fait regardable si l'on excepte le fait qu'après quarante-deux ans après sa sortie, le film a pris, comme les autres d'ailleurs, un méchant coup de vieux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...