Le retour d'Alex de la
Iglesia ? Non, car même si dans la forme Despido
Procedente rappelle les comédies délirantes de l'espagnol,
le long-métrage est l’œuvre du cinéaste argentin Lucas Figueroa. Il s'agit de son second long-métrage après le thriller Viral
signé en 2013. Avec Despido
Procedente,
il aborde le difficile cadre des grandes entreprises avec cette
question fondamentale : est-il possible de conserver tout ou
partie de son humanité au cœur d'une multinationale où le
principal intérêt de ses dirigeants et de ses partenaires se situe
au niveau des bénéfices. La réponse est oui, et non. D'un côté,
le directeur de l'une des branches d'une entreprise en
télécommunication tente par tout les moyens d'épargner à la
totalité des employés de son secteur d'être licencié alors que la
société est financièrement en chute libre, de l'autre c'est
l'entreprise elle-même qui par un ingénieux stratagème va le
pousser à signer sa propre démission. Toute l'importance du
long-métrage demeurant dans la mise en scène et le découpage
puisque Despido
Procedente,
en arborant les atours de la comédie, investit tout de même la
section thriller mais ce, dans une moindre mesure. Car si le sujet
est grave et concerne la plupart des grandes entreprises à travers
le monde, Lucas Figueroa choisit de traiter son sujet par l'humour.
Et
dire que Despido
Procedente fait
mouche est un euphémisme. Toutes proportions gardées, ce
long-métrage hispano-argentin datant de l'année passée rappelle
quelque peu Le
Crime Farpait
d'Alex de la Iglesia dans sa conception de la concurrence entre
employés briguant le même poste. Le meurtre en moins, mais avec un
degré similaire du point de vue stratégique mis en place pour faire
chanter un Javier (Imanol Arias) aux abois.
Propulsés
dans un contexte au départ réaliste, Despido
Procedente ne
va cesser d'investir un univers de plus en plus surréaliste jusqu'au
climax humoristique survenant à l'approche de la fin. Tout partait
déjà d'une situation rocambolesque : en arrivant ce matin-là
au bureau, Javier est accosté par un individu qui cherche son
chemin. Expatrié, Javier connaît mal la ville et dirige l'homme
dans une mauvaise direction. Plus tard dans la journée, Javier tombe
à nouveau sur cet homme qui lui affirme qu'à cause de l'indication
qu'il lui a fourni le matin même, il est arrivé en retard à un
entretient d'embauche et n'a pas eu le poste. Contre cette infortune,
l'homme prénommé Rubén exige de Javier qu'il lui donne
l'équivalent de ce qu'il aurait gagné en un mois s'il avait été
engagé. Soit, mille cinq-cent dollars. Bien évidemment, Javier
refuse. Rubén, bien décidé à toucher un dédommagement de
la part de celui-ci le traque. Dans la rue, et même dans le parking
souterrain de la société qui emploie Javier. L'enchaînement de
situations découlant de cet événement verra bientôt l'aide
inattendue de l'agent de sécurité Eduardo et de l'informaticien
Raulito. Liés, les trois hommes vont tout faire pour que cesse le
harcèlement dont est victime Javier. Mais ils sont encore loin de se
douter que le directeur est peut-être victime d'une machination de
la part de ses employeurs...
Despido
Procedente est
l'occasion pour son auteur de montrer le fossé qui sépare les
cadres d'une entreprise des simples employés. Et que dire alors d'un
Rubén immédiatement catalogué comme clochard. Les codes
vestimentaires, et plus encore le statut social ont ici une valeur
marchande considérable. Un très de caractère que partage au départ
Javier, lequel va devoir finalement s’accoquiner avec des employés
dont la fonction demeure nettement moins reluisante que la sienne,
prouvant ainsi la valeur des couches sociales inférieures par
rapport au mépris affiché par ceux dont les bureaux se situent au
sommet de la tour. Mais au delà du message social véhiculé par son
discours, Despido
Procedente propose
avant tout un spectacle familial où détente semble être le mot
d'ordre. Une agréable surprise...
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