Jessie, Alan et Eddy
préparent depuis trois semaines l'enlèvement de Candy, jeune
étudiante de seize ans, fille d'une mère alcoolique et d'un père
bijoutier. Ces trois bras cassés lui tendent un piège alors que la
jeune fille fait du stop. Kidnappée puis enterrée vive avec un
mince filet d'air pour ne pas qu'elle meure, Candy supplie ses
ravisseurs de la libérer. Mais Jessie et ses deux compagnons ont en
tête le projet de réclamer à Avery Philips, le père de Candy, les
bijoux que renferme la bijouterie où il travaille. Mais alors que
Jessie le menace au téléphone de tuer Candy s'il ne coopère pas,
plutôt que de se précipiter pour réunir les bijoux et les donner
aux ravisseurs en échange de sa fille, Avery rentre chez lui et fait
croire à son épouse Katherine que Candy dort le soir-même chez une
amie à elle. Plutôt que d'obéir aux ordres des malfaiteurs ou
d'appeler la police, l'homme retrouve sa maîtresse chez elle et
passe une partie de la soirée en sa compagnie. Alors qu'ils leur
semblait que le plan était parfait, Jessie, Alan et Eddy se rendent
rapidement compte que rien ne se déroule comme prévu. De plus, sans
qu'aucun des trois ne le sache, un témoin les a vu enterrer Candy.
Mais par malchance, le jeune Christophe est muet et ne peut avertir
ses parents qu'à proximité de chez eux, une jeune fille court un
grand danger...
The Candy Snatchers
a tout de la bande horrifique culte des années soixante-dix :
une accroche efficace (''What
are they doing to Candy ?''
qui signifie ''Qu'ont-il
fait de Candy ?''),
une affiche qui pompe presque scrupuleusement celle du mythique The
Last House on the Left
de Wes Craven sorti un an plus tôt et une intrigue qui baigne dans
un contexte hippie digne de ces petites productions horrifiques
entrées dans la légende alors même qu'elles furent (et demeurent
pour certaines) pratiquement introuvables. Le film du cinéaste
américain Guerdon Trueblood qui n'aura tourné durant sa carrière
que ce seul long-métrage, un court (en 1976), ainsi qu'un épisode
de la série Barnaby Jones
en 1977 est vraiment une curiosité. Sur un scénario de Bryan
Gindoff (qui aura tout de même notamment écrit le script de Hard
Times en
collaboration avec le célèbre cinéaste Walter Hill), Guerdon
Trueblood signe une œuvre qui fourmille de bonnes idées mais dont
la majeure partie est assez peu mise en valeur par l'écrasante
médiocrité de la mise en scène et de la plupart des interprètes.
Chaque
personnage a son histoire personnelle. Entre Jessie, dont on devine
un passé très chargé, Alan qui s'avère être un tueur en série
dont l'ambition est de commettre au moins cent meurtres (il cherche
dans le cas présent, sa treizième victime), Eddy qui vit sur le fil
du rasoir et dans l'espoir de faire sa vie avec Jessie, Candy, donc,
la jeune fille kidnappée, ou encore sa mère alcoolique et Avery,
qui en réalité n'est que son beau-père, ce qui explique en partie
son comportement vis à vis de celle-ci. Et puis, il y a les membres
de la famille du petit Sean Newton qu'interprète l'adorable
Christopher Trueblood, le propre fils du réalisateur et qui ici,
subit le mépris de sa mère, surtout depuis que le boss de son époux
s'est ouvertement moqué du mutisme de sa progéniture. Une séquence
qui d'ailleurs laisse un léger sentiment de malaise. Une scène de
remplissage qui en tout cas, ne fait pas avancer le schmilblick mais
permet de remplir certaines cases laissées vides par la trop longue
durée d'un long-métrage (une heure et trente quatre minutes) qui
aurait mérité certaines coupes.
Bizarre,
oui, comme l'interprétation de certains acteurs, tel Ben Piazza,
seule ''vedette'' du film qui aura une carrière ''bien remplie'' et
qui incarne un Avery Philips semblant surgir du tréfonds des années
soixante avec son look à la Richie Cunningham de la série télévisée
Happy Days.
Léthargique et laissant entre chaque phrase des blancs abyssaux, on
tombe des nues à le découvrir aussi mauvais acteur. Le trio de
kidnappeurs du dimanche interprété par Tiffany Bolling, Brad David
et Vince Martorano fait son job même s'il ne faut pas s'attendre à
de ''l'actor studio''. Finalement, c'est peut-être le gamin lui-même
qui reste le plus convainquant. À tel point que l'on finit par se
demander dans quelles mesures il ne souffre pas réellement d'un
handicap. Concernant l'image que pourrait refléter The
Candy Snatchers dans
l'esprit des cinéphiles, il ne faut surtout pas espérer y découvrir
de quelconques séquences graveleuses (à part peut-être la scène
de viol ?). Probablement pas aussi culte que certains voudraient sans
doute le faire croire, le spectateur retiendra peut-être davantage
l'ironie entourant la chanson qui ouvre le bal et intitulée Money Is
the Root of All Happiness. Surtout lorsqu'il assistera au bain de
sang qui clôt le récit. Un brin trop long, The
Candy Snatchers
est le genre de petite production horrifique qui ne fait plus de
vague à l'heure actuelle...
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