La comtesse Federica
Donati, une richissime vieille dame propriétaire d'une luxueuse
demeure entourée d'un baie, refuse de la vendre par peur de la voir
transformée en une station balnéaire. Clouée dans un fauteuil
roulant, elle est découverte un jour pendue à une corde. Son
assassin s'est chargé de laisser à côté du cadavre une lettre
laissant supposer qu'elle s'est suicidée. Le coupable du meurtre est
son époux lui-même, le comte Filippo Donati, qui après seulement
quelques minutes après son forfait est à son tour assassiné par un
inconnu qui le poignarde à plusieurs reprises avant de faire
disparaître le cadavre. La police conclue au suicide de la comtesse
à la disparition de son époux et bientôt la vie reprend son cours.
Mais bientôt, alors que deux jeunes couples et plusieurs membres de
la famille Donati choisissent le même moment pour se rendre sur la
propriété, un tueur rode et les décime les uns après les
autres...
Parmi les très nombreux
longs-métrages du cinéaste italien Mario Bava, père du tâcheron
Lamberto Bava, Reazione a Catena trône
en bonne place dans sa filmographie et peut-être considéré comme
l'une des sources à l'origine du sous-genre horrifique connu sous le
nom de Slasher.
En effet, même si très officiellement le Black
Christmas
de Bob Clark datant de 1974 est considéré à tort ou à raison
comme le tout premier d'entre eux, l’œuvre de Mario Bava qui
sortit sur nos écran le 22 mars 1973 sous le titre La
Baie Sanglante
mais date de deux ans en arrière possède de grandes similitudes
avec, notamment, l'un de ses plus célèbres représentants dont le
premier volet ne sortira qu'en 1980. Friday the
13th
de Sean S. Cunningham ne déposait en effet pas vraiment les bases
d'un genre immédiatement identifiable mais semblait, lorsque l'on
est face à long-métrage de Mario Bava, ne faire que s'en inspirer.
Effectivement, alors que l'on retourne neuf ans en arrière, en cette
année 1971, le cinéaste italien applique une méthodologie dans le
meurtre qui fera à moyen terme des petits et donnera naissance au
sous-genre Slasher...
L'un
des aspects les plus curieux de Reazione a
Catena
demeure dans l'absence presque totale de personnages bienveillants.
La quasi-totalité d'entre eux s'avèrent en effet posséder une
mentalité particulièrement sournoise ce qui rend l'empathie
impossible et caduque l'efficience dramatique de la majeure partie
des meurtres auxquels le spectateurs assiste. Comment en effet
ressentir la moindre émotion lorsque chacune des victimes semble à
ce point mauvaise que sa disparition apparaît comme l'unique
solution afin que la sérénité puisse s'installer à nouveau dans
les parages ? On observe non seulement le goût du cinéaste
pour l'humour macabre mais également pour l'horreur puisque les
meurtres se montrent en général très sanglants. Après un premier
homicide dont les qualités esthétiques reposent sur la mise en
scène, Mario Bava délivre une succession de meurtres brutaux et
gore. Faucille tranchant une gorge ou plantée dans le visage d'une
autre victime. Lance perforant le corps de deux amants en pleins
ébats (un acte qui inspirera Jason Voorhees pour Le
Tueur du Vendredi
dans lequel il tue lui-même un couple en train de faire l'amour),
etc...
En
la matière, Reazione a Catena n'est
pas avare et les amateurs de meurtres bien saignants y trouveront
très certainement leur compte. Parmi un casting généralement constitué d'acteurs italiens, on retrouve l'actrice française Claudine Auger. L'ensemble de casting constitue l'un des points forts du long-métrage (Luigi Pistilli et Claudio Camaso en tête). Le score de Stelvio Cipriani est nuancé. Entre musique d'ambiance et psychédélisme, celle-ci accompagne parfois d'improbables personnages au look ultra-cheap! Par contre, la mise en scène souffre
d'un découpage et d'un manque de coordination en terme d'écriture
qui font que l'on peut très rapidement être noyé sous une foule
d'informations qui empêchent parfois d'identifier l'action présente
à l'écran. Montage parfois brutal et scénario brouillon font du
long-métrage de Mario bava une œuvre au final assez désagréable à
suivre d'un point de vue scénaristique si l'on tient pour important
le déroulement de l'histoire et que le simple homicide ne constitue
pas un but en soit. Œuvre étrange et toute de rouge carmin vêtue,
Reazione a Catena
reste cependant une date dans l'histoire du cinéma d'épouvante...
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