Le Dr Stephen
Sorenson projette d'atteindre le noyau de la Terre afin d'en extraire
le magma, source d'une énergie inépuisable. Mais alors que même
les métaux les plus résistants n'y sont pas parvenus, le savant
décide d'utiliser une bombe atomique. Avec l'accord d'une commission
chargée d'évaluer les dangers et le potentiel d'une telle mission
mais contre l'avis du Dr Ted Rampion qui juge qu'une telle
opération risque de mettre en péril la planète et ainsi,
l'humanité, Sorenson s'empresse d'envoyer la bombe à travers un
tunnel long de trois kilomètres creusé dans le sol. A part un léger
séisme, l'opération semble être un succès. Pourtant, les premiers
signes avant coureurs d'une catastrophe de très grande ampleur font
très vite leur apparition...
Produit par la Paramount
Pictures et réalisé par le cinéaste hongrois naturalisé américain
Andrew Marton, Crack in the World mêle film
catastrophe et science-fiction. Bien que l'idée soit
particulièrement intrigante et séduisante, force est de reconnaître
que le sujet demeure improbable. Imaginer la terre s'ouvrir en deux à
cause de l'explosion d'une bombe atomique, certes, très puissante,
reste pure folie. De plus, si l'on émet l'hypothèse que le champ
magnétique entourant notre planète dévie les particules mortelles
des vents solaires, penser que des hommes de science soient aussi
fous pour accorder à un individu la possibilité de mettre en péril
l'avenir de l'humanité toute entière est improbable.
Bon, vous me direz qu'il
ne s'agit ici que de cinéma, et je vous répondrai que oui, bien
entendu, le propos ici ne servant qu'à divertir. Au delà de la
mission que se sont promis d'engager une fois l'hypothétique
catastrophe reconnue par Stephen Sorenson, on a droit à la
sempiternelle idylle qui marquait bon nombre de films de
science-fiction des années cinquante et soixante. La particularité
de celle-ci demeurant dans le fait que les époux Sorenson soient
âgés d'une bonne vingtaine d'années d'écart, que Maggie, l'épouse
de Stephen Sorenson ait eu par le passé une relation avec Ted
Rampion, et que le mari, atteint d'un cancer, se montre dorénavant
distant envers sa femme qui, elle désire de lui, un enfant. Cet
aspect du récit demeure, comme d'habitude d'une grande inutilité,
le public cherchant avant tout le spectaculaire du sujet principal.
Et pour ce faire, Andrew
Marton use d'images d'archives durant lesquelles les explosions de
bombes atomiques réelles se multiplient. Le long-métrage étant
perpétuellement entrecoupé de prises de conscience de la part du
Maggie (l'actrice Janette Scott), le film est en rupture permanente
avec le sujet qui nous intéresse. Bande son romanesque envahissante
et idylle puérile ruinent une bonne par de l'intérêt. De plus, le
cinéaste développe la lente dégénérescence physique du
scientifique, phénomène qui ne nous émeut jamais mais qui légitime
d'une certaine manière son empressement à envoyer la bombe au cœur
de la planète. Si Crack in the World se
laisse regarder, il n'en reste à la fin de la projection, rien de
bien immuable. Rythme sans cesse brisé et demi-déception pour une
histoire quelque peu grotesque...
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