Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 11 septembre 2021

Meurtres à domicile de Marc Lobet (1982) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Un collectionneur d'art, un vieil homme amateur de ''littérature'' érotique, une inspectrice de police, un sculpteur de nus, un éleveurs d'oiseaux, une femme s'adonnant à la magie noire ou un nettoyeur de cadavres. Voilà quelques exemples de locataires vivant dans un immeuble cossu de la capitale française. Une faune bigarrée qui rappellera sans doute à certains spectateurs celle de l'excellent Delicatessen que Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro réaliseront neuf ans plus tard, au point que l'on se demande si les deux hommes ne se sont pas quelque peu inspirés du second long-métrage du réalisateur Marc Lobet pour constituer les étranges locataires de l'immeuble où se déroulera l'intrigue de leur film de science-fiction dystopique et post-apocalyptique. L’œuvre de Marc Lobet, elle, penche plutôt du côté du thriller même si ses curieux personnages et l'étonnante partition musicale que l'on entend en arrière-plan donnent à Meurtres à domicile de drôles d'allures de film fantasmagorique. Alors que Max Queyrat (Bernard Giraudeau) a convié la plupart des habitants de l'immeuble a la première représentation de la pièce de Shakespeare Othello dans laquelle il tient le premier rôle, quelqu'un a profité de leur absence pour tuer l'un des locataires resté sur place. Chargée par son supérieur d'enquêter sur la mort de l'homme, Aurélia Maudru (Anny Duperey) réalise rapidement que plusieurs de ses voisins eurent un mobile pour tuer le vieil homme retrouvé poignardé dans sa bibliothèque. Et parmi eux, Madame Vianna (Marie-Ange Dutheil) sur laquelle sera retrouvée une forte somme d'argent ayant appartenu à la victime, Raoul Queyrat (Iswig Stéphane) que sa jeune compagne Pauline (Eva Ionesco) semble vouloir protéger, laquelle posa elle-même pour l'un des magazines érotiques dont entra en possession le mort. Ou encore le propriétaire de l'immeuble, Julius Zepernick (Daniel Emilfork), intéressé par une vieille mappe-monde appartenant à la victime qui ne voulait pas lui vendre et qui pourtant trône désormais dans son appartement...


Autant dire que Meurtres à domicile ouvre la voie à une enquête difficile qui malheureusement pour le spectateur, ne sortira pas vraiment des sentiers battus et qui, mise à part les curieux ''phénomènes'' qui pullulent au sein de cet immeuble bourgeois, reste d'un classicisme relativement décevant. Bien qu'il ait apparemment bénéficié d'une sortie nationale en octobre 1982, ce long-métrage adapté du roman Hôtel meublé de l'écrivain belge Thomas Owen par le réalisateur lui-même ainsi que par Jean Van Hamme déroule une intrigue classique. Une enquête policière finalement à peine digne de n'importe quelle série télévisée hexagonale. À côté de son inspectrice Aurélia Maudru qu'interprète pourtant avec une certaine vigueur l'actrice Annt Duperey, le commissaire Maigret version Bruno Cremer s'en sort nettement mieux. Sur un ton ironique et absurde, l’œuvre de Marc Lobet se situe presque entièrement dans l'immeuble, offrant ainsi à Meurtres à domicile son contexte de huis-clos que dérangent à peine quelques séquences tournées en extérieur. Si l'identité du tueur n'est pas connue dès le début du récit, un peu de jugeote et de réflexion permettront à comprendre très rapidement lequel des locataires est directement impliqué dans l'assassinat du vieil homme. Long-métrage franco-belge, on sent bien les origines de Meurtres à domicile dont l'humour à froid est une habitude chez nos voisins. Malgré une galerie de portraits intéressante, la sauce ne prend pas vraiment. La faute non pas à l'interprétation (un très beau parterre d'intervenants au demeurant) mais plutôt à un scénario qui se contente du minimum syndical et nuit donc très fortement à l'intérêt général d'un film lorgnant du côté d'Agatha Christie mais sans jamais en avoir la richesse narrative...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...