Adaptation
cinématographique de la nouvelle écrite en 1960 par le romancier
italien Renato Pestriniero, Una
Notte di 21 Ore, Terrore nello Spazio
connu chez nous sous le titre La Planète des
Vampires,
aura mis plus d'un quart de siècle avant de voir le jour au cinéma
dans notre hexagone. En effet, alors que le long-métrage de Mario
Bava sort l'année de sa création en 1965 en Italie et aux
États-Unis, le public français devra attendre trente ans avant de
pouvoir profiter du spectacle haut en couleur proposé alors par un
auteur maîtrisant à la perfection une esthétiques où les couleurs
primaires ont le beau rôle. Bien que le scénario de Terrore nello Spazio se
contente du strict minimum imposé dans ce genre de production à
petit budget, le film bénéficie d'un visuel tantôt remarquable,
tantôt disgracieux. Remarquable puisqu'avec ses extérieurs enfumés,
ses éclairages où les bleus, les verts et les rouges sont les
teintes qui prédominent, ses décors de carton-pâte surréalistes
et son ambiance pesante, l’œuvre de l'italien ne ressemble à
aucune autre si ce n'est qu'elle distille un certain climat de
mystère à l'image d'un autre classique : le Forbidden
Planet
de Fred
McLeod Wilcox sorti sur les écrans neuf ans auparavant. Disgracieux
également puisque le budget ne s'élevant qu'à hauteur de
vingt-mille dollars, il semble qu'il ait fallut à l'équipe en
charge des décors, de faire des compromis. Des arrangements qui
figurent au niveau des décors intérieurs des vaisseaux,
relativement navrants et qui apparaissent davantage comme des
réserves entreposant du matériel informatique que de réelles
passerelles pouvant accueillir un commandant et son personnel
naviguant...
Quant
au scénario, il s'avère simpliste : les vaisseaux spatiaux
Argos et Gaillot atterrissent sur la planète Aura sur laquelle leurs
membres d'équipages ont été envoyé pour une mission d'exploration
après qu'un signal de détresse ait été émis à sa surface. Dès
lors, la plupart des passagers des deux vaisseaux, poussés par une
force mystérieuse, se mettent à attaquer les autres membres d'Argos
et de Gaillot. Fort heureusement pour la plupart d'entre eux, le
capitaine Mark Markary (incarné par l'acteur américain Barry
Sullivan) résiste à cette force et parvient à maîtriser plusieurs
des membres de son équipage. Après avoir repris tous leurs esprits,
ils décident de se rendre sur le vaisseau Gaillot qui ne donne plus
de nouvelles. Ils constatent alors avec effroi que tous se sont
entre-tués... Alors que Terrore nello Spazio
est réputé pour avoir inspiré un autre grand film de
science-fiction qui sortira sur les écrans quatorze ans plus tard et
sur lequel nous reviendrons plus loin, l’œuvre de Mario Bava
semble être un melting-pot convoquant quelque part aussi bien la
profanation de sépultures à la manière du roman de Jack Finney,
The
Body Snatchers,
dans une certaine forme d'appropriation des corps que le thème du
zombie avec ces tombes renfermant le corps des membres des équipages
décédés sortant de leur tombe dans un style très gothique.
Mais
l'oeuvre que Terrore nello Spazio
semble avoir très ouvertement inspiré demeure Alien
de Ridley Scott qui verra donc le jour en 1979. Du moins, toute la
partie de ce dernier se déroulant sur la planète LV-426 et sur la
surface de laquelle est émis un message de détresse. Attirés, et
même contraints par contrat d'y attérir, les membres du
vaisseau-cargo Nostromo
vont y faire la connaissance d'un environnement particulièrement
hostile. Si Ridley Scott ne s'inspirera de Terrore nello Spazio
que lors du premier acte de son chef-d’œuvre, on y retrouve bien
certains des éléments du long-métrage de Mario Bava. D'abord,
cette planète où la brume et le vent semble en permanence balayer
les décors. Mais plus encore, c'est la découvert de corps immenses
et fossilisés ainsi que d'un immense vaisseau extraterrestre qui
mettent à jour la relation qu'entretiennent les deux longs-métrages.
Il s'agit d'ailleurs sans doute pour Terrore nello Spazio
du passage le plus intéressant. L'exploration du vaisseau extraterrestre dont l'apparence extérieure le rapproche sensiblement
de celui de Alien.
Malheureusement, à part quelques séquences, le film de Mario Bava
est assez pauvre scénaristiquement parlant pour n'être au final
qu'un tout petit film de science-fiction très largement surestimé.
Les scènes ne font que se répéter jusqu'à l'épuisement. Entre
visites de la planète et retours successifs à bors des vaisseaux, Terrore nello Spazio
est de plus nanti d'une interprétation parfois désastreuse que le
doublage en français, malheureusement, accentue dangereusement.
Kitsch et décors plus ou moins réussis, couleurs parfois criardes,
interprétation à la ramasse, scénario inexistant, mélange des
genres, Terrore nello Spazio
ne se révèle en réalité qu'à travers son étrange atmosphère
planétaire. C'est bien peu...
oui sa semb;e pas mal
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