David Heiss, c'est
d'abord une gueule plus qu'un nom. Si le grand public a peu de chance
de le connaître, ceux qui suivirent la carrière du regretté Wes
Craven se souviennent peut-être du personnage qu'il incarna dans The
Last House on the Left.
L'abominable Krug Stillo, c'était bien lui. Un rôle qui lui collera
à la peau encore quelques temps puisque cinq ans plus tard, en 1977,
le cinéaste italien Pasquale Festa Campanile lui confiera un rôle
similaire dans Autostop rosso sangue.
Puis trois ans plus tard, ce sera au tour de Ruggero Deodato de lui
offrir celui d'Alex, qui aux côtés de Giovanni Lombardo Radice,
dont le visage halluciné ne peut demeurer inconnu des amateurs de
films d''horreur (puisque dans Paura nella Città
dei Morti vVventi,
c'est lui qui allait interpréter la même année que La
Casa Sperduta nel Parco,
le rôle d'Alex, simple d'esprit, victime d'un meurtre
particulièrement horrible), campe un individu violent, amateur de
femmes et ami de Ricky avec lequel il va s'incruster dans une soirée
et semer la terreur parmi les convives...
Alors
que l'on s'attend à ce que la fête batte son plein, l'ambiance est
plutôt triste et froide. A part David Heiss et Giovanni Lombardo
Radice, le casting n'est constitué que de quelques actrices et
acteurs italiens d'un effarant mutisme. A croire qu'en lieu et place
de l'alcool, les personnages ont surtout consommé des anxiolytiques
et des somnifères. Cherchant très certainement à suivre les traces
de The Last House on
the Left ,
La Casa Sperduta nel
Parco lui
est cependant infiniment inférieur. La faute à une interprétation mollassonne, attentiste, et en tout point médiocre. Comment un
cinéaste qui se respecte peut-il adouber des scènes aussi
outrageusement mal jouées? David Heiss a beau s'escrimer pour rendre
son personnage effroyable, ceux que le cinéaste lui oppose ont l'air
de très sérieusement s'ennuyer.
Que
l'on juge le film d'effroyable relève d'un manque total de
connaissances en la matière car bien avant La
Casa Sperduta nel Parco
d'autres longs-métrages ont été bien plus loin dans la description
d'une horreur froide et clinique. Ici, il faut voir comment jouent
Christian Borromeo, Brigitte Petronio, Gabriele Di Guilio et les
autres. Leur jeu d'acteur est désespérément plat. Inconséquent. A
mille lieux des enjeux dramatiques tournant autour de cette soirée
qui tourne mal.
Mortellement
répétitif, La Casa
Sperduta nel Parco n'est
qu'une succession permanente de scènes durant lesquelles le
personnage incarné par David Heiss s'en prend à ses hôtes, frappant
avec virulence les hommes, et profitant des charmes des femmes sans
que tout ce petit monde ne réagisse vraiment face à leurs agresseurs.
A part lui, et Giovanni Lombardo Radice qui dans son rôle de
'suiveur',
est contraint de suivre la marche, le reste du casting est déplorable.
Même la délicieuse actrice française Annie Belle a l'air de se
faire autant chier que les spectateurs. Heureusement, ses charmes
viennent redonner un peu de cœur à l'ouvrage à ces derniers qui
fatalement, finiront par s'endormir devant le film pour peu qu'ils
aient passé une très mauvaise nuit. Pas d'effets gore, quelques
menues impacts sur les visages de personnages qui pourtant s'en sont
pris plein la gueule. Le miracle du septième art ou comment se faire
fracasser la tête contre une table des dizaines de fois et arborer
un visage beaucoup plus frais que prévu. Christian Borromeo peut se
réjouir: il détient ici la palme d'or du plus mauvais acteur de
tous les temps. Plus le gars se prend des coups, plus l'acteur qui
l'incarne reste passif. De quoi rendre fou d'amour pour cet acteur,
n'importe quel amateur de séries Z. Tout comme le film qui mérite
tout, sauf la légende qui l'entoure... Et je ne vous parle même pas du doublage en français, qui frise le génie et responsable pour une bonne partie de désastre que revêt le film de Ruggero Deodato. Paraît qu'il y en a qui ont apprécié. Moi pas...
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