ATTENTION !!! IMAGES GORE
Direction le Japon, ses coutumes, ses mœurs parfois étranges, sa
cuisine. Et, son cinéma. Explorant à sa manière toutes les
thématiques disponibles, œuvrant parfois avec de maigres moyens
mais bénéficiant de l'imagination fertile de leurs auteurs. Le
cinéaste japonais Hisayasu Satō fait partie de
ces auteurs qui ont marqué le septième art par leur approche outrée
de certains concepts. Après avoir surtout œuvré dans le 'Pinku
eiga' (film érotique japonais) il a sans
aucun doute donné ses lettres de noblesse au gore sérieux asiatique avec
Nekeddo Burâddo:Megyaku
en 1996. un projet très curieux, n'ayant sans doute aucun équivalent
en Occident. Aussi improbable qu'une conversation entre un cactus
cierge et une jeune femme atteinte de troubles du sommeil (sic!).
Eiji
est un petit prodige de la science. Inventeur génial d'une substance
capable d’annihiler la douleur, il lui faut des cobayes pour étayer
la thèse selon laquelle son invention fonctionne. Pour cela, il va
se servir des trois patientes de sa mère qui elle, travaille sur la
conception d'un contraceptif révolutionnaire. En mélangeant sa
solution à celle de sa génitrice, Eiji gagne son pari. Mais les
résultats dépassent ses pronostics. Comme sous l'influence d'une
drogue, les jeunes femmes ressentent l'irrépressible besoin de
s'auto-mutiler, ne pouvant y mettre un terme, ce qui va les mener
vers un destin funeste... et gratiné en matière d'horreur.
Hisayasu
Satō balade ses personnages dans une œuvre qui s'apparente d'abord
à une sorte de drama puéril (ce qui, reconnaissons-le, est un
euphémisme) pour les plonger ensuite dans les affres de la
dépendance, de l'automutilation, et de l'auto-anthropophagie. Le
japonais tente avec plus ou moins de bonheur de décrire un couple
mère-fils qui à travers leurs démarches, rendent hommage au père,
disparu dans de bien curieuses circonstances. De Nekeddo
Burâddo:Megyaku,
l'occidental, à moins d'être un fan absolu de tout ce qui touche au
septième art japonais, ne manquera pas d'évoquer les grandes
faiblesses d'un film le plus souvent ennuyeux malgré sa courte durée
(pas plus de quatre-vingt six minutes au compteur). La plupart des
scènes manquent autant de punch que d'intérêt. La cohérence
semble absente dans tout ce fatras d'idées qui mises bout à bout,
ressemblent à une compilation de séquences n'ayant pas ou peu de
rapport entre elles si ce n'est l'affiliation concernant la
dépendance évoquée plus haut.
Hisayasu
Satō se révèle inquiétant, suivi de près par des idées aussi
tordues qu'intéressantes, mais si mal exploitées que l'on baisse
les bras devant l'amateurisme d'un produit aux contours (mal)
définit. A vrai dire, là où s'en sort véritablement le cinéaste,
c'est lorsqu'il démontre avec un certain sadisme non dénué de
brio, les conséquences de l'injection de la substance créée par
Eiji. Alter ego japonais du David Cronenberg canadien, Hisayasu Satō
assène quelques rares séquences gore du plus bel effet. On ne
pourra effectivement pas lui reprocher d'avoir raté ces quelques
moments d'une rare intensité. Des scènes d'automutilation que même
les plus aguerris des amateurs auront bien du mal à supporter.
Énucléation, aiguilles enfoncées dans le bras, doigts dévorés à
la manière de beignets plongés dans l'huile bouillante. Nekeddo
Burâddo:Megyaku atteint
les sommets de l'horreur durant la seconde moitié du film. Le
travail sur les effets-spéciaux est parfois si remarquable, que l'on
se prend à se demander si les actrices n'ont pas un peu trop pris au
sérieux leur rôle en s'infligeant de réels sévices.
Malheureusement, ce ne sont certainement pas ces quelques rares mises
en bouche qui suffiront à extraire le long-métrage de la monotonie
dans laquelle il plonge les spectateurs le reste du temps. Hisayasu
Satō évoque certains sujets sans les traiter dans leur intégralité
(il n’approfondit pas le sujet concernant la disparition du père, hypnotisé
par une lueur lointaine, et disparaissant dans les flots de l'océan).
Il sera donc conseillé aux amateurs de gore de visionner les
quelques rares scènes sanglantes (appuyées par des bruitages
outranciers) sans pour autant insister sur le reste, le reste du long-métrage demeurant tristement plat...
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