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jeudi 25 janvier 2024

Den Skyldige (The Guilty) de Gustav Möller (2018) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

On dit souvent que le premier contact est important. Et c'est souvent vrai. Alors, lorsque l'on fait la connaissance d'Asger Holm (l'acteur Jakob Cedergren) pour la toute première fois, le personnage n'attire pas forcément la sympathie. Cynique et prenant apparemment son tout récent métier d'opérateur téléphonique aux urgences de Copenhague avec un surcroît de dédain, on peut craindre qu'une certaine indifférence, voire un certain rejet du spectateur envers le principal protagoniste ne vienne gripper cette intrigue en forme de huis-clos. Et pourtant... En 2013 sortait sur les écrans de cinéma, The Call de Brad Anderson. Un cinéaste habituellement passionnant qui sur ce coup-là s'était laissé aller à un peu de légèreté en se faisant l'auteur d'une histoire d'opératrice téléphonique traitant du sujet de l'enlèvement d'une adolescente par un désaxé. Un film fort sympathique mais qui en comparaison de Den Skyldige (sorti à l'internationale sous le titre The Guilty) du réalisateur danois Gustav Möller faisait vraiment pâle figure. On pourrait se dire : ''Mince, encore un film dont le scénario est allé piocher dans les annales du thriller pour que son auteur l'en fasse sien''. Et d'une certaine manière, c'est bien ce dont il s'agit. Car si dès le début (mais sans doute temporairement) on aura eu beau argumenter que le script de l'un et de l'autre des longs-métrages est étonnamment similaire, Gustav Möller et son scénariste Emil Nygaard Albertsen se sont littéralement emparés du sujet pour se l'approprier de la plus brillante des manières. Alors que The Call pouvait s'envisager comme un très bon divertissement faisant appel à quelques techniques propres aux blockbusters du cinéma d'action américain, Den Skyldige se veut d'un tout autre ordre en abordant l'intrigue de manière beaucoup plus intimiste. Ici, pas de courses-poursuites. Le visage du kidnappeur, de sa victime ou des autorités dépêchées sur les lieux stratégiques de l'action ne seront jamais visibles à l'écran. La totalité de l'intrigue tourne donc visuellement autour de l'acteur Jakob Cedergren et de son personnage d'ancien flic qui s'apprête à passer très prochainement en jugement (en fait, dès le lendemain matin). Quelques tout petits rôles viennent se greffer autour de lui mais pour de très courts instants.


Le seul véritable second personnage qui l'accompagne dans cette austère salle où il opère est cet écran d'ordinateur qui regroupe les différentes informations liées à ses correspondants. Mais là encore, rien de tape-à-l’œil. Le réalisateur se sert finalement assez peu de la technologie mise à disposition de son héros et préfère donc se concentrer sur son visage qu'il filme sous tous les angles, sur cette oreillette qu'il garde toujours près de lui ou sur ce téléphone qui ne cesse de sonner et qu'il garde lui aussi très proche de sa main, près à s'en saisir afin de venir en aide à celle qui va l'accaparer bien au delà de ses heures de travail. Den Skyldige joue sur deux tableaux dont l'un se montre évidemment plus intense que le second. Les non-dits laissent entrevoir le ''dossier'' personnel dont il est le principal acteur et dont nous comprenons qu'il devrait se refermer dès le lendemain à l'issue d'un procès. Mais le gros du sujet est bien évidemment cet enlèvement dont va être victime Iben, dont nous ne verrons donc jamais le visage mais dont la voix est celle de l'actrice Jessica Dinnage. C'est d'ailleurs l'une des principales spécificités du long-métrage qui fait en grande partie appel à des voix. Celles de Omar Shargawi, dans le rôle du collègue de Asger, Rashid Celle de Michael, le kidnappeur qu'interprète donc en voix-off Johan Gotthardt Olsen ou encore le tout jeune timbre de Katinka Evers-Jahnsen qu incarne quant à elle Mathilde, la fille du kidnappeur et de sa victime qui donc s'avère être son ex-épouse. La caméra de Gustav Möller tourne autour de son acteur principal, scrute le moindre de ses regards ou le plus petit de ses gestes. Ce personnage pour lequel nous finissons en réalité à ressentir un certain attachement, prêt à mettre sa carrière en péril pour tenir sa promesse faite à Mathilde, âgée de seulement six ans. Dire que Den Skyldige est prenant, angoissant, crispant voire même vers sa conclusion, relativement émouvant est un euphémisme. Le film est court. Pas plus de quatre-vingt cinq minutes, mais il vous en paraîtra moitié moins. Le temps qui sera nécessaire afin de concentrer les péripéties du télé-opérateur jusqu'à la conclusion du récit. Bref, le premier (et actuellement, le seul) film du danois est une réussite de bout en bout. Un thriller fait-maison intense qui tient en haleine de la première à la dernière seconde...

 

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