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mercredi 4 décembre 2019

Vendeur de Sylvain Desclous (2015) - ★★★★★★★☆☆☆



Premier long-métrage du cinéaste français Sylvain Desclous suivant la réalisation d'une poignée de courts-métrages depuis ses débuts derrière la caméra en 2005, Vendeur évoque quelque part la comédie du réalisateur et scénariste hexagonal Christian Merret-Palmair Les Portes de la Gloire avec Benoît Poelvoorde, Étienne Chicot et Michel Duchaussoy. Mais si ce dernier se penchait sur les employés d'une société de démarchage à domicile du nord de la France, Sylvain Desclous, lui, s'intéresse à Serge, vendeur de cuisines équipées, connu pour être l'un des meilleurs de sa profession. Divorcé et père d'un fils ayant accumulé les dettes et dont le restaurant risque de faire faillite, Serge propose au responsable de son département (l'acteur et metteur en scène Pascal Elso qui interprète ici le rôle de Daniel) d'embaucher à l'essai son fils Gérald. Tout ne se passe malheureusement pas comme Serge aurait voulu. Gérald est mal à l'aise avec l'idée de manipuler les éventuels acheteurs et ne parvient pas à vendre la moindre cuisine. Mais alors que Daniel pense déjà à s'en séparer, Serge lui demande une faveur et lui propose de donner à son fils une semaine supplémentaire afin qu'il fasse ses preuves. Daniel accepte et c'est sur les conseils avisés de Serge que Gérald prend peu à peu de l'assurance et parvient à vendre sa première cuisine...

Sur un ton sensiblement similaire à celui du long-métrage de Christian Merret-Palmair, Sylvain Desclous signe une comédie douce-amère qui ne cherche absolument pas à faire rire. Ce qui aurait été vain vu l'angle particulièrement austère de l'approche choisie par le réalisateur qui signe également le scénario aux côtés de Olivier Lorelle, Salvatore Lista et Agnès Feuvre. Accompagné par le score tout en percussions d'Amaury Chabauty, Vendeur n'est ni tout à fait bouleversant, ni tout à fait définitivement noir. Pourtant, dieu sait que le réalisateur et ses scénariste impriment à l’œuvre des éléments qui plongent ses protagonistes et par extension les spectateurs dans une certaines torpeur. Très justement interprété par Gilbert Melki et Pio Marmaï, le père et le fils composent avec une existence respective émaillée de problèmes personnels. D'un côté, on a Serge, meilleur vendeur de sa boite mais consommateur effréné d'alcool, de cigarettes, de cocaïne et porteur d’antécédents cardiaques hérités de son père. De l'autre, on a Gérald, ce fils, propriétaire d'un restaurant qui rencontre de très sérieux problèmes de gestion, et compagnon de Karole (l'actrice Clémentine Poldatz) qu'il délaisse peu à peu au profit de son nouvel emploi.

Vendeur, c'est aussi et surtout la relation qu'entretiennent père et fils. Entre le talent émergeant de l'un, la fin de carrière et les problèmes de santé de l'autre. Une trahison comme on pouvait l'imaginer à la place du père qui après avoir ''formé'' son fils, le voit prendre le large jusqu'à même corrompre sa vie de couple avec Karole. Gilbert Melki et Pio Marmaï forment un duo exquis et fort convaincant. Malgré l'amertume de cette vie qui ne souffre d'aucune espèce d'intimité (les deux hommes passent le plus clair de leur temps à boire en compagnie de leurs collègues de travail) autre que la relation que l'un et l'autre entretiennent chacun avec des prostituées, l’œuvre de Sylvain Desclous propose même au plus fort de la tempête, entre compétitivité, solitude, addiction et maladie, un message positif qui se révèle dans les derniers instants. En tout cas, pour un premier film, Sylvain Desclous signe une belle réussite qui promet une carrière que le spectateur prendra le soin de surveiller. En attendant la suite...

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