De la fiction...
Marion Crane est une
jeune secrétaire qui entretient une relation avec Sam Loomis, un
homme marié qui refuse de quitter sa femme à cause de la perte
d'argent que lui coûterait de payer une pension alimentaire. Après
avoir passé la pause déjeuner dans une chambre d’hôtel en
compagnie de son amant, Marion retourne au bureau quand George
Lowery, son patron, lui confie les quarante-mille dollars qu'un riche
homme d'affaire compte bien investir dans l'achat d'une propriété.
Mais comme Marion en a assez de sa situation, plutôt que de se
rendre à la banque y déposer l'argent, elle préfère prendre la
fuite à bord de sa voiture.
Totalement obsédée à
l'idée d'être découverte avant d'avoir quitté la région, Marion
est d'abord accostée par un agent de police qui trouve curieuse la
nervosité de la jeune femme. Roulant à vive allure à bord d'un
véhicule qu'elle a échangé contre sa propre voiture, elle arrive
en début de soirée et sous la pluie aux abords d'un motel tenu par
un certain Norman Bates.
Le jeune homme s'avère
gentil et serviable. Il propose même à Marion de lui préparer un
dîner. Norman vit avec sa mère dans une étrange et immense demeure
bâtie au sommet d'une colline et située à proximité du motel.
Après avoir pris ses quartiers, Marion cherche un endroit où cachet
l'énorme liasse de billets qu'elle a dérobé plus tôt dans la
journée. Après avoir partagé un sandwich avec le propriétaire du
motel, Marion retourne à sa chambre et décide de prendre une
douche. C'est que se profile une silhouette féminine, un couteau à
la main...
Tout semble avoir déjà
été dit sur le classique d'Alfred Hitchcock. Cette œuvre qui
rendit célèbre dans le monde entier l'acteur Anthony Perkins.
Psychose est non seulement un thriller magistral, une
œuvre d'épouvante redoutablement efficace, une enquête policière
passionnante, mais également dans sa dernière partie, un joli
portrait de tueur en série dressé par un certain Dr. Richmond
(l'acteur Simon Oakland). Quand on pense que le film n'a coûté que
la modique somme de cent mille dollar, le chef-d’œuvre du
britannique a de quoi forcer le respect quand tant d'autres se
brisent les reins avec des films ayant coûté des centaines de fois
plus.
Si le meurtre demeure
pour l'époque relativement sanglant, on peut s'étonner de découvrir
une future victime (Janet Leigh) à moitié dénudée au début du
film (elle ne porte en effet qu'une culotte et un soutien-gorge),
sachant tout de même que le film ne date que de 1960. On ne
reviendra pas sur l'effroi qui nous saisit la première fois que l'on
distingue la silhouette de l'assassin derrière le rideau de douche
ou à la fin lorsque celui-ci débarque dans la cave où repose le
corps momifié de la mère de Norman Bates. Un gros plan sur la
bouche terrifiée de Marion. Une victime se débattant,
d'interminables coups de couteaux s'enfonçant hors-champ dans le
corps de la victime (et plus effrayant encore, directement dirigés
vers les spectateurs), le sang qui s'échappe du corps de Marion
avant de disparaître dans le siphon de la baignoire, une main qui
tente vainement de se rattraper au carrelage mural de la salle de
bain avant de se rattraper au rideau de douche et de l'arracher. Et
puis, ce plan rapproché du siphon, très vite remplacé par l’œil
mort de la victime. Tout ceci, enrobé par la prodigieuse partition
musicale du compositeur Bernard Hermann.
Avant et après cela,
évidemment, Alfred Hitchcock maîtrise tous les aspects de son
œuvre. Un superbe noir et blanc, des interprètes fantastiques
(Perkins, Leigh, bien sûr, mais également John Gavin, Vera Miles,
Martin Balsam, John McIntire ou Simon Oakland déjà cité plus haut.
Une maison « habitée » dans tous les sens du terme. Un
personnage à part entière. Et une multitude de scènes
anthologiques. Un grand, un TRÈS grand chef-d’œuvre, et l'un des
meilleurs films de son auteur...
… à la réalité
Ce que ne savent
peut-être pas certains d'entre nous, c'est le rapport entretenu
entre l’œuvre d'Alfred Hitchcock et un autre grand chef-d’œuvre
du septième art : Massacre à la Tronçonneuse.
En effet, les deux films s'inspirent tous les deux du cas d'Edward
Gein, surnommé par la presse de l'époque, « Le Boucher de
Plainfield ». L'homme se rendit coupable d'un double
homicide et de plusieurs dizaines de profanations de sépultures,
emportant avec lui une trentaine de cadavres avec lesquels il fit
sans doute « joujou ». Ce qui fut une certitude, c'est
que cet homme, qui mura la chambre de sa bien aimée maman (seule
pièce de la ferme familiale à n'avoir pas été transformée en
abattoir), fut marqué par la mort de celle-ci dont il reproduisit
l'image en assassinant deux femmes en 1954 et 1957, et dont il
emporta les corps chez lui avant de les vider comme de simples bêtes
d'abattoir. On retrouva notamment des vêtements, des abats-jour, ou
des bols tous fabriqués à partir de morceaux de cadavres.Ed Gein
fut considéré comme irresponsable et fut interné dans un hôpital
psychiatrique pour les fous criminels. Il mourut d'une insuffisance
respiratoire le 26 juillet 1984...
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