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mardi 20 février 2018

Despido Procedente de Lucas Figueroa (2017) - ★★★★★★★☆☆☆



Le retour d'Alex de la Iglesia ? Non, car même si dans la forme Despido Procedente rappelle les comédies délirantes de l'espagnol, le long-métrage est l’œuvre du cinéaste argentin Lucas Figueroa. Il s'agit de son second long-métrage après le thriller Viral signé en 2013. Avec Despido Procedente, il aborde le difficile cadre des grandes entreprises avec cette question fondamentale : est-il possible de conserver tout ou partie de son humanité au cœur d'une multinationale où le principal intérêt de ses dirigeants et de ses partenaires se situe au niveau des bénéfices. La réponse est oui, et non. D'un côté, le directeur de l'une des branches d'une entreprise en télécommunication tente par tout les moyens d'épargner à la totalité des employés de son secteur d'être licencié alors que la société est financièrement en chute libre, de l'autre c'est l'entreprise elle-même qui par un ingénieux stratagème va le pousser à signer sa propre démission. Toute l'importance du long-métrage demeurant dans la mise en scène et le découpage puisque Despido Procedente, en arborant les atours de la comédie, investit tout de même la section thriller mais ce, dans une moindre mesure. Car si le sujet est grave et concerne la plupart des grandes entreprises à travers le monde, Lucas Figueroa choisit de traiter son sujet par l'humour.

Et dire que Despido Procedente fait mouche est un euphémisme. Toutes proportions gardées, ce long-métrage hispano-argentin datant de l'année passée rappelle quelque peu Le Crime Farpait d'Alex de la Iglesia dans sa conception de la concurrence entre employés briguant le même poste. Le meurtre en moins, mais avec un degré similaire du point de vue stratégique mis en place pour faire chanter un Javier (Imanol Arias) aux abois.

Propulsés dans un contexte au départ réaliste, Despido Procedente ne va cesser d'investir un univers de plus en plus surréaliste jusqu'au climax humoristique survenant à l'approche de la fin. Tout partait déjà d'une situation rocambolesque : en arrivant ce matin-là au bureau, Javier est accosté par un individu qui cherche son chemin. Expatrié, Javier connaît mal la ville et dirige l'homme dans une mauvaise direction. Plus tard dans la journée, Javier tombe à nouveau sur cet homme qui lui affirme qu'à cause de l'indication qu'il lui a fourni le matin même, il est arrivé en retard à un entretient d'embauche et n'a pas eu le poste. Contre cette infortune, l'homme prénommé Rubén exige de Javier qu'il lui donne l'équivalent de ce qu'il aurait gagné en un mois s'il avait été engagé. Soit, mille cinq-cent dollars. Bien évidemment, Javier refuse. Rubén,  bien décidé à toucher un dédommagement de la part de celui-ci le traque. Dans la rue, et même dans le parking souterrain de la société qui emploie Javier. L'enchaînement de situations découlant de cet événement verra bientôt l'aide inattendue de l'agent de sécurité Eduardo et de l'informaticien Raulito. Liés, les trois hommes vont tout faire pour que cesse le harcèlement dont est victime Javier. Mais ils sont encore loin de se douter que le directeur est peut-être victime d'une machination de la part de ses employeurs...

Despido Procedente est l'occasion pour son auteur de montrer le fossé qui sépare les cadres d'une entreprise des simples employés. Et que dire alors d'un Rubén immédiatement catalogué comme clochard. Les codes vestimentaires, et plus encore le statut social ont ici une valeur marchande considérable. Un très de caractère que partage au départ Javier, lequel va devoir finalement s’accoquiner avec des employés dont la fonction demeure nettement moins reluisante que la sienne, prouvant ainsi la valeur des couches sociales inférieures par rapport au mépris affiché par ceux dont les bureaux se situent au sommet de la tour. Mais au delà du message social véhiculé par son discours, Despido Procedente propose avant tout un spectacle familial où détente semble être le mot d'ordre. Une agréable surprise...

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