Brad Anderson, c'est au
total dix-huit longs-métrages dont deux réalisés pour le petit
écran, deux en cours de développement et deux autres en
post-production. Brad Anderson, c'est également plusieurs dizaines
d'épisodes de séries télévisées dont plusieurs pilotes. Une
carrière pour l'instant plutôt bien remplie et riche d’œuvres
qui font de ce cinéaste, un réalisateur et un scénariste dont on
attend en général avec un certain empressement tout ce qui sort de
son imagination. L'homme touche à peu près à tous les genres et
transforme quasiment tout en or. Après avoir réalisé en 1998 la
comédie romantico-dramatique Et plus si affinités,
Brad Anderson s'est à nouveau penché sur la comédie romantique
mais cette fois-ci à travers un récit flirtant avec la
science-fiction. Résultat : Happy Accidents
sort en 2000 et il s'agit d'un petit chef-d’œuvre. L'année
suivante, le réalisateur change de style et s'intéresse au film de
fantômes avec l'excellent Session 9
et son hôpital psychiatrique désaffecté en pleine rénovation et
surtout hanté. Puis s'affiche en 2004 sur les écrans de cinéma, le
formidable thriller The Machinist. Une
œuvre aussi poignante que redoutablement efficace lorsqu'il s'agit
pour le réalisateur de créer un authentique climat de paranoïa.
Quatre ans plus tard, c'est au tour du sympathique Trassiberian
de sortir sur les écrans. Encore une bonne surprise quoique
légèrement inférieure aux travaux précédents. En 2010, Brad
Anderson signe L'empire des ombres,
un film fantastique mineur dans la carrière du cinéaste qui réalise
là sans doute son plus mauvais film. Il travaille ensuite sur
plusieurs épisodes de séries télévisées ainsi que le téléfilm
Midnight Run
mais revient sur grand écran en 2013 avec The
Call
auquel nous allons donc nous intéresser. Viendront par la suite
d'autres longs-métrages dont nous aurons peut-être l'occasion de
parler une autre fois mais penchons nous d'abord sur le huitième
film de Brad Anderson qui après le pitoyable Empire
des ombres
a tout intérêt à prouver qu'il en a encore sous la botte s'il ne
veut pas se faire oublier par ses fans. Contrairement à ce qu'à
créé jusque là le réalisateur, scénariste et monteur américain,
The Call
souffre d'un tout petit défaut : son sujet qui pour une fois ne
sort absolument pas des sentiers battus. Encore une histoire
d'enlèvement. Encore une quête de rédemption pour l'héroïne
incarnée par la superbe actrice afro-américaine Halle Berry.
Et
encore une enquête policière mais aussi beaucoup plus personnelle
menée en parallèle par cette même héroïne du nom de Jordan
Turner. Ce qui change quelque peu est le contexte dans lequel vont
évoluer durant un temps la victime Casey Welson (l'actrice Abigail
Breslin) et son bourreau Michael Foster (incarné par le canadien
Michael Eklund). Déjà, il faut savoir que le kidnappeur et la
principale protagonistes partagent un même traumatisme. Et pour être
tout à fait exact, deux traumatismes qui vont se télescoper à des
années d'intervalle et que le hasard va contraindre de réunir lors
d'un fait-divers sordide. L'enlèvement d'une adolescente et son
meurtre par un déséquilibré que la police n'a jamais été en
mesure d'identifier. Six mois passent et voilà qu'une autre
adolescente est enlevée. Et devinez qui de son poste de
téléopératrice d'un centre d'appels d'urgence va être chargée de
rassurer la jeune fille enfermée à l'arrière du véhicule loué
par son ravisseur ? Celle-là même qui six mois en arrière fit
échouer la recherche d'une autre victime : Jordan Turner
elle-même. Elle est donc là la rédemption à laquelle cette jeune
femme tourmentée doit faire face et qui depuis la précédentes
affaire n'ose plus vraiment prendre en charge ce genre de cas. AvecThe Call,
Brad Anderson signe une œuvre sinon fascinante, du moins fort
divertissante. Pas le temps de s'ennuyer lors d'un récit où le
temps est compté. Les deux principales interprètes féminines sont
impeccables tandis que Michael Eklund se montre véritablement
convainquant dans le rôle du ravisseur-assassin désaxé. Une vraie
gueule et un vrai regard de dingue comme en charrie le pays et
certaines fictions. Car Michael Foster n'est pas sans rappeler un
certain Edward Gein qui dans les années cinquante perpétra des
actes d'une telle monstruosité qu'il fut surnommé ''Le
boucher de Plainfield''.
Un véritable psychopathe qui servit notamment de source
d'inspiration pour le Psychose
d'Alfred Hitchcock, le Massacre à la
tronçonneuse
de Tobe Hooper, le Frank Zito de Maniac
de William Lustig mais aussi pour Le silence des
agneaux
de Jonathan Demme dont le Buffalo
Bill
partageait ce même goût pour la couture sur peau humaine !
Entre action, course-poursuite et thriller policier, The
Call
offre parfois quelques détails plutôt sordides. Comme la découverte
par l'héroïne du récit des origines du mal qui ronge le
psychopathe. Bref, on ne s'ennuie pas. Et même si le film est
comparativement plus faible qu'un The Machinist
pour ne prendre comme exemple que celui-ci, ne boudons pas notre
plaisir...
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