Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


lundi 13 septembre 2021

Descente aux enfers de Francis Girod (1986) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Poursuite du cycle consacré aux thrillers français avec Descente aux enfers de Francis Girod, un long-métrage qui semble faire de l’œil ou bien vouloir faire un pied de nez au diptyque de Claude Pinoteau La boum 1 &2 puisque l'on retrouve dans les rôles principaux, ceux qui furent un père et sa fille en les personnes de Claude Brasseur et Sophie Marceau. Mais ici, les deux interprètes échappent au réconfortant univers de la comédie un brin romantique pour celui, beaucoup plus sombre, du drame et du thriller psychologique. Faire un bond direct de celles-ci pour atterrir dans cette étrange histoire située dans une Havane resplendissante, pétant de couleurs et écrasée par le soleil et un ciel sans nuages, c'est prendre le risque d'être choqué comme le fut sans doute une partie du public qui à l'époque rejeta le film de Francis Girod en n'y reconnaissant pas la Vic de La Boum et de sa séquelle. Encore dans le souvenir de l'avoir découverte dans le rôle de la fille de François Beretton, c'est ici, dans Descente aux enfers, comme si l'un avec l'autre, les deux se retrouvaient pour s'adonner à la pratique de l'inceste. Le récit s'articule autour d'Alan Kolber et de son épouse Lola. Lui est un écrivain alcoolique qui écume les bars et éprouve des difficultés à trouver l'inspiration pour son nouveau roman. Elle, est belle, mais froide. Leur relation est complexe. Ils s'aiment, cela se voit, mais leurs rapports sexuels sont distants. Comme l'évoque Alan, Lola est une très belle femme mais elle est celle qui parmi toutes celles qu'il a connues, fait le moins bien l'amour...


Un soir, alors qu'il est pour une énième fois dans un état d'ébriété déplorable, Alan marche seul dans une rue déserte lorsqu'il est agressé par un autochtone qui lui réclame de l'argent. Les deux hommes se battent lorsque l'écrivain se saisit d'un tesson de bouteille et égorge son agresseur. L'individu meurt de sa blessure tandis qu'Alan retourne se réfugier dans sa chambre d'hôtel où Lola prend les mesures pour faire disparaître ses vêtements tâchés du sang de sa victime. Malheureusement pour lui, un homme du nom de Theophile Bijou (l'acteur Sidiki Bakaba) originaire du quartier où a eu lieu le dram a assisté à toute la scène et décide en compagnie de sa petite amie Lucette Beulemans (l'actrice Marie Dubois) de le faire chanter... Sophie Marceau, qui est déjà passée par la case Andrzej Zulawski avec son démentiel L'amour Braque interprète ici un rôle éminemment plus posé. Presque effacé même puisque Francis Girod semble surtout l'employer pour sa superbe plastique plus que pour son jeu d'actrice. Le scénario que le réalisateur écrivit en compagnie de Jean-Loup Labadie sur la base du roman The Wounded and the Slain de l'écrivain David Goodis explore surtout le personnage d'Alan qu'interprète fort bien Claude Brasseur. Chancelant, le visage moite, le regard perdu, on ne saura malheureusement pas les raisons de son alcoolisme. À moins qu'un certain acheminement ne se fasse dans l'esprit du spectateur puisque l'on peut dresser plusieurs hypothèses à ce sujet sans pour autant en avoir la confirmation...


Parcouru de flash-back lors desquels Lola/Sophie Marceau est poursuivie par un individu dans les couloirs vides de monde du métro parisien, on ne mettra pas longtemps avant de deviner la conclusion de cette séquence qui entrecoupe le récit principal. La havane est magnifique, avec ses murs peints de mille couleurs, sa faune, et sa musique jamais vraiment typique signée du célèbre compositeur français Georges Delerue. Une œuvre qui bat le froid et le chaud, entre des décors paradisiaques et un thème parfois déchirant dont le titre Descente aux enfers est peut-être un chouilla exagéré si on compare le long-métrage de Francis Girod à certaines œuvres véritablement cauchemardesques. Le film possède quelques courts plans d'une richesse visuelle sobre mais significative qui promettent des lendemains optimistes mais qui ne se confirment malheureusement pas sur la durée. On pense notamment à ce très furtif instant lors duquel Lola se caresse dans son lit, yeux ouverts, le visage triste et barré d'un halo de lumière avant que ne surviennent les premières images de ce souvenir qui la hante. La passion et l'amour résistent ici aux tentations destructrices et Lola et Alan en sont les plus magnifiques représentations. Une œuvre très noire, désespérée jusque dans cet acte d'amour ultime et bouleversant. À noter la présence de Gérard Rinaldi, loin de ses amis Charlots, dans le rôle d'Elvis, directeur d'hôtel superficiel et méprisant envers ses employés...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...