The Running Man fut
le premier long-métrage de pure science-fiction à être adapté
d'une œuvre de Stephen King. Pourtant, le roman qui en est à
l'origine et que l'auteur écrivit sous le pseudonyme de Richard
Bachman n'était pas sa première tentative en la matière puisque
Rage,
en 1977 et The
Long Walk
(Marche ou Crève),
en 1979 abordaient déjà des thématiques ouvertement anticipatives.
Fort curieusement, le roman de Stephen King/Richard Bachman lui aussi
intitulé The
Running Man
contient de grandes similitudes avec un ouvrage écrit par le
romancier américain Robert Sheckley en 1958 (The
Prize of Peril).
A tel point que lorsque l'on découvre les adaptations
cinématographiques respectives des deux romans (la seconde étant
intitulée Le Prix du Danger,
réalisé en 1983, soit quatre ans avant le film de Paul Michael
Glaser (le Starsky de la série policière américaine Starsky
et Hutch)),
on pourrait penser que le premier s'est inspiré du second. Sans
chauvinisme aucun, on peut cependant objectivement reconnaître que
le film du cinéaste français Yves Boisset est indéniablement
supérieur à celui de l'acteur/réalisateur américain.
En vedette, l'acteur américain d'origine autrichienne Arnold
Schwarzenegger, dans le rôle d'un policier à la morale beaucoup
moins douteuse que celle de ses collègues qui, en refusant de tirer
sur une foule d'individus affamés et non armés, se retrouve
derrière les barreaux. Nous sommes en 2017 (sic!), et accompagné de
ses co-détenus, Ben Richards parvient à s'échapper. Fugitif, il
est remarqué par Damon Killian, l'animateur vedette d'une émission
intitulée The Running Man dans laquelle un homme doit
échapper à des tueurs s'il veut espérer demeurer en vie. Contraint
malgré lui d'y participer auprès d'Amber Mendez, William Laughlin
et Harold Weiss (ces deux derniers étant deux de ses anciens
co-détenus), et haï par un public manipulé grâce à des images
trafiquées le montrant massacrer des centaines d'hommes, de femmes
et d'enfants alors qu'il s'y était au contraire opposé, Ben jure à
Killian qu'il reviendra lui faire payer...
The Running Man
est donc la première incartade de l'écrivain Stephen King dans le
domaine de la science-fiction au cinéma, lui que l'on a surtout connu
s'intéressant de très près à l'épouvante. Librement adapté d'un
ouvrage qu'il écrivit sous le pseudonyme de Richard Bachman, la
tâche est confiée à l'acteur Paul Michael Glaser qui, sans faire de
miracles, propose un spectacle relativement divertissant. Mais là
s'arrêtent les points positifs car en dehors de ça, le
long-métrage, malgré un important budget s'élevant à vingt-sept
millions de dollars, The Running Man
ne se révèle n'être au final qu'une série B friquée flirtant
presque avec le Z et pas davantage maîtrisée qu'un bon vieux nanar
italien des années 70/80. Aux côtés de la vedette
américano-autrichienne, on retrouve l'actrice vénézuélienne Maria
Conchita Alonso qui interpréta le rôle de Leona Cantrell dans
Predator 2,
mais cette fois-ci, sans la star bodybuildée. Du premier Predator,
on retrouve par contre l'acteur Jesse ventura, l'un des compagnons
d'Arnold Schwarzenegger qui aura le triste privilège d'être la
première victime à mourir des assaults de l'hyper-charismatique
extraterrestre venu sur terre afin de chasser l'homme. Yaphet Kotto
fait lui aussi partie de l'aventure dans le rôle de William
Laughlin, mais connaîtra un sort pas plus enviable que celui qu'il
interpréta dans le cultissime Alien
de Ridley Scott. N'oublions pas l'acteur Richard Dawson qui dans The
Running Man
incarne à merveille la pourriture de service. Le film de Paul
Michael Glaser tourne autour d'un état aux mains de la milice, et
d'une population crevant de faim que l'on abreuve d'images
mensongères afin de la détourner de ses principales préoccupations.
Une thématique visionnaire dont certains éléments sont proches de
l'état actuel de certaines grandes nations.
Malheureusement,
The Running Man
tourne assez rapidement en rond et n'est rien d'autre qu'un film de
science-fiction mâtiné d'action pas vraiment intelligent et encore
moins fin en terme de scénario. Les décors sont laids et
l'interprétation basique. A réserver aux fans de la star musclée
(qui reviendra trois ans plus tard avec une autre œuvre
d'anticipation beaucoup plus ambitieuse avec le Total
Recall
de Paul Verhoeven) et à ceux de Stephen King. Un film mineur...
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