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samedi 14 janvier 2023

Cheech & Chong's The Corsican Brothers de Tommy Chong (1984) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Après un Still Smokin en 1983 franchement décevant marquant le retour de Tommy Chong à la réalisation, ce dernier persévère l'année suivante avec Cheech & Chong's The Corsican Brothers. Après avoir visité une partie de l'Europe en prenant quelques vacances dans la capitale des Pays-Bas, Amsterdam, Cheech et Chong descendent un peu plus au sud pour se retrouver en France où les lois étant beaucoup plus permissives que dans leur pays d'origine, les deux hommes en profitent pour gagner de l'argent en chantant illégalement dans les rues de la capitale française. Là-bas, ils rencontreront une diseuse de bonne aventure appâtée par la liasse de billets qu'exhibe l'un des deux compères. Selon elle, Chong porte sur lui, la marque des Frères Corses, des siamois qui à la fin du dix-huitième siècle se frottèrent à l'infâme Fuckaire et participèrent à la Révolution française... Comme l'on peut s'en douter, Cheech & Chong's The Corsican Brothers est donc un film en costumes d'époque et proposent donc un voyage à travers le temps. Une parodie historique cependant (et malheureusement) beaucoup plus proche de l'univers d'un Benny Hill que de celui des Monty Python. Et encore, le premier ayant eu à son époque un sens inné de l'humour et de l'absurde, sa légendaire émission The Benny Hill Show était nettement plus amusante que ce sixième long-métrage estampillé Cheech et Chong dans lequel on ne retrouve absolument pas le charme de ce qui faisait leur spécificité. Au contraire, les deux hommes rament littéralement et malgré cette flagrante volonté de renouveler leur concept, Cheech & Chong's The Corsican Brothers est sans doute ce que les deux scénaristes, musiciens et humoristes ont produit de plus mauvais ! Leur reconstitution à travers des costumes d'époque, l'architecture, la population, la royauté ou les mœurs n'empêchent pas le film d'être du niveau des pires comédies franchouillardes des années soixante-dix/quatre-vingt...


Le duo aurait sans doute mieux fait d'écrire un scénario s'inscrivant dans leur thématique habituelle, quitte à se répéter encore et encore plutôt que de produire une comédie à l'humour gras, poussant le curseur ''amuseurs publics'' dans ses retranchements les plus futiles. Pas drôle et ennuyeux à force d'imposer des séquences mal fagotées, Cheech & Chong's The Corsican Brothers laisse à penser que les deux hommes devraient prendre leur retraite de comiques sur grand écran. Quelques bonnes idées, certes, comme ces baguettes-gourdins ou ces pommes de terre transformées en bombes de terre et un grand méchant au visage outrageusement fardé. S'agissant d'une œuvre comico-historique prenant pour cadre la France d'aujourd'hui (celle des années quatre-vingt) et d'hier (le dix-huitième siècle), le public hexagonal s'amusera au mieux à rechercher qui parmi les personnages secondaires sont interprétés par des artistes bien de chez nous. D'emblée l'on reconnaîtra l'actrice Anna Gaylor en figurante, laquelle interpréta notamment le rôle de la mère de Joëlle Mazart (Véronique Jeannot) dans la série Pause café en 1981 et 1982 ou Jean-Claude Dreyfuss (Delicatessen) dans le rôle du Marquis du Hickey. À noter également la présence de l'actrice canado-américaine Rae Dawn Chong dans le rôle de la voyante, plus connue pour avoir donné la réplique à Arnold Schwarzenegger dans Commando de Mark L. Lester ou pour avoir joué dans La Couleur pourpre de Steven Spielberg et Le Proviseur de Christopher Cain, que pour être la propre fille de Tommy Chong qui lui offre donc ici un tout petit rôle... L'année suivante, en 1985, sortira sur les écrans Get out of my Room, septième long-métrage dans lequel Cheech Marin et Tommy Chong partageront à nouveau la vedette et à la seule différence que cette fois-ci, l’œuvre sera l'occasion pour le premier d'y être seul aux commandes...

 

vendredi 13 janvier 2023

Cheech & Chong - Still Smokin de (Tommy Chong) (1983) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Un an après l'excellent Things Are Tough All Over, unique long-métrage réalisé par Thomas K.Avildsen, Still Smokin signe le retour de Tommy Chong à la réalisation. Et les craintes ou les regrets que l'on pouvait ressentir de voir disparaître aux commandes celui qui signa le brillant quatrième film du duo Cheech Roman/Tommy Chong se concrétisent malheureusement à la découverte d'un cinquième opus qui ressemble davantage à un ''Two Men Show'' qu'à un véritable long-métrage. On ne va pas refaire sans cesse le même numéro en expliquant que le récit (dont le scénario est une fois l’œuvre du duo) tourne essentiellement autour de la drogue et du sexe même si tel est véritablement le cas. Cette fois-ci, Still Smokin prend des allures de mise en abîme du spectacle de comiques puisque non seulement les deux acteurs apparaissent à nouveau sous leur propre nom mais ils incarnent de plus, deux humoristes débarquant dans la capitale des Pays-Bas, Amsterdam ! Ce fait entrant en toute logique dans l'évolution de personnages vouant quasiment leur existence toute entière à la fumette, on ne s'étonnera donc pas de les voir arriver dans l'un des aéroports de la ville, l'un ressemblant à un éternel hippie tandis que l'autre continue à vaguement s'apparenter à un ''vaquero'' (gardien de vache ou ''Cow-boy'' d'origine mexicaine), un stetson toujours vissé sur le crâne. Accueillis par des fans et surtout un promoteur de cinéma qui les confondent avec Burt Reynolds et Dolly Parton (cette dernière ayant sans doute plus de soucis à se faire que le premier!), les voilà conviés à venir s'installer dans la plus luxueuse suite d'un hôtel, tous frais (présents et à venir) payés. Une vie dorée offrant à Chong l'opportunité de s'adonner à sa passion pour la drogue (n'oublions pas qu'Amsterdam est connue pour être la capitale mondiale de la culture et de la consommation ''légale'' du cannabis) et à Cheech de coucher avec une blonde domestique... Oui mais voilà, les deux hommes s'emmerdent assez rapidement et décident tout d'abord d'aller faire un tour en ville. À bord d'un bateau-mouche traversant l'un des canaux de la ville, Cheech et Chong consomment nourritures et boissons à base de marijuana qui les font alors planer dans les hautes sphères...


Surtout Chong qui alors va ''imaginer'' des séquences les mettant en scène son compagnon et lui... Et c'est autour de ces dernières que va tourner le récit de ce Still Mokin qui, dans le meilleur des cas n'est qu'un catalogue de sketchs plus ou moindre amusants et au pire, une vaste fumisterie. Si le bordel ne règne pas vraiment au sein d'une mise en scène récupérée de nouveau par Tommy Chong, l'écriture du scénario semble avoir été purement et simplement mis de côté par le duo tant le film a l'air de n'être rien d'autre qu'un enchaînement de sketchs dont certains, malheureusement trop rares, sortiront du lot. Pas d'histoire, donc, ou si peu, mais un retour aux sources puisque au début des années soixante-dix et de leur rencontre, Tommy Chong et Cheech Marin écrivirent et interprétèrent nombre de sketchs avant de tourner ensemble pour la première fois dans le cultissime Up to Smoke en 1978. On reprochera moins à Still Mokin cette étonnante approche qui écarte quelque peu ce cinquième long-métrage de la franchise que la vacuité d'une bonne partie des ''numéros'' qu'ils vont interpréter à la manière d'un duo sur scène. Après vingt/vingt-cinq minutes lors desquelles Cheech et Chong se moquent gentiment du concept des groupies, des fans et des journalistes, le film ressemblant pour l'instant encore à un film dans le sens où le spectateur a l'habitude de l'entendre, la suite n'est qu'une (quasi) perpétuelle désillusion. Car à par un duo de ''folles'' assez savoureux n'ayant rien à envier à celui de La cage aux folles et surtout, surtout, surtout, une séquence lors de laquelle Tommy Chong incarne un chanteur de blues noir à ''pisser de rire'', il faudra sans doute s'imaginer dans la peau d'un habitant outre-atlantique pour comprendre ce sens de l'humour qui dénote tant avec celui que l'on rencontre dans l'hexagone. Still Mokin n'est donc pas le digne descendant de son prédécesseur et parmi les cinq premiers longs-métrages de la collaboration entre Tommy Chong et Cheech Marin, on le rangera à la quatrième place, juste devant Cheech and Chong's Next Movie...

 

jeudi 12 janvier 2023

Cheech & Chong - Things Are Tough All Over de Thomas K.Avildsen (1982) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Pour leurs quatrièmes aventures communes intitulées Cheech & Chong 4 : Things Are Tough All Over, le duo Tommy Chong et Cheech Marin ont confié la réalisation à un certain Thomas K.Avildsen qui quatre ans auparavant fut l'assistant éditeur du classique de Michael Cimino Voyage au bout de l'enfer et qui durant sa courte carrière deviendra pleinement éditeur de trois longs-métrages incarnés par le duo dont l'un des prochains qui arrivera sur le marché dès l'année 1984. Cheech & Chong 4 : Things Are Tough All Over est son premier et seul long-métrage en tant que réalisateur et l'on peut estimer qu'au moment où le film voit le jour et sort sur les écrans de cinéma, il s'agit sans conteste du meilleur opus parmi les quatre à être sortis jusque là. Pourtant, face aux résultats obtenus au box office par Cheech and Chong's Next Movie (41 millions de dollars) et par Nice Dream (35 millions de dollars), avec ses 21 millions de recettes sur le territoire américain, le quatrième volet des aventures de Cheech et Chong pourrait apparaître comme un semi-échec et comme le témoin d'un certain désintéressement de la part d'une partie du public. Alors que le premier Up to Smoke avait bénéficié à l'époque d'un budget de deux millions de dollars seulement pour de faramineux gains s'élevant à environs cinquante-deux fois la mise de départ, Cheech & Chong 4 : Things Are Tough All Over n'a rapporté à ses donateurs que trois fois son budget. Passant de sept millions d'investissement à vingt et un millions de bénéfices. Ce qui en soit s'avère plutôt honnête... Sortis de ces quelques calculs pécuniaires, le quatrième volet de la franchise marque une nette différence avec les trois précédents même si dans le fond, c'est un peu toujours le même spectacle : deux amis (Cheech et Chong) en perpétuelle recherche de plaisirs. Le premier attiré par le sexe tandis que le second voue une passion pour les drogues... Mais dans le cas présent, la différence vient surtout de la qualité de la mise en scène qui fait ressembler Cheech & Chong 4 : Things Are Tough All Over à une véritable comédie et non plus à un simple brouillon bordélique et improvisé. Si les deux principaux interprètes ne changent pratiquement pas d'un iota, ce que les amateurs ne leur reprocheront d'ailleurs pas, le fan de base sera saisi d'un certain enthousiasme devant la qualité de la réalisation de Thomas K.Avildsen qui offre à Tommy Chong et Cheech Marin l'occasion de se réunir autour d'une œuvre parfaitement cohérente. Les deux hommes demeurent en revanche les principaux ''acteurs'' du récit puisqu'une fois de plus, le spectateur devra compter sur un scénario qu'ils auront écrit à quatre mains...


D'où une multitude de situations et de contextes plus délirants les uns que les autres mais, qui tout en étant chaque fois plus absurdes que le précédent, ne font jamais passer le long-métrage pour le film pour décérébrés qu'il pourrait sembler être. Bien au contraire, avec son récit tournant autour de Cheech, de Chong et d'un duo de ''cheikhs'' propriétaires d'une station de lavage et d'un night club qui leur ont confié une importante mission, Cheech & Chong 4 : Things Are Tough All Over est pour l'instant le volet de la franchise le plus homogène dans sa forme et dans le fond. Pourtant, un tel signe n'est heureusement pas la marque d'une franchise qui s'essouffle et devient pépère. Comme en témoignent nombre de séquences typiques du cinéma barjo du duo, ce quatrième opus ne refuse pas à son public ce qu'il est venu rechercher. Là où Cheech & Chong 4 : Things Are Tough All Over tire également sa force, c'est dans l'écriture des deux vedettes qui imaginent des situations que beaucoup d'autres acteurs, scénaristes ou réalisateurs auraient pu leur envier à l'époque. À commencer par l'idée de faire interpréter par Tommy Chong et Cheech Marin non seulement leur propre rôle mais aussi et surtout ceux des deux ''cheikhs'' arabes M. Slyman et Prince Habib, lesquels se lancent à leur poursuite après qu'ils les aient soupçonné de leur avoir dérobé une très importante somme d'argent. Le film est un Road Movie qui change radicalement de décor puisque une grosse partie du récit se déroule dans le désert des Mojaves et non loin de la fameuse Las Vegas. Nos deux hommes retrouveront notamment leur amie Donna (toujours interprétée par l'actrice Evelyn Guerrero), croiseront la route de deux pépées en maîtresses SM d'origine française (en fait, deux actrice américaines au vu de leur désastreux accent), multipliant ainsi les rencontres et passant d'un rôle à l'autre... jusqu'à ce véritable coup de génie construit en deux parties et mettant en scène les propriétaires d'un motel perdu en plein désert et un cinéma porno ! Bref, ce Cheech & Chong 4 : Things Are Tough All Over se savoure sans retenue. ET si l'on peut craindre ou regretter pour la suite que Thomas K.Avildsen n'ait pas pris les rennes du futur Still Smokin qui allait voir le jour la même année, le fan repartira de la séance confiant pour l'avenir...

 

mercredi 11 janvier 2023

Cheech & Chong's Nice Dreams de Tommy Chong) (1981) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Oubliées, les mésaventures de Tommy Chong et Cheech Marin dans leurs secondes aventures en commun Cheech & Chong's Next Movie ? Oui, sans conteste. Première bonne nouvelle, Cheech & Chong's Nice Dreams s'avère très au dessus du précédent long-métrages qui deux ans après Up in Smoke marquait une très nette rupture en matière de qualité. À l'image d'un revendeur d'herbe passant d'une marchandise de bonne qualité à un produit relativement médiocre, Cheech & Chong's Next Movie faisait alors l'effet d'une douche froide et l'on pouvait s'inquiéter des futures production du duo. Mais pour ce troisième long-métrage qui sortira l'année suivant la sortie du second, Tommy Chong et Cheech Marin se seront donné les moyens d'offrir à leur public une œuvre beaucoup plus structurée alors qu'il leur aura fallut deux fois moins de temps pour réfléchir et concevoir leur script. En effet, puisque ça ne sont plus deux années qui séparent deux volets de la franchise mais plus qu'une... Autre bonne nouvelle, Cheech & Chong's Nice Dreams signe le retour de l'acteur Stacy Keach dans le rôle de l'inspecteur Stedanko. Et autant dire que l'idée de réincorporer l'acteur et son personnage au sein de cette nouvelle aventure est ce que les deux comiques ont eu de meilleure. Si tout tourne encore essentiellement autour de la consommation de marijuana et si Tommy Chong et Cheech Marin ne réinventent pas vraiment leur personnages respectifs, d'un point de vue scénaristique et ''situationnel'', leur troisième collaboration promet d'offrir un spectacle détonnant qui ferait presque illusion en procurant parfois au spectateur la vague sensation d'être lui-même défoncé. Si Cheech & Chong's Nice Dreams s'avère historiquement plus proche de Up in Smoke que de Cheech & Chong's Next Movie puisque l'on y retrouve le personnage incarné par Stacy ''Mike Hammer'' Keach, les deux principaux interprètes n'y reprennent cependant pas les pseudos de Pedro et Man mais bien leur propre nom de scène, Cheech et Chong. Les deux hommes débutent leurs nouvelles aventures au bord d'une avenue, lesquels sont détenteurs d'un camions glacier servant de couverture à la vente de marijuana, et finissent dans un cabaret où pour gagner leur vie il finiront en chippendales !


Et entre les deux, une successions de séquences plus délirantes les unes que les autres et lors desquelles se bousculeront une foule de freaks : parmi eux, un certain Jimmy (interprété par le chef décorateur et directeur artistique James William Newport), producteur d'herbe perpétuellement défoncé (à côté de lui, Chong apparaît nettement plus sobre) chez qui nos deux revendeurs vont se fournir régulièrement, Donna (Evelyn Guerrero), ex camarade de lycée de Cheech, accompagnée de Paul ''Pee-Wee Herman'' Reubens, cocaïnomane notoire, ainsi que des flics en uniforme cette fois-ci mais pas moins attirés par l'attrait physique d'une gente féminine qui entre plages et cabarets passe son temps à moitié nue. Au fond, rien que de très commun diront certains... Mais ce qui ressort de Cheech & Chong's Nice Dreams, ce sont ces quelques séquences psychotropes et proprement hallucinatoires qui émaillent le récit. Celle lors de laquelle Cheech passe un sale quart-d'heure entièrement nu suspendu à un balcon puis sur le toit d'une cage d'ascenseur aux parois vitrées demeurant encore la moins démente ! Revenons donc sur le personnage de Stedanko qui vers la fin de Up in Smoke se retrouvait involontairement sous des effluves de marijuana s'échappant d'une camionnette entièrement fabriquée à base de marijuana. Il semble que l'inspecteur ait conservé quelques séquelles ou le goût de la défonce puisque depuis, il passe son temps à fumer de l'herbe. Celle que ses deux bras cassés lui rapportent lors de leurs diverses interventions. Et notamment celle que produit le fameux Jimmy, laquelle a d'étonnants effets secondaires que sont invités à découvrir les éventuels futurs spectateur de ce petit bijou. Et que dire de cette fameuse séquence située dans un hôpital psychiatrique que n'aurait sans doute pas renié un certain Terry Gilliam ? Une scène absolument délirante et très inspirée qui laisse penser que Tommy Chong et Cheech Marin sont capable d'imaginer des situations absolument folles et originales. Bref, Cheech & Chong's Nice Dreams rassure sur l'état de santé de la franchise et laisse augurer du meilleur pour la suite...

 

mardi 10 janvier 2023

Cheech and Chong's Next Movie ! de Tommy Chong (1980) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Cheech Marin et son comparse Tommy Chong ont un véritable capital sympathie. Surtout après la sortie de leur premier long-métrage en tant que principales vedette Up to Smoke en 1978. Mais cela suffit-il pour qu'on leur pardonne la moindre erreur d'aiguillage ? Et dire que j'ai décidé de me lancer dans un long cycle consacré à la totalité des longs-métrages estampillés ''Cheech & Chong''... Pas sûr que je tienne sur la longueur. Surtout si le reste est du même acabit que leur seconde collaboration intitulée Cheech and Chong's Next Movie ! Deux ans après un premier film cultissime réalisé conjointement par Lou Adler et Tommy Chong, le second se sépare du premier et assure à lui seul la mise en scène de cette nouvelle aventure dans laquelle n'interviennent plus Pedro et Man mais Cheech et Chong eux-même. Incarnant donc leur propre rôle, les deux membres du célèbre duo d'humoristes américains des années soixante-dix/quatre-vingt reviennent donc en 1980. Et entre temps, le fruit de leur imagination semble s'être gâté comme un fruit pourrissant au milieu d'une assiette. Si Up to Smoke était trèèèèèèès léger, voire complètement barré à certains endroits, il demeurait tout de même une certaine cohésion dans l'écriture et la mise en scène. Mais depuis, tout a foutu le camp et les vapeurs de marijuana semblent avoir définitivement ramolli le cerveau de nos deux hommes qui, pourtant à quatre mains, nous ont concocté l'une de ces histoires parmi les plus indigestes qui soient. Comment décrire le film sans offusquer les fans des deux hommes... ? Disons que Cheech and Chong's Next Movie est... tout simplement..... nul ! Ouais, une vraie purge qui fait passer le statut de culte du duo à celui de ringards. Et s'il est alors encore trop tôt pour définitivement les ranger au placard, leur seconde collaboration en tant que principaux interprètes, réalisateur(s) (du moins en ce qui concerne Tommy Chong) et scénaristes est un désastre à tous les étages...


Si dans Up to Smoke les séquences humoristiques se succédaient avec cohérence, le film bénéficiait aussi et surtout d'un sens du comique et du rythme dont l'efficacité se retrouve encore de nos jours. Malheureusement, en ce qui concerne Cheech and Chong's Next Movie, on sent bien que Cheech Marin et Tommy Chong n'ont aucune idée de la voie qu'ils vont entreprendre au moment de l'écriture du scénario. À moins que la vérité soit ailleurs, plus cruelle, plus méprisable : peut-être ont-ils abordé la dite écriture sous une forme sabbatique, comme des vacances, restant plantés devant une page demeurée dramatiquement blanche. Leur second long-métrage en commun n'est constitué que d'une succession de séquences sans queue ni tête. Les deux hommes semblent coincés dans l'application systématique d'un humour gras tellement mauvais et stupide que l'on pourrait même soupçonner le public américain (pourtant pas très finaud en la matière) de s'être emmerdé devant des vannes dont le niveau n'atteint même pas le quart du dixième de la moitié des blagues Carambar. Si Cheech Marin et Tommy Chong pensent que de beugler comme des abrutis, d'inviter de jolies pépées ou des stars américaines aussi ''Chelous'' que Paul ''Pee-wee Herman'' Reubens (oui, oui, on parle bien de l'amuseur pour enfant accusé en 2002 de pornographie pédophile!) suffisent à faire de Cheech and Chong's Next Movie un bon film, ces deux là se fichent le doigt dans l’œil jusqu'au cerveau... Vue l'étendue du naufrage et de la vacuité de la quasi totalité des répliques, on peut se demander si leurs cellules grises n'ont pas grillées à l'issue du tournage de Up to Smoke. Si Tommy Chong reste tel qu'il fut lors de leur première collaboration deux ans auparavant (le regard dans le vide, la voix pâteuse et le nez dans le sachet de poudre ou le pochon de marijuana), Cheech Marin est de son côté absolument insupportable, passant son temps à hurler et rire comme un demeuré. Les dialogues sont lourds, inefficaces, et le film est long, terriblement long malgré une durée de quatre-vingt quatorze minutes. Autant dire que si l'on veut se faire la main sur la filmographie du duo, mieux vaut ''sauter'' celui-ci et passer directement au suivant...

 

samedi 25 juillet 2020

Color out of Space de Richard Stanley (2020) - ★★★★★★★☆☆☆



Reconnu comme le maître de l'indicible, c'est sans doute pour cette raison que l’œuvre de l'écrivain américain Howard Phillips Lovecraft s'avère parfois si complexe à adapter sur grand écran. Car en effet, comment parvenir à explorer le thème de ce qu'il est interdit par principe d'afficher à l'écran sans perdre de vue le récit et ne pas noyer le spectateur dans des concepts trop vagues demeurant insuffisamment compréhensibles ? Une fois de plus, l'innommable est au cœur d'une histoire inspirée de la nouvelle La Couleur tombée du Ciel écrite et publiée en 1927. Presque un siècle plus tard et après trois premières tentatives en 1965 (Le Messager du Diable de Daniel Haller), 1987 (La Malédiction Céleste de Keith David) et 2010 (Die Farbe de Huan Vu), c'est au tour du réalisateur sud-africain Richard Stanley de se risquer à adapter la nouvelle de Howard Phillips Lovecraft tout en y mettant semble-t-il un point d'honneur à lui offrir un dépoussiérage en règle. Le jeune Ward Philips (hommage à peine camouflé à l'auteur de la nouvelle) débarque aux abords de la propriété des Gardner afin de faire des relevés pour une entreprise hydraulique lorsque survient la nuit suivante un événement étrange. Nimbée d'une aveuglante lumière mauve, une météorite s'écrase juste devant la demeure de Nathan et Theresa Gardner et de leurs trois enfants Lavinia, Benny et Jack. Les conséquences s'avèrent étonnantes. Alors que les médias relèguent le phénomène durant le journal télévisé, Theresa se blesse accidentellement à l'aide d'un couteau tandis qu'elle prépare le dîner. La transportant d'urgence à l’hôpital, Nathan confie à ses deux plus âgés, la garde de la maison, de leur jeune frère et des alpagas qu'il a acheté une fortune... Mais alors que Lavinia, Benny et Jack se retrouvent seuls, la faune et la flore semblent être en proie à une inquiétante mutation...

Si visuellement, la flamboyance des couleurs incriminées dans Color out of Space rappellera sans doute l'une des plus remarquables entrées en matière dans l'univers de H.P.Lovecraft (le From Beyond de Stuart Gordon en 1986), l’œuvre de Richard Stanley semble esthétiquement liée de manière indéfectible au décevant Annihilation d'Alex Garland alors même que les deux longs-métrages n'entretiennent aucune relation officielle. À tel point que le spectateur pourra éventuellement évoquer Color out of Space comme une préquelle conditionnée par une approche visuelle s'éloignant de la nouvelle originale ( Richard Stanley préférant ainsi des ton violets/mauves à la grisaille décrite en 1927) et se rapprochant davantage des couleurs presque irréelles du film sorti deux ans avant lui. Mais alors que Annihilation générait une déception causée par une écriture, une mise en scène et une interprétation d'une stérilité rare, Richard Stanley s'en sort nettement mieux et surtout, parvient à rendre visible ce qui à l'origine ne doit demeurer à l'image que suggéré. D'où l'emploi de lumières, d'un jeu subtil entre obscurité et délires visuels créant un climat oppressif laissant tout loisir au spectateur de se faire sa propre idée sur le pourquoi et les conséquences de ce qui se produit devant son regard. Mais surtout, Color out of Space est aidé par un sound-design signé Olivier Blanc et une bande originale composée par Colin Stetson qui offrent une véritable ampleur au film...

Du côté des interprètes, on retrouve un Nicolas Cage en général lymphatique auquel Richard Stanley offre l'occasion de ressusciter une bonne fois pour toute à l'écran. Mais comme ce qui est à l'intérieur est aussi à l'extérieur, exemple de ce que tente de décrire le personnage incarné par l'acteur Tommy Chong ici en mode hippie, Nicolas Cage place le film de l'américain sous deux plans temporels qui changent selon qu'il soit à l'écran ou non. Car alors que Color out of Space semble bien dans l'air du temps, lorsqu'apparaît à l'image Nicolas Cage, c'est à un bond dans le temps, vers le passé, que semble nous convier l'acteur qui joue comme s'il débutait sa carrière d'interprète. Il faut dire que, pauvres français que nous sommes et pauvre Nicolas Cage qu'il soit dans ce genre de situation, son doublage est affolant de médiocrité et l'empêche quasi systématiquement d'imprégner le film de sa présence. Exit l'aura de cet ancien interprète de génie. Au point que l'on aimerait que son personnage reste coincé sur la route lorsqu'il transporte son épouse aux urgences pour que Richard Stanley n'ait plus à consacrer son film qu'à ses trois jeunes interprètes et aux événements étranges auxquels ils sont confrontés...

Mais ne soyons pas trop dur avec Nicolas qui lorsque son personnage perd la tête gagne en consistance. Alors que chacun vit son existence de manière individualiste (la mère fait tout ce qu'elle peut pour conserver ses clients, le père consacre son temps à ses alpagas, la fille pratique la magie blanche, l'un de ses frères s'enferme dans la grange pour y fumer de l'herbe tandis que le plus jeune contemple le paysage), on s'amuse puis l'on s'effraie devant ce père incapable d'assumer ses responsabilités face à l'horreur de la situation. Un cadre dont le réalisateur accentue la noirceur au point de franchir dangereusement la frontière qui sépare son intrigue de l'inévitable nihilisme vers lequel tend le sujet. Et puis, Color out of Space n'arrive jamais vraiment à s'écarter de certaines influences. On pense un très court instant à David Cronenberg et son ancienne ''passion'' pour les corruptions organiques mais davantage à John Carpenter lorsqu'intervient dans le noir paysage, cette immonde créature enfermée dans la grange et qui ne peut qu'éveiller de vieux souvenirs chez ceux qui découvrirent à l'époque de sa sortie, l'excellent The Thing. Sans doute faudra-t-il se pencher davantage sur la version originale de Color out of Space pour adhérer de manière idéale à son concept.En tout cas, malgré les défauts de la version française qui souffre d'un doublage parfois approximatif, le film de Richard Stanley demeure une expérience forte, visuellement surprenante et émotionnellement dense...à voir...
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