Pour commencer, évoquons
le titre français de Jagged Mind de
l'actrice, réalisatrice, scénariste et productrice américaine
Kelley Kali, Un date sans fin.
Lequel capitalise vraisemblablement sur le succès du film culte de
Harold Ramis Un jour sans fin qui
fête cette année ses trente ans. Que les choses soient bien clairs.
Si dans un cas comme dans l'autre les deux longs-métrages prennent
comme toile de fond le thème de la boucle temporelle, Un
date sans fin
ne parviendra à aucun moment à égaler et donc encore moins à
surpasser le chef-d’œuvre qui mêlait en 1993, science-fiction,
comédie et romance. Dans son offensive woke, Disney
se trouve désormais sur une pente descendante particulièrement
glissante. En préférant se placer du côté de certaines minorités
quitte à ne pas avoir les faveurs d'une grande partie de leurs
représentants, il
arrivera parfois que la célèbre entreprise de divertissement
s'inscrive
dans le mouvement, et ce notamment à travers la loi House
Bill 1557
qui interdit que soit évoqué le sujet de genre et de sexualité à
l'école et que Disney critiquera. La sexualité et le genre,
justement. Deux mots-clés dont va user ici Kelley Kali pour Jagged
Mind
dont la définition est ''Esprit
irrégulier''.
Une drôle de signification pour une œuvre qui parfois ne l'est pas
moins. La femme est mise à l'honneur à tel moins qu'elle représente
quatre-vingt dix-neuf pourcents des interprètes qui apparaissent à
l'image. Et parce que certains voudraient nous faire croire que la
tendance est au LGBTQQIP2SAA+mon-cul-sur-la-commode
ou en tout cas nous l'imposer, le vieux con, mâle blanc,
hétérosexuel de plus de cinquante ans (dont celui qui sert ici la
soupe avec cette fébrile nervosité qu'il tente de cacher à
l'écriture de cet article), risque de se retrouver en terre
étrangère, dans un ''pays'' où certaines valeurs sont devenues
hors-la-loi ! Ce qui, en réalité, n'est au mieux qu'une
mauvaise blague, un mauvais rêve et au pire, une vaste fumisterie
complotiste ! Bref, pour son troisième long-métrage,
l'américaine Kelley Kali n'y va pas par quatre chemins et nous
présente Billie, jeune et jolie femme d'origine afro-américaine,
lesbienne, laquelle va très bientôt former un couple mixte avec
Alex que va interpréter l'actrice Shannon Woodward. Une rencontre
dans un bar, puis une relation qui va perdurer dans le temps. Mais ce
qui fait tout d'abord la spécificité de Jagged
Mind,
c'est son cadre. En effet, l'action se situe à Haïti. Située sur
l'île d'Hispaniola,
Haïti
est davantage connue pour le phénomène de ''Zombification''
et pour ses rites vaudous que pour les charmes de son exotisme (allez
donc visiter les ruelles du bidonville de Cité Soleil et laissez
vous accueillir par ses trois-cent mille habitants!). Dans
le cas de Jagged Mind,
il n'est pourtant pas question ici d'évoquer l'action consistant
pour un prêtre vaudou appelé Houngan
de plonger une personne dans un état de catalepsie par l'usage d'une
drogue puissante afin de la manipuler. Pourtant, le film repose sur
l'emploi d'un objet totalement fantasmé visant peu ou prou le même
objectif. Durant la première demi-heure, l'héroïne et ses
partenaires vont passer leur temps au lit à se bécoter. Autant dire
que d'un point de vue artistique, le film est pour l'instant d'une
indigence totale et ne repose, on l'aura compris, que sur la simple
observation d'une femme totalement libre dans ses choix d'orientation
sexuelle. Disney
peut se frotter les mains puisque Jagged Mind
semble devoir cocher toutes les cases du wokisme
avec
son couple mixte et lesbien. Fort heureusement, quelques éléments
viennent s'ajouter qui eux, n'ont pas de spécificité particulière
avec cette terminologie. Apparemment sous l'effet d'une femme (Alex)
récemment rencontrée dans un bar, donc, Billie semble devoir
revivre la même soirée. Le ''Date''
du titre dont l'intérêt s'avère plus que précaire. Surtout si
l'on compare l’œuvre de Kelley Kali à celle de Harold Ramis dont
l'écrasante supériorité sur tous les plans ne souffre à vrai dire
d'aucune comparaison. Romance à la sexualité débridée, le
long-métrage se mue peu à peu en thriller fantastique au sein
duquel viendra se greffer l'emprise d'une femme sur une autre.
D'abord brouillon, le récit s'éclaircit au fil du déroulé des
événements. Mais il est déjà trop tard. Cet acharnement avec
lequel la réalisatrice insiste sur la position de l'homme dans la
société (lequel devient quasiment invisible lorsqu'il n'est pas
simplement filmé de dos), prônant des valeurs Queer
qui ne conviendront pas à tout le monde, Jagged
Mind
tente bien de rattraper son retard lors de sa seconde moitié mais ne
parvient que dans de toutes petites proportions à réaliser ses
rêves. Ne reste alors qu'un film hybride dont la thématique de la
boucle temporelle est tout juste survolée. Une œuvre brouillon,
inutilement ponctuée de scènes de sexe et aux allures de téléfilm
du dimanche après-midi. Bref, choisissez donc plutôt de revoir
l'excellent Un jour sans fin
que ce Jagged Mind
relativement poussif...
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