Un an après l'excellent
Things Are Tough All Over,
unique long-métrage réalisé par Thomas K.Avildsen, Still
Smokin
signe le retour de Tommy Chong à la réalisation. Et les craintes ou
les regrets que l'on pouvait ressentir de voir disparaître aux
commandes celui qui signa le brillant quatrième film du duo Cheech
Roman/Tommy Chong se concrétisent malheureusement à la découverte
d'un cinquième opus qui ressemble davantage à un ''Two
Men Show''
qu'à un véritable long-métrage. On ne va pas refaire sans cesse le
même numéro en expliquant que le récit (dont le scénario est une
fois l’œuvre du duo) tourne essentiellement autour de la drogue et
du sexe même si tel est véritablement le cas. Cette fois-ci, Still
Smokin prend
des allures de mise en abîme du spectacle de comiques puisque non
seulement les deux acteurs apparaissent à nouveau sous leur propre
nom mais ils incarnent de plus, deux humoristes débarquant dans la
capitale des Pays-Bas, Amsterdam ! Ce fait entrant en toute
logique dans l'évolution de personnages vouant quasiment leur
existence toute entière à la fumette, on ne s'étonnera donc pas de
les voir arriver dans l'un des aéroports de la ville, l'un
ressemblant à un éternel hippie tandis que l'autre continue à
vaguement s'apparenter à un ''vaquero''
(gardien de vache ou ''Cow-boy''
d'origine mexicaine), un stetson toujours vissé sur le crâne.
Accueillis par des fans et surtout un promoteur de cinéma qui les
confondent avec Burt Reynolds et Dolly Parton (cette dernière ayant
sans doute plus de soucis à se faire que le premier!), les voilà
conviés à venir s'installer dans la plus luxueuse suite d'un hôtel,
tous frais (présents et à venir) payés. Une vie dorée offrant à
Chong l'opportunité de s'adonner à sa passion pour la drogue
(n'oublions pas qu'Amsterdam est connue pour être la capitale
mondiale de la culture et de la consommation ''légale'' du cannabis)
et à Cheech de coucher avec une blonde domestique... Oui mais voilà,
les deux hommes s'emmerdent assez rapidement et décident tout
d'abord d'aller faire un tour en ville. À bord d'un bateau-mouche
traversant l'un des canaux de la ville, Cheech et Chong consomment
nourritures et boissons à base de marijuana qui les font alors
planer dans les hautes sphères...
Surtout
Chong qui alors va ''imaginer'' des séquences les mettant en scène
son compagnon et lui... Et c'est autour de ces dernières que va
tourner le récit de ce Still Mokin
qui, dans le meilleur des cas n'est qu'un catalogue de sketchs plus
ou moindre amusants et au pire, une vaste fumisterie. Si le bordel ne
règne pas vraiment au sein d'une mise en scène récupérée de
nouveau par Tommy Chong, l'écriture du scénario semble avoir été
purement et simplement mis de côté par le duo tant le film a l'air
de n'être rien d'autre qu'un enchaînement de sketchs dont certains,
malheureusement trop rares, sortiront du lot. Pas d'histoire, donc,
ou si peu, mais un retour aux sources puisque au début des années
soixante-dix et de leur rencontre, Tommy Chong et Cheech Marin
écrivirent et interprétèrent nombre de sketchs avant de tourner
ensemble pour la première fois dans le cultissime Up
to Smoke
en 1978. On reprochera moins à Still Mokin
cette étonnante approche qui écarte quelque peu ce cinquième
long-métrage de la franchise que la vacuité d'une bonne partie des
''numéros'' qu'ils vont interpréter à la manière d'un duo sur
scène. Après vingt/vingt-cinq minutes lors desquelles Cheech et
Chong se moquent gentiment du concept des groupies, des fans et des
journalistes, le film ressemblant pour l'instant encore à un film
dans le sens où le spectateur a l'habitude de l'entendre, la suite
n'est qu'une (quasi) perpétuelle désillusion. Car à par un duo de
''folles'' assez savoureux n'ayant rien à envier à celui de La
cage aux folles
et surtout, surtout, surtout, une séquence lors de laquelle Tommy
Chong incarne un chanteur de blues noir à ''pisser
de rire'',
il faudra sans doute s'imaginer dans la peau d'un habitant
outre-atlantique pour comprendre ce sens de l'humour qui dénote tant
avec celui que l'on rencontre dans l'hexagone. Still
Mokin n'est
donc pas le digne descendant de son prédécesseur et parmi les cinq
premiers longs-métrages de la collaboration entre Tommy Chong et
Cheech Marin, on le rangera à la quatrième place, juste devant
Cheech and Chong's Next Movie...
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