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dimanche 3 septembre 2023

Jagged Mind de Kelley Kali (2023) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Pour commencer, évoquons le titre français de Jagged Mind de l'actrice, réalisatrice, scénariste et productrice américaine Kelley Kali, Un date sans fin. Lequel capitalise vraisemblablement sur le succès du film culte de Harold Ramis Un jour sans fin qui fête cette année ses trente ans. Que les choses soient bien clairs. Si dans un cas comme dans l'autre les deux longs-métrages prennent comme toile de fond le thème de la boucle temporelle, Un date sans fin ne parviendra à aucun moment à égaler et donc encore moins à surpasser le chef-d’œuvre qui mêlait en 1993, science-fiction, comédie et romance. Dans son offensive woke, Disney se trouve désormais sur une pente descendante particulièrement glissante. En préférant se placer du côté de certaines minorités quitte à ne pas avoir les faveurs d'une grande partie de leurs représentants, il arrivera parfois que la célèbre entreprise de divertissement s'inscrive dans le mouvement, et ce notamment à travers la loi House Bill 1557 qui interdit que soit évoqué le sujet de genre et de sexualité à l'école et que Disney critiquera. La sexualité et le genre, justement. Deux mots-clés dont va user ici Kelley Kali pour Jagged Mind dont la définition est ''Esprit irrégulier''. Une drôle de signification pour une œuvre qui parfois ne l'est pas moins. La femme est mise à l'honneur à tel moins qu'elle représente quatre-vingt dix-neuf pourcents des interprètes qui apparaissent à l'image. Et parce que certains voudraient nous faire croire que la tendance est au LGBTQQIP2SAA+mon-cul-sur-la-commode ou en tout cas nous l'imposer, le vieux con, mâle blanc, hétérosexuel de plus de cinquante ans (dont celui qui sert ici la soupe avec cette fébrile nervosité qu'il tente de cacher à l'écriture de cet article), risque de se retrouver en terre étrangère, dans un ''pays'' où certaines valeurs sont devenues hors-la-loi ! Ce qui, en réalité, n'est au mieux qu'une mauvaise blague, un mauvais rêve et au pire, une vaste fumisterie complotiste ! Bref, pour son troisième long-métrage, l'américaine Kelley Kali n'y va pas par quatre chemins et nous présente Billie, jeune et jolie femme d'origine afro-américaine, lesbienne, laquelle va très bientôt former un couple mixte avec Alex que va interpréter l'actrice Shannon Woodward. Une rencontre dans un bar, puis une relation qui va perdurer dans le temps. Mais ce qui fait tout d'abord la spécificité de Jagged Mind, c'est son cadre. En effet, l'action se situe à Haïti. Située sur l'île d'Hispaniola,


Haïti est davantage connue pour le phénomène de ''Zombification'' et pour ses rites vaudous que pour les charmes de son exotisme (allez donc visiter les ruelles du bidonville de Cité Soleil et laissez vous accueillir par ses trois-cent mille habitants!). Dans le cas de Jagged Mind, il n'est pourtant pas question ici d'évoquer l'action consistant pour un prêtre vaudou appelé Houngan de plonger une personne dans un état de catalepsie par l'usage d'une drogue puissante afin de la manipuler. Pourtant, le film repose sur l'emploi d'un objet totalement fantasmé visant peu ou prou le même objectif. Durant la première demi-heure, l'héroïne et ses partenaires vont passer leur temps au lit à se bécoter. Autant dire que d'un point de vue artistique, le film est pour l'instant d'une indigence totale et ne repose, on l'aura compris, que sur la simple observation d'une femme totalement libre dans ses choix d'orientation sexuelle. Disney peut se frotter les mains puisque Jagged Mind semble devoir cocher toutes les cases du wokisme avec son couple mixte et lesbien. Fort heureusement, quelques éléments viennent s'ajouter qui eux, n'ont pas de spécificité particulière avec cette terminologie. Apparemment sous l'effet d'une femme (Alex) récemment rencontrée dans un bar, donc, Billie semble devoir revivre la même soirée. Le ''Date'' du titre dont l'intérêt s'avère plus que précaire. Surtout si l'on compare l’œuvre de Kelley Kali à celle de Harold Ramis dont l'écrasante supériorité sur tous les plans ne souffre à vrai dire d'aucune comparaison. Romance à la sexualité débridée, le long-métrage se mue peu à peu en thriller fantastique au sein duquel viendra se greffer l'emprise d'une femme sur une autre. D'abord brouillon, le récit s'éclaircit au fil du déroulé des événements. Mais il est déjà trop tard. Cet acharnement avec lequel la réalisatrice insiste sur la position de l'homme dans la société (lequel devient quasiment invisible lorsqu'il n'est pas simplement filmé de dos), prônant des valeurs Queer qui ne conviendront pas à tout le monde, Jagged Mind tente bien de rattraper son retard lors de sa seconde moitié mais ne parvient que dans de toutes petites proportions à réaliser ses rêves. Ne reste alors qu'un film hybride dont la thématique de la boucle temporelle est tout juste survolée. Une œuvre brouillon, inutilement ponctuée de scènes de sexe et aux allures de téléfilm du dimanche après-midi. Bref, choisissez donc plutôt de revoir l'excellent Un jour sans fin que ce Jagged Mind relativement poussif...

 

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