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mercredi 4 décembre 2019

Des Femmes Disparaissent d'Édouard Molinaro (1959) - ★★★★★★★☆☆☆



Béatrice, la fiancée de Pierre, a rendez-vous avec plusieurs de ses amies féminines dans une soirée organisée autour de mondains. Recrutées par Coraline Merlin, l'épouse de l'un d'eux, elles sont tout d'abord conviées à échanger leur tenue contre des robes de grandes couture. Mais alors qu'elles s'attendent à rencontrer de respectables citoyens, Béatrice et ses amies vont tomber entre les mains d'une organisation criminelle spécialisée dans la traite des blanches. Fort heureusement, Pierre a choisi de suivre sa fiancée en toute discrétion jusqu'à la demeure de leur hôte, risquant sa vie puisqu'un certain Tom, homme de main de Quaglio, organisateur de la soirée, a pour objectif de compromettre le jeune homme dans une histoire de meurtre dont il est lui-même l'auteur... Voici donc à peu de chose près l'histoire qui nous est contée par le réalisateur français Édouard Molinaro dont la carrière débutait un an seulement avant la sortie de Des Femmes Disparaissent en 1959 et dont le rôle principal est offert à l'acteur Robert Hossein qui allait six ans plus tard incarner un Vampire de Düsseldorf de sinistre mémoire.

Récit aux multiples ramifications se déroulant au cours d'une nuit, Des Femmes Disparaissent est surtout porté par la présence et l'interprétation du filiforme et ''Gainsbourgien'' Philippe Clay en homme de main cynique et sadique. Toujours un bon mot en bouche et sifflotant un air, marquant ainsi sa présence comme le fit dans un tout autre registre le Hans Becker (l'acteur Peter Lorre) du chef-d’œuvre de Fritz Lang M le Maudit en 1932, le chanteur et acteur français hante littéralement l’œuvre d’Édouard Molinaro comme l'ombre d'un fantôme ou d'un boogeyman émacié et silencieux. À ce sujet sordide d'une organisation portée sur un réseau de prostitution, le réalisateur oppose un style relativement classieux puisqu'en dehors de Robert Hossein qui porte un blouson de cuir, tous ceux dont il tente de faire capoter les projets portent sur eux des costumes qui cachent du moins pour un temps, leur statut de criminels.

Sobre mais osant exhiber par ici la pointe d'un sein, par là des sévices punitifs à coups de cravache ou plus loin une vengeance à coups de poings marquant profondément le visage de la victime, Des Femmes Disparaissent dégage une ambiance souvent oppressante, magnifiée par des noirs particulièrement sombres et des éclairages permettant à peine de cerner l'identité de celui qui approche le héros par derrière. Des Femmes Disparaissent offre bon nombre de rebondissements, qu'ils s'avèrent plus ou moins crédibles (pourquoi donc Coraline Merlin décide-t-elle soudainement d'aider Pierre et sa fiancée alors qu'elle attire elle-même de jeunes femmes dans le piège organisé par Quaglio?) ou plus surprenant (l'implication de la couturière Cassini interprétée par Jane Marken). Édouard Molinaro signe un long-métrage immersif en ce sens où l'on ne sait jamais vraiment sur quelle issue débouchera l'intrigue. Pour un cinéaste qui nous habituera dès le début des années soixante à toute une série de comédies, Édouard Molinaro débutait pratiquement sa carrière en nous offrant un long-métrage particulièrement sombre et violent. Une jolie surprise...

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