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dimanche 11 juillet 2021

Je n'aime pas les super-héros donc j'adore : Comment je suis devenu super-héros de Douglas Attal (2021) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Produit par Alain Attal, Comment je suis devenu super-héros n'est très clairement et très officiellement pas une œuvre qui a l'intention de marcher sur les plates-bandes du cinéma fantastique outre-atlantique. On est loin des blockbusters américains produits à la chaîne et à coups de centaines de millions de dollars puisque le budget alloué au long-métrage de Douglas Attal (qui se trouve être le fils du producteur) s'élève à 15 millions d'euros. Adapté du roman éponyme écrit par le sociologue français Gérald Bronner, le projet cinématographique de Comment je suis devenu super-héros est à l'origine né dans l'esprit de Douglas Attal en 2015 lors du festival consacré à la pop culture et à l'imaginaire, le Comic Con Paris. Comme on le constate assez rapidement, le film ne s'inscrit pas dans un univers fantastique jusqu’au-boutiste où le réel n'a plus vraiment sa place comme c'est le cas dans le cinéma américain. Ici, le contexte est volontairement réaliste, faisant des super-pouvoirs des héros et des antagonistes un élément presque secondaire servant tout d'abord une intrigue policière. Au regard de celle-ci ,menée par l'inspecteur Gary Moreau et sa nouvelle coéquipière Cécile Schaltzmann, et débarrassée de son habillage fantastique, Comment je suis devenu super-héros est relativement classique. Nous sommes loin en effet de l'enquête policière labyrinthique qui habille souvent les cinémas américains ou scandinaves. On est même très loin de l'univers du pourtant... très proche Olivier Marchal, ancien flic reconverti dans l'écriture et la réalisation de longs-métrages...


Les films de supers-héros français sont rares. C'est pourquoi il faut les prendre pour ce qu'ils sont et non pas ce que l'on pourrait attendre d'eux. Pourtant, si Comment je suis devenu super-héros pouvait être attendu comme le nouveau messie sept ans après l'excellent Vincent n'a pas d'écailles de Thomas Salvadore, sans être tout à fait décevant, le film est au dans le fond, d'un classicisme déconcertant. Comme si allait débarquer à l'image le fantôme du commissaire Navarro qu'interpréta l'acteur Roger Hanin durant plus de quinze ans. Non pas que le long-métrage de Douglas Attal soit ennuyeux mais ses enjeux narratifs n'ont malheureusement rien d'exceptionnels. À poil, sans le moindre effet-spécial et dénué de tout aspect fantastique, le film n'en serait que plus anodin. Principalement interprété par Pio Marmai et Vimala Pons, le duo ne vaut pas celui qu'incarna le premier avec l'actrice Audrey Tautou dans le poétique et parfois absurde En liberté ! de Pierre Salvadori en 2018. Vimala Pons/Cécile Schaltzmann y est arrogante et donc, peu attachante. Presque un antagoniste au fond, face à un Pio Marmai/Gary Moreau addict aux bonbons qui heureusement, se montre aussi indifférent que sa nouvelle collègue peut être insolente. Aux côtés du duo, l'actrice Leïla Bekhti, qui après avoir été coach sportive dans Le grand bain de Gilles Lellouche trois ans auparavant se retrouve une fois de plus à gérer une équipe sportive. Sauf qu'elle y tient également le rôle de l'ancienne super-héroïne Callista qui forma par le passé aux côtés de Monté Carlo et Gigaman, l'équipe du Pack Royal, un trio de supers-héros qui s'est dissout à la mort de l'un d'entre eux (Gigaman, qu’interprète Clovis Cornillac)...


Monté Carlo, justement, qu'incarne l'acteur belge Benoît Poelvoorde dont la présence à elle seule renforce l'intérêt du film. Pourtant peu présent à l'écran, on oscille entre rire et émotion grâce à la présence du plus français des comiques belges. Notamment lorsqu'on le voit utiliser ses pouvoirs de façon désordonnée ou lorsqu'il tente de cacher son émotion en toute fin de métrage. Discrets mais redondants, les effets-spéciaux sont tout juste efficaces et ne font que servir la cause du récit. Images de synthèse sont couplées à des costumes tout de tissus composés, rapprochant ainsi davantage le film de Douglas Attal de certaines productions signées du japonais Takashi Miike (Zebraman 1 & 2) que des blockbusters américains. Accompagné par la musique parfois épique de Nino Vella et Adrien Prévost, Comment je suis devenu super-héros est l'histoire simple d'un duo de flics enquêtant sur une série d'actes criminels reliés à la vente d'une substance permettant d'acquérir des supers pouvoirs. Dans le rôle du grand méchant loup prénommé Naja, nous retrouvons l'excellent Swann Arlaud. Un film sympathique, sans plus...

 

mercredi 4 décembre 2019

Vendeur de Sylvain Desclous (2015) - ★★★★★★★☆☆☆



Premier long-métrage du cinéaste français Sylvain Desclous suivant la réalisation d'une poignée de courts-métrages depuis ses débuts derrière la caméra en 2005, Vendeur évoque quelque part la comédie du réalisateur et scénariste hexagonal Christian Merret-Palmair Les Portes de la Gloire avec Benoît Poelvoorde, Étienne Chicot et Michel Duchaussoy. Mais si ce dernier se penchait sur les employés d'une société de démarchage à domicile du nord de la France, Sylvain Desclous, lui, s'intéresse à Serge, vendeur de cuisines équipées, connu pour être l'un des meilleurs de sa profession. Divorcé et père d'un fils ayant accumulé les dettes et dont le restaurant risque de faire faillite, Serge propose au responsable de son département (l'acteur et metteur en scène Pascal Elso qui interprète ici le rôle de Daniel) d'embaucher à l'essai son fils Gérald. Tout ne se passe malheureusement pas comme Serge aurait voulu. Gérald est mal à l'aise avec l'idée de manipuler les éventuels acheteurs et ne parvient pas à vendre la moindre cuisine. Mais alors que Daniel pense déjà à s'en séparer, Serge lui demande une faveur et lui propose de donner à son fils une semaine supplémentaire afin qu'il fasse ses preuves. Daniel accepte et c'est sur les conseils avisés de Serge que Gérald prend peu à peu de l'assurance et parvient à vendre sa première cuisine...

Sur un ton sensiblement similaire à celui du long-métrage de Christian Merret-Palmair, Sylvain Desclous signe une comédie douce-amère qui ne cherche absolument pas à faire rire. Ce qui aurait été vain vu l'angle particulièrement austère de l'approche choisie par le réalisateur qui signe également le scénario aux côtés de Olivier Lorelle, Salvatore Lista et Agnès Feuvre. Accompagné par le score tout en percussions d'Amaury Chabauty, Vendeur n'est ni tout à fait bouleversant, ni tout à fait définitivement noir. Pourtant, dieu sait que le réalisateur et ses scénariste impriment à l’œuvre des éléments qui plongent ses protagonistes et par extension les spectateurs dans une certaines torpeur. Très justement interprété par Gilbert Melki et Pio Marmaï, le père et le fils composent avec une existence respective émaillée de problèmes personnels. D'un côté, on a Serge, meilleur vendeur de sa boite mais consommateur effréné d'alcool, de cigarettes, de cocaïne et porteur d’antécédents cardiaques hérités de son père. De l'autre, on a Gérald, ce fils, propriétaire d'un restaurant qui rencontre de très sérieux problèmes de gestion, et compagnon de Karole (l'actrice Clémentine Poldatz) qu'il délaisse peu à peu au profit de son nouvel emploi.

Vendeur, c'est aussi et surtout la relation qu'entretiennent père et fils. Entre le talent émergeant de l'un, la fin de carrière et les problèmes de santé de l'autre. Une trahison comme on pouvait l'imaginer à la place du père qui après avoir ''formé'' son fils, le voit prendre le large jusqu'à même corrompre sa vie de couple avec Karole. Gilbert Melki et Pio Marmaï forment un duo exquis et fort convaincant. Malgré l'amertume de cette vie qui ne souffre d'aucune espèce d'intimité (les deux hommes passent le plus clair de leur temps à boire en compagnie de leurs collègues de travail) autre que la relation que l'un et l'autre entretiennent chacun avec des prostituées, l’œuvre de Sylvain Desclous propose même au plus fort de la tempête, entre compétitivité, solitude, addiction et maladie, un message positif qui se révèle dans les derniers instants. En tout cas, pour un premier film, Sylvain Desclous signe une belle réussite qui promet une carrière que le spectateur prendra le soin de surveiller. En attendant la suite...

dimanche 3 mars 2019

En Liberté ! de Pierre Salvadori (2018) - (La note d'Anna et moi : ★★★★★★★★☆☆)



En Liberté ! de Pierre Salvadori est le genre de long-métrage qui prouve qu'il ne faut pas systématiquement se diriger vers les comédies les plus populaires pour être servi en matière d'humour. Pour toutes celles et ceux qui ne peuvent désormais plus se contenter des facéties de Dany Boon, de Kad Merad, et encore moins de celles des indigestes Jamel Debbouze et Kev Adams, en clair, pour tous ceux qui en ont marre de payer pour des singeries aussi vite vues que rapidement oubliées, le dernier-né de l'auteur des Apprentis, onzième long-métrage d'un cinéaste pas vraiment hyper-productif (une grosse dizaine de films en vingt-sept ans de carrière), prouve qu'en France, il y a encore de l'espoir. Si les noms d'Adèle Haenel ou de Damien Bonnard n'évoqueront pas immédiatement des références cinématographiques au plus grand nombre, ces deux acteurs prouvent cependant à eux seuls que la valeur d'un interprète ne se situe pas seulement (et pas exactement) au nombre de rôles qui lui ont été confiés. Si d'aventure il vous prend l'envie de découvrir En Liberté ! l'expérience demeurera inoubliable.

Car avec son dernier long-métrage, Pierre Salvadori a sans doute signé l'une des meilleures, comédies de l'année 2018. Et peut-être même l'une des rares a véritablement mériter qu'on lui accorde presque deux heures de notre temps. Dans un ordre d'idées bien différent mais pour bien comprendre la nécessité de voir En Liberté !, l’œuvre de Pierre Salvadori est au moins aussi importante que le Dikkenek du belge Olivier Van Hoofstadt le fut à l'époque de sa sortie.

Pas trash pour un sou, l'univers de En Liberté ! sème par contre de somptueux petits cailloux sur son chemin. Pierre Salvadori y mêle, pêle-mêle, conte, humour, poésie, drame, romance, policier, avec un sens aiguisé de l'écriture. L'ensemble paraît fragile et la structure narrative quelque peu embrumée, mais c'est à un festival particulièrement cocasse et burlesque auquel nous convie le français. Adèle Haenel, Pio Marmai, Audrey Tautou, Damien Bonnard (et accessoirement Vincent Elbaz) incarnent un quartet de personnages remarquablement attachants. Le film, lui, est drôle et se réinvente constamment.

L'idée même de la femme-flic voulant racheter la conduite impardonnable de son époux défunt (un ancien flic ripoux qui a fait enfermer un innocent en prison) est à elle seule, une raison suffisante pour que l'on se penche sur le film de Pierre Salvadori. Les bons mots fusent, intelligents, auréolés par quelques séquences visuellement poétiques, magiques, surréalistes (la scène du train-fantôme). Adèle Haenel est superbe dans le rôle d'Yvonne accompagnée par les excellents Pio Marami (Antoine) et Damien Bonnard (Louis). Inventif, En Liberté !
Le tournage a eu leu durant quatre mois de novembre 2016 au mois de février de l'année suivante. Les plus attentifs remarqueront diverses séquences tournées dans le Sud, à la Ciotat, mais aussi à Marseille, dans le quartier de l'Estaque. D'autres furent tournées quant à elles en Île-de-France, dans le premier arrondissement de Paris, puis à Argenteuil, à Pontoise et à Croissy-Sur-Seine. En Liberté ! est un indispensable pour toutes celles et ceux qui veulent rêver ou rire devant des situations souvent absurdes, s’émouvoir devant une écriture intelligente et partager un moment de drôlerie avec des personnages pittoresques et attachants...
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