Dans le plus pur style du
Boulevard, le premier
long-métrage de Morgan Spillemaecker et de David Diane est donc une
comédie remplie de situations qui l'inscrivent dans le contexte de
l'humour noir. Deux frères et une sœur vont ainsi durant un peu
moins de quatre-vingt minutes, tenter d'assassiner leur mère
incarnée à l'écran par l'humoriste et actrice française Chantal
Ladesou. En France, elle est rendue célèbre grâce à sa
participation à l'émission humoristique La Classe
diffusée entre 1983 et 1994 sur FR3.
À ses côtés l'on retrouve l'acteur et animateur radio Vincent
Desagnat (fils de Jean-Pierre Desagnat et frère de François
Desagnat) qui devient populaire aux côtés de Michael Youn sur le
plateau de l'émission Morning Live
sur M6 entre 2000 et
2003. Julien Arruti, lui, fait partie de la Bande à Fifi
auprès de Philippe Lacheau et du reste du groupe et est notamment
apparu dans Babysitting
et sa suite en 2014 et 2015. Fille du batteur Philippe Draï qui
collabora avec le chanteur Alain Bashung, Joséphine Draï est quant
à elle majoritairement apparue dans des comédies parmi lesquelles
Si j'étais un homme
d'Audrey Dana en 2017, le pathétique Les
Nouvelles Aventures de Cendrillon
de Lionel Steketee la même année ou encore plus récemment, le
nullissime BDE
de et avec Michael Youn. Ajoutons au quatuor l'acteur franco-algérien
Fatsah Bouyahmed, interprète lui aussi d'un grand nombre de comédies
dont la plupart méritent de rester sous silence vues leurs piètres
qualités (Les Kaïra
de Franck Gastambide en 2012, Les Nouvelles
Aventures d'Aladin
de Arthur Benzaquen en 2015, Le Dernier
Mercenaire
de David ''Tâcheron'' Charhon en 2021 ou le tout aussi mauvais Le
Médecin imaginaire d'Ahmed
Hamidi la même année... Autant dire que ça part plutôt mal pour
Comment tuer sa mère,
comédie écrite par Morgan Spillemaecker et Amanda Sthers
(scénariste de près de sept-cent épisodes de la série télévisée
Caméra café).
Dans un contexte où Nico Mauret (Vincent Desagnat) est
financièrement aux abois tandis qu'il entretient son frère Ben
(Julien Arruti), dessinateur raté de bandes-dessinées portées sur
le sujets des gladiateurs et sa sœur Fanny (Joséphine Draï), lors
d'un repas organisé chez le premier et auquel va participer leur
mère (Chantal Ladesou), les trois enfants vont fomenter un plan afin
de se débarrasser d'elle. Du moins, Nico puisque Fanny et Ben le
rejoindront plus ou moins tardivement dans son projet d'assassinat !
Avec
un tel sujet, forcément, nous pouvions nous attendre à une comédie
noire, féroce, une tentative de matricide passant par toutes une
séries de tentatives de meurtres avortées et pourtant, la faiblesse
de l'écriture se distingue certes non seulement au niveau des
dialogues mais certainement plus encore concernant la manière
d'aborder l'acte en lui-même. Avec tout ce que recèle d'armes par
destination une maison, qu'il s'agisse du simple couteau de cuisine
ou de la paire de ciseaux, en passant par certains outils de
bricolage ou pour ceux qui possèdent un jardin, une tronçonneuse,
une hache ou une serpe, il y avait de quoi nous concocter un
catalogue, sans doute non exhaustif, mais du moins beaucoup plus
large que le seul emploi d'un ''cocktail'' empoisonné au
dératisant ! À l'origine de Comment tuer
sa mère
l'on trouve la pièce de théâtre d'Amanda Sthers et Morgan
Spillemaecker., Conseil de famille.
Une origine qui se ressent très clairement à travers le
long-métrage qui en très grande partie situe donc son action dans
la propriété de Nico, lequel est très fier de présenter son
nouvel espace détente entièrement construit de ses propres mains
dont on sait qu'il aura plus tard son importance. L'autre importance
est donc celle qui normalement contraint ce genre de production
limitée dans ses choix environnementaux à contrebalancer la
présence d'un décor unique par des dialogues savoureux. Ceux-là
même qui manquent ici cruellement. Si le long-métrage de David
Diane et Morgan Spillemaecker n'est pas fondamentalement déplaisant
à regarder, on a vu BEAUCOUP mieux ailleurs. N'est pas Francis
Veber, Alexandre de La Patellière, Matthieu Delaporte ou Albert
Dupontel qui veut. Les dialogues sont malheureusement assez pauvres
et le spectateur ne devra compter que sur la gueule stupéfaite et
enfarinée des uns et l'habituel timbre de Chantal Ladesou pour
extraire du concept quelques scènes plutôt insolentes. Dans le
genre, on se tournera donc davantage vers le cinéma de l'espagnol
Alex De La Iglesia qui dans le genre reste l'un des
maîtres-étalons...
Julien Arruti... A une lettre près... :-)
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