Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


dimanche 12 septembre 2021

La garce de Christine Pascal (1984) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Un soir, alors qu'il s'apprête à rentrer chez lui à bord de sa voiture, l'inspecteur Lucien Sabatier voit surgir Aline Kaminker qui s'installe d'emblée sur le siège passager et lui sert un récit que le flic a du mal à croire. S'arrêtant près d'une berge, Lucien saute la jeune femme sur le capot de sa voiture avant de la ramener chez elle. [Fondu au noir suivi d'une ellipse]. On découvre que la jeune femme en question est une adolescente âgée de dix-sept ans, qu'elle est orpheline et qu'elle a porté plainte contre l'inspecteur de police. Résultat des courses : Lucien est condamné à de la prison ferme et n'en ressortira que six ans plus tard lors d'une séquence qui met en scène un co-détenu en la personne de Jean Benguigui qui endosse ainsi le rôle de Rony. En l'espace d'une toute petite quinzaine de minutes, Isabelle Huppert pourtant âgée à l'époque d'une trentaine d'années semble avoir sauté d'une pellicule à l'autre. Passant ainsi de son rôle de Jacqueline, cette gamine qui découvrait l'amour entre les bras de Gérard Depardieu et Patrick Dewaere dans Les Valseuses de Bertrand Blier, à celui d'Aline, cette autre adolescente provocante qui donne tout son sens au titre de ce long-métrage réalisé dix ans plus tard par l'actrice et réalisatrice Christine Pascal, La garce. Une œuvre dont Isabelle Huppert qui a déjà démarré sa très brillante carrière depuis plus de dix ans auparavant va partager avec l'acteur Richard Berry qui la même année aura déjà fait de la prison dans le rôle de Bruno Winckler dans le très efficace L'addition de Denis Amar...


On connaissait surtout Christine Pascal en tant qu'actrice et beaucoup moins en tant que réalisatrice. Elle signe avec La garce un thriller diabolique au sein duquel trois êtres nagent en pleine machination. Isabelle Huppert y apparaît bien comme la garce du titre, jouant de ses charmes pour manipuler les hommes tandis que Richard Berry tente de la retrouver alors qu'il est devenu depuis détective privé. Un jeu de séduction s'opère, cachant uns stratégie machiavélique de la part d'un troisième intervenant en la personne de Max Halimi qu'interprète l'acteur italien Vittorio Mezzogiorno. Pas de doute possible, on est bien face à un thriller au scénario implacablement mis en scène par une Christine Pascal qui s'est elle-même occupée de l'écriture en compagnie d'André Marc Delocque-Fourcaud, Laurent Heynemann et Pierre Fabre. Il fallait bien au moins quatre paires de mains pour imaginer un tel script pour lequel on se demande souvent qui manipule qui. Pendant que Christine Pascal tente de nous faire croire que La garce va subitement bifurquer vers une œuvre passionnelle entre Isabelle Huppert/Aline Kaminker et Richard Berry/Lucien Sabatier, la réalisatrice prépare doucement et sûrement l'un de ces scénarii alambiqués que seuls les cinéastes de talent sont capables de rendre clairs à l'image...


Vol d'identité, double meurtre, manipulation, il y avait de quoi se perdre dans les limbes d'un scénario trop confus pour être parfaitement lisible à l'écran mais c'est le contraire qui se produit. Grâce aux talents conjugués de ses principaux interprètes et de la mise en scène de Christine Pascal. Une histoire d'amour et de passion déviante et criminogène. Un labyrinthe de sentiments, souvent contrariés, ce qui pourra au demeurant agacer, certaines passions s'avérant abusivement volatiles. Isabelle Huppert irradie l'écran de sa présence, aussi peu séduisant que puisse paraître parfois le comportement de son personnage. Richard Berry apparaît comme démuni et parfois lointain bien qu'étant en grande majorité visible dans la plupart des séquences. Quant au personnage interprété par Vittorio Mezzogiorno, le peu d'effort apporté à sa caractérisation nuit à l'intérêt de sa présence à l'image. La garce est un drôle de long-métrage qui se partage entre divers points de vue pourtant très clairs à identifier. Seule la beauté et le charme d'Isabelle Huppert parviendront cependant à retenir l'attention du spectateur jusqu'au terme du récit. Car bien que la mise en scène réussisse à mener à bien le projet malgré toute sa complexité, on demeure avec le sentiment d'être passé à côté de quelques chose de grand...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...