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mardi 3 décembre 2019

Proxima d'Alice Winocour (2019) - ★★★★★★★☆☆☆



Montpellier... Week-end en amoureux, Marché de Noël, gourmandises, musique, boutiques de vinyls, féeries et puis, cinéma, bien entendu. Trois films dont deux réalisés par des femmes. Rien que de très normal et sans message pro-féministe. Juste le hasard et surtout la preuve que la femme a autant sa place à la direction d'acteurs et à la mise en scène que n'importe quel homme et qu'elle arrive à s'y imposer de manière tout à fait brillante. Surpassant même parfois à bien des égards certains de ses homologues masculins coupables d'horripilantes choses comme le Joyeuse Retraite ! de Fabrice Bracq que nous découvrions en milieu d'après-midi de ce vendredi 30 novembre et sur lequel je ne m'étendrai certainement pas dans les jours à venir. Aux oubliettes donc cette comédie fade et au contenu aussi révolu que ses deux personnages principaux et son humour (humeur?) tendance ''has-been''. Non, l'un des films qu'il fallait découvrir entre un air de violon sur la toujours aussi réjouissante place de la Comédie de Montpellier et une projection toute en son et lumière sur onze monuments de la cité, c'était le Proxima de la réalisatrice et scénariste française Alice Winocour. Son dernier long-métrage à vrai dire. Le troisième. De la science-fiction pas tout à fait comme les autres. Qui sort des sentiers battus, qui fait réfléchir, mais sans avoir les inconvénients de la ''Hard science-fiction''. Ici tout demeure dans la sensibilité d'une cinéaste qui ne s'inspire pas des écrits des plus grands auteurs de science-fiction mais rend hommage à travers son propre scénario écrit en collaboration avec le réalisateur et scénariste suisse Jean-Stéphane Bron, à toute ces femmes qui ont sacrifié une partie de leur existence afin de vivre leur passion d'astronautes...

Une histoire qui se répète donc inlassablement, au cœur d'une aventure spatiale où réside Sarah, mère de Stella, séparée de Thomas, le père de la gamine. Une femme arrachée entre son irrépressible désir de conquérir Mars aux côtés de l'américain Mike et du russe Anton et son amour pour sa fille. Le plus difficile réside ici dans l'équilibre entre ce que suggèrent les rapports qu'entretiennent Sarah et sa fille et la passion dévorante de cette spationaute acharnée à laquelle est offerte une formidable opportunité. Interprétée avec une infinie sensibilité par l'actrice Eva Green, Sarah est au centre d'un dilemme à auteur de femme peut-être encore plus grand que l'espace qui la sépare de Mars : comment appréhender la séparation à venir d'avec Stella. Comment faire comprendre et accepter à cette enfant cette fuite vers l'inconnu sans que celle-ci n'ait le sentiment d'être abandonnée par sa mère ? Tout Proxima ou presque repose sur cette épineuse question. Et pourtant, malgré le tempo lent accordé aux échanges entre cette mère, son enfant, et parfois le père, l’œuvre d'Alice Winocour évite l'ennui, le surpasse pour nous offrir une jolie réflexion. Proxima est également centré sur l'accomplissement d'un rêve. Comme toute femme qui espère donner la vie, Sarah offre la sienne pour un projet spatial d'une ampleur colossale après avoir elle-même mis au monde Stella.

Mais Proxima n'est pas que le portrait de ce couple touchant que forment Eva Green ainsi que Zélie Boulant-Lemesle, et plus largement Lars Eidinger. Alice Winocour y exploite également toute la difficulté de l'entraînement des futurs spationautes, contraints d'effectuer des tests et des exercices particulièrement rudes. Et l'on ne parle pas ici du machisme avéré dont fera preuve durant un temps l'astronaute Mike incarné par l'acteur américain Matt Dillon. Touchant mais jamais bouleversant. Réaliste et sans aucun doute visionnaire. Fantasmé mais jamais exhibitionniste, Proxima dénote certainement dans le monde de la science-fiction, et c'est tant mieux. Plus sobre qu'un Ad Astra signé de James Gray dont les ambitions narratives n'étaient finalement pas à la hauteur malgré quelques séquences éblouissantes, c'est en racontant son histoire en conservant ses personnages sur le sol terrestre qu'Alice Winocour a puisé le meilleur de son scénario pour en tirer l'un des films de science-fiction les plus convaincants de l'année...

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