A ce jour, Pension
Complète est
le dernier long-métrage de Florent Emilio-Siri, auteur entre autre
du biopic Cloclo consacré
au chanteur français Claude François en 2012. Pour son dernier
film, il engage le duo de Camping,
le succès inespéré (incompréhensible?) de Fabien Onteniente. Franck
Dubosc croise donc à nouveau la route de Gérard Lanvin. Le premier
incarne François, propriétaire et grand chef cuisinier d'un
hôtel-restaurant réputé situé en bord de mer. Son épouse
Charlotte accompagne son époux dans sa carrière de restaurateur
mais aimerait qu'il lui accorde davantage de temps. Le restaurant,
c'est le bébé de François. C'est au moment où tout s'emballe
entre les époux que débarque Alex, l'ancien compagnon de la jeune
femme, disparu depuis onze ans et laissé pour mort. Alors que les
rapports entre Charlotte et François se compliquent, l'arrivée
d'Alex va accélérer les événements. D'autant plus que ce dernier
a l'intention de reprendre les rennes du restaurant qui selon son
avocat lui appartient toujours, ainsi que de reprendre à ses côtés
Charlotte qu'il aime toujours autant que par le passé, tandis que
François, lui, espère obtenir sa première étoile au Guide
Michelin...
Une
heure et vingt et une minutes. Si l'on ôte en plus les quarante
secondes de générique de début et les cinq minutes et dix seconde
de celui qui vient clore le film, Pension
Complète ne
dure en réalité pas beaucoup plus d'une heure et quinze minutes. Ce
qui devait faire tout de même chère la place au moment de sa
sortie. Il y a des films qui durent deux heures (et même plus) et
qui en paraissent parfois moitié moins et d'autres qui n'excèdent
pas les quatre-vingt dix minutes mais qui paraissent durer une
éternité. Les soixante-quinze minutes du long-métrage de Florent Emilio-Siri semblent finalement largement suffisantes. De quoi
maintenir le public assis jusqu'au bout sans qu'il ne ressente
l'envie pressente de quitter la projection. Car comme une grande
majorité des comédies françaises des années 2000 (on pourra même
remonter jusqu'aux années quatre-vingt dix pourquoi pas), Pension
Complète est
assez triste et monotone. Pas un seul dialogue inspiré de l’œuvre
de Gilles Grangier (le classique de la comédie française La
Cuisine au Beurre
avec Bourvil et Fernandel) ne retiendra l'attention. Pourtant
scénarisé à six mains par Matt Alexander, Cécile Sellam et
Mathieu Oullion, la comédie de Florent Emilio-Siri est très largement
en dessous de son modèle.
C'est
d'autant plus dommage que l'on y découvre un Franck Dubosc qui sort
enfin un peu de son image de ringard pour interpréter un grand chef
cuisinier entièrement voué à son métier et rêvant d'obtenir sa
première étoile au guide Michelin. Face à lui, le toujours
indomptable Gérard Lanvin qui dans la peau de l'ancien amant vient
mettre son grain de sel dans les affaires du chef-cuisinier et de son
couple. Si l'on s'amuse quelque peu du duel comique qui oppose les
deux principaux acteurs, Pension Complète
se révèle malheureusement très faible. Surtout lorsque certains
rouages qui auraient normalement dû apporter un peu de piment à
l'affaire sont éludés un peu trop facilement. On pense notamment à
l'impuissance de François, à la grossesse de Charlotte, ou encore
aux conséquences découlant de l'adultère auquel se sont adonné
Alex et Charlotte. Je veux bien que ces aspects du récits soient
potentiellement réduits à leur portion congrue (Pension
Complète
n'est de fait, qu'une toute petite comédie), mais ces très
intéressants enjeux qui auraient donné du corps au scénario
demeurent finalement très (trop?) secondaires. Voire inutiles. En plus, le film est perclus d’invraisemblances. Au
final, le film de Florent Emilio-Siri est relativement négligeable vu le
nombre de comédies qui sortent sur les écrans chaque année. Nous
retiendrons tout de même la présence de la charmante Pascale
Arbillot dans le rôle de Charlotte, et celle d'Audrey Dana dans la
délirante incarnation de sa sœur, Pascale. Une petite comédie
insignifiante...
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