Selon la théorie évoquée
par l'un des invités présents lors d'un dîner organisé par le
couple formé par Beth et Hugh, le passage d'une comète dans le ciel
pourrait avoir de lourdes conséquence sur le comportement humain.
Exemple à l'appui. Mais ce que laisse supposer un autre fait
référence au Chat de Schrödinger. Une expérience imaginée
par le physicien autrichien Erwin Schrödinger censée démontrer que
l'interprétation de Copenhague donnant une cohérence à la
mécanique quantique est parfois mal interprétée. On parle alors
d'incohérence. C'est ce que démontre ainsi le film du cinéaste et
écrivain américain James Ward Byrkit qui signait ici en 2013 son
premier et ce qui demeure actuellement comme son unique long-métrage.
Contrairement à la première impression qui pourrait se dégager de
ce court descriptif, Coherence n'est pas le film
indigeste qu'il pourrait être aux yeux des profanes en matière de
physique quantique (et là, je me retourne vers mon reflet). Filmé
comme si un neuvième invité avait été convié à la soirée
organisée par Beth et Hugh, ce long-métrage est aussi dérangeant
dans son traitement initial qu'il devient passionnant au fil du
récit.
Car plutôt que de
dérouler une intrigue complexe et déroutante, James Ward Byrkit
évoque la théorie d'Erwin Schrödinger à travers une sorte de jeu
de rôle dont les contours se précisent peu à peu. D'abord très
bavard (on passe au début davantage de temps à lire les sous-titres
qu'à suivre l'action), Coherence
prend de l'ampleur dès lors que le spectateur comprend qu'il se
passe de bien curieux événements dans ce quartier pourtant
habituellement tranquille.
Huit
personnes se retrouvent autour d'une table. Emily, Kevin, Mike, Lee,
Amir, Laurie et leurs hôtes conversent de choses et d'autres. Des
sujets parfois futiles mais qui installent le cadre d'une soirée
dont les personnages vont perdre peu à peu le contrôle. L'idée
fameuse du cinéaste qui a lui-même mis en scène son propre
scénario avec Alex Manugian, est d'avoir imaginé les répercutions
du passage d'une comète dans le ciel sur un groupe d'individus qui
va se retrouver au cœur de la théorie du Chat
de Schrödinger.
Sauf qu'ici, les sujets de l'expérience ne sont plus des félins,
mais des êtres humains. James Ward Byrkit choisit de tourner de
nuit, ce qui, évidemment, donne au cadre un aspect particulièrement
anxiogène. Afin de mieux coller à l'aspect réaliste
de ce qu'il décrit, le cinéaste américain décide tout d'abord
d'offrir le rôle de ses personnages à des interprètes habitués en
improvisation et qui ne se connaissent. Et cela se sent. D'abord
déroutante, la mise en scène et l'interprétation offrent
finalement une vision moins spectaculaire mais beaucoup plus réaliste
que la majeure partie des œuvres de science-fiction basés sur les
paradoxes temporels.
Ici,
le spectateur est plongé en plein cœur d'une tourmente qui ne
cessera pas de s'amplifier jusqu'au dénouement final. James Ward
Byrkit y intègre un certain nombre d'éléments participant à
l'évolution d'une intrigue digne de La Quatrième
Dimension mais
que son auteur envisage avec sérieux. Un peu à la manière de
Richard Schenkman qui six ans auparavant en 2007 nous offrait le
miraculeux The man from Earth.
De part son aspect bricolé et improvisé, Coherence
souffre
peut-être ça et là de quelques petites imperfections dues à la
grande liberté offerte à la mise en scène, au script et à
l'interprétation, mais au final, on se retrouve devant un très
grand film de science-fiction. Original et Intelligent...
Bonjour ... merci pour ce synopsis pour le moins élogieux et pour cause , j'ai réussi à voir ce film en VOSTFR et je l'ai trouvé d'une grande finesse cinématographique dont aucune incohérence visuelle, temporelle ou situationnelle n'était à déplorer si ce n'est... qu'il n'est pas disponible en version française... Quelqu'un aurait-il une bonne explication quant à cette incohérence là? Merci
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