Lorsqu'un membre est
pourri, il faut le couper avant que la gangrène ne se propage. C'est
ainsi que l'on considérera tout d'abord la première demi-heure de
Follow Me (ou
No Escape),
second et avant-dernier long-métrage du réalisateur Will Wernick
dont le premier film intitulé Escape Room
mettait déjà en scène six jeunes gens au sein d'un récit de type
''Escape
Game''.
Une notion qui n'est pas toute neuve puisque dès le milieu des
années quatre-vingt dix, avec Cube,
le réalisateur Vincenzo Natali avait déjà brillamment testé le
concept. Ce dernier ayant été exploité à de nombreuses reprises,
le piège le plus facile dans lequel peuvent tomber ceux qui se
laissent tenter par l'expérience est de reproduire sans cesse les
mêmes situations, contraignant ainsi leurs protagonistes à faire
face aux mêmes embuscades. Passée la première demi-heure dont nous
nous serions passés en raison d'une absence totale de
caractérisation des personnages principaux (partie qui aurait
justement due y être consacrée), Follow Me
nous refait le coup de Hostel
en imaginant une Russie underground révélant à de pauvres
touristes américains (dont l'orgueil, d'ailleurs, ne change jamais,
à titre d'information) la ''réalité'' de ce que peuvent cacher les
épais murs de certaines prisons ou établissements désaffectés de
genre ''Goulag''. Mouarf ! Quand on pense que certains sont
persuadés que la Guerre Froide a cessé depuis plus de trente ans,
il en est pour cultiver une certaine image de l'ancienne URSS et
continuer de marteler d'indicibles messages de propagande dont celui
que véhicule peut-être Follow Me,
lequel ne serait, certes, pas d'une finesse absolue. Mais je
divague... Les personnages incarnés par Keegan Allen, Denzel
Withaker (qui n'est bien évidemment pas le fils illégitime de
Denzel Washington et de Forest Withaker, je vous rassure) et George
Janko sont pour une fois accompagnés de deux jeunes femmes pas trop
connes interprétées par Holland Roden et la rappeuse Siya. Une fois
arrivés à Moscou, nos cinq jeunes américains font la connaissance
d'Alexei (Ronen Rubinstein), jeune russe apparemment aux pleins
pouvoirs qui va les convier à participer à un Escape
Game
plutôt rude.
Car
le but premier de Cole, populaire influenceur des réseaux sociaux
américains, est moins d'aller draguer des filles du coin que de sans
cesse renouveler ses vidéos virales afin d'augmenter le nombre de
ses followers. C'est donc grâce à son pote Dash qu'il rencontre
Alexei qui va alors leur proposer un challenge auquel la bande des
cinq n'était sans doute pas préparée. Tout commence véritablement
lorsque Cole, sa fiancée Erin et leur trois amis arrivent dans une
ancienne prison désaffectée où va se dérouler le jeu. Le jeune
influenceur aura alors en charge de libérer ses amis qui tous sont
emprisonnés dans une cellule indépendante. Mais comme l'on s'en
doute depuis le départ, pour eux rien ne va véritablement se passer
comme prévu. Pour le spectateur, par contre, tout ou presque est
déjà inscrit dans sa mémoire de cinéphage. Dans un univers sombre
et torturé (la prison), Cole va devoir faire preuve de concentration
pour faire libérer ses amis. Étonnamment, tout va se dérouler pour
lui et ses compagnons dans des conditions presque idéales quoique
pas toujours agréables pour certains d'entre eux. S'ensuit alors une
succession de séquences de tortures dont nous ne bénéficieront pas
graphiquement du résultat vu que le bourreau prénommé Andrei
(l'acteur Pasha D. Lychnikoff) semble prendre un main plaisir à se
placer entre notre champ de vision et ses victimes. Certains noteront
d'ailleurs une certaine incohérence vu ce que l'on apprendra alors
des véritables objectifs du russe en question ! Pourtant, et là
je propose à celles et ceux qui voudraient découvrir le film par
eux-mêmes de cesser la lecture de ce post, tout s'éclaircira dans
les derniers instants. [ATTENTION SPOIL!!!] En effet, tout comme dans
le sympathique slasher américano-canadien Week-end
de terreur (April
Fool's Day)
de Fred Walton, le final se veut surprenant en prenant
à revers (et avec plus ou moins de crédibilité, cela va sans dire)
tout ce qui vient de se produire. Pour être tout à fait honnête,
Follow Me
n'est qu'un mélange plus ou moins réussi (plutôt moins même) de
Hostel,
de Saw
et d'Escape Game
véhiculant tout un tas de clichés relatifs aux sujets dont il
s'inspire. Des effets gore assez rare, une psychologie des
personnages à la ramasse, des comportements parfois absurdes et
forcément invraisemblables et donc, une œuvre qui se fait très
rapidement oublier...
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