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mardi 13 novembre 2018

Pulsions Cannibales d'Antonio Margheriti (1980) - ★★★★★★☆☆☆☆




Qui n'a jamais mis les pieds dans un vidéoclub (et lorsque je parle de vidéoclub, je parle de ces magasins bénis des Diables qui ne nous servaient, à l'époque, que des longs-métrages sur bandes magnétiques) n'a sans doute jamais bavé devant ces innombrables jaquettes qui, trônant sur les étagères du rayon Horreur, laissaient envisager des spectacles peu ragoutants mais hautement réjouissants pour l'amateur de boucheries et autres joyeusetés sanguinolentes. Des intitulés bien gras, bien rouges, certains semblant avoir été écrits de la main d'un polyarthrite ou de celle d'une proie victime d'un tueur en série ou d'une créature sur le point de rendre l'âme. Une écriture hésitante, tremblante, mais en tout cas, une signature commune à bon nombre de films d'horreur et d'épouvante dont le seul titre évoquait par avance d'hypothétiques carnages. Avec, à la clé, parfois, une déception. Pulsions Cannibales (Apocalypse Domani dans sa version originale) fit partie de ces bobines prometteuses, sortie notamment chez American Video. Une belle jaquette couleur carmin. Une cité comme engloutie par une mâchoire sanguinolentes, gavée de chair humaine. Celle que promettait le titre français.
Derrière ce titre, l'auteur d'une pléthore de longs-métrages. Le cinéaste italien Antonio Margheriti, notamment réalisateur du western E Dio disse a Caino en 1970, de Flesh for Frankenstein aux côtés de Paul Morrissey en 1973 ou du nanar de science-fiction Yor, le Chasseur du Futur en 1983.

Pulsions Cannibales, c'est d'abord un sujet intéressant. Le traumatisme post-Vietnam vu à travers le regard d'anciens combattants ayant contracté une maladie suite à certaines pratiques dont certains prisonniers américains se sont rendus responsables. En effet, lorsque le capitaine Norman Hooper récupère dans un camp de prisonniers deux de ses hommes, TomThompson et Charlie Bukowski (oui... je sais...) enfermés depuis des semaines dans un trou à même le sol, il découvre qu'ils se sont adonnés au cannibalisme. De retour à la vie civile, les trois hommes ne sont plus tout à fait ceux qu'ils étaient avant de partir au combat. En effet, ils ont contracté une maladie qui les pousse instinctivement à mordre et à dévorer leurs congénères. Mary, l'épouse de Hooper constate alors avec effroi que le comportement de l'homme qu'elle aime a changé. Surtout depuis que Charlie a refait surface, libéré de l’hôpital psychiatrique dans lequel il était retenu enfermé aux cotés de Thompson depuis leur retour du Vietnam...

Alors que Pulsions Cannibales évoque tout d'abord le drame vécu par une partie des soldats américains ayant mal supporté l'expérience du Vietnam, le film d'Antonio Margheriti bifurque vers un autre registre, enfantant ainsi d'un hybride entre drame social et pur film d'horreur. Dans l'esprit d'un Cannibal Holocaust urbain côtoyant le Rabid de David Cronenberg, Pulsions Cannibales est une œuvre horrifique plutôt efficace malgré des moyens financier visiblement revus à la baisse. Le film du cinéaste italien repose avant tout sur les performances de l'américain John Saxon et de l'italien Giovanni Lombardo Radice, lequel allait également hanter de son inquiétante trogne le Cannibal Ferox d'Ulmberto Lenzi ou le pesant Paura nella Città dei Morti Viventi de Lucio Fulci. Une pellicule qui au regard du fantasme que généra la jaquette généralement proposée dans les vidéoclubs à l'époque fait pâle figure mais témoigne d'un cinéma horrifique transgressif et morbide commun à pas mal de cinéastes transalpins... Sympa !!!

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