Un film de requin. Encore
un. Un de trop ? Peut-être, ou pas, c'est selon que l'on se
fatigue ou pas de cette vague de longs-métrages mettant en scène
ces créatures marines de l'embranchement des chordata et de la
classe des Chondrichthyes qui inspirent depuis quelques années de
nombreux cinéastes. Le genre « épouvante » se
délectant de ces prédateurs aquatiques, on a eu déjà eu droit à
diverses variantes, pour la plupart, totalement farfelues. Du requin
hybride mêlé à l'octopus (Sharktopus et ses suites),
le Mega Skark vs. Giant Octopus,
précédant d'une année Mega Shark vs. Crocosaurus, en
passant par le requin se déplaçant dans le sable (le bien nommé
Sand Shark en 2011) ou celui préférant les pistes
enneigées (Snow Shark). On a même eu droit à un
requin à deux têtes (L'Attaque du
requin à deux têtes) puis à un second à trois (3-Headed
Shark Attack). Le thème du zombie s'est même invité à la
fête avec le Zombie Shark de Misty Talley. Des
dizaines et des dizaines de longs-métrages, souvent très mauvais,
mais réhaussés parfois par de très agréables franchises assumant
tout à fait leur statu de nanars. Telle la série des Sharknado
dont le cinquième volet vient tout juste de voir le jour.
Aujourd'hui, il s'agira de dire si oui ou non,
Atomic Shark
(car il s'agit bien ici de parler du film du cinéaste A.B.Stone)
mérite qu'on lui accorde le temps des quatre-vingt cinq minutes que
dure son intrigue. Soyons clairs, la réponse est non. Du moins, de
mon point de vue personnel. Si on le compare à la référence du
genre (non, pas le Jaws de Steven Spielberg mais la
série des Sharknado de l'américain Anthony
C. Ferrante), la comparaison s'arrête au titre. D'un côté, nous
avons des dizaines de requins transportés dans les airs grâce à de
violentes tornades, et de l'autre, un requin radioactif dont la
proximité, outre le fait pour ses victimes de finir entre ses
mâchoires béantes, provoque d'inattendues conséquences sur les
organismes entrant en contact avec lui. Véritable pile en fusion
laissant derrière lui un sillage fumant, le requin atomique
provoques brûlures et incendies avec autant de crédibilité que les
requins de Anthony C. Ferrante s'envolant au moindre courant d'air.
Déjà,
et même si l'on voue un culte pour Sharknado
et ses suites, force est de reconnaître que ces derniers demeurent
en terme d'effets-spéciaux et d'interprétation, assez indigestes.
Deux aspects qu'enfonce encore un peu plus dans la fange où se
délectent de plus en plus de films d'horreur, celui de A.B.Stone.
Atomic Shark
est un peu le parent pauvre d'Alerte
à Malibu.
Avec ses bimbos de supermarché botoxées au visage figé dans le
marbre... Pardon, dans le stuc ! J'en veux pour preuve la scène
durant laquelle le personnage de Gina est interviewée par une équipe
de télévision. La pauvre Rachele Brooke Smith qui interprète le
rôle semble absente, les lèvres bougeant à peine lorsqu'elle
répond, prostrée, aux questions insipides des journalistes. Pour ne
rien arranger, le reste du casting achève le contenu de Atomic
Shark.
Soit une succession de scènes sans véritable rapports. Des actes
filmés à la chaîne, un scénario convenu, et quelques personnages
dont l'apparence est assez incommodante. Comment expliquer qu'à
l'heure où tout le monde exhibe un corps parfaitement bronzé, les
deux seuls individus de sexe masculin s'assurant de la sécurité des
vacanciers venus se baigner dans l'océan demeurent eux, d'une
blancheur malsaine. Qui soit dit en passant, enfonce le clou dans le
domaine du « j'y
crois pas un instant ».
L'histoire est vraiment grotesque, même si dans le genre on a vu
tout aussi incohérent, et demeure assez plate. Quelques bonnes idées
surnagent mais dans l'ensemble, Atomic
Shark relativement
décevant. Seuls les fans du genre y trouveront leur compte. Les
autres se tourneront sans doute vers Sharknado
5: Global Swarming que
certains considèrent déjà comme le meilleur opus de la saga...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire