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mardi 10 mai 2016

Métastases de Dieudonné (2012)



Métastases, c'est l'histoire de deux hommes atteints d'un cancer se retrouvant tous les deux dans le même cabinet d'un médecin généraliste. Si le premier, Bruno, persévère vers la voie d'un traitement médical classique, le second, Olivier, et sur les conseils de son ami Dieudo, accepte, en compagnie de ce dernier et de son épouse, de se rendre au Cameroun afin d'y rencontrer un chaman qui l'aidera à guérir de la maladie.
Alors qu'en France Bruno subit une série de séances de chimiothérapie qui le tuent à petit feu, Olivier, à travers des rituels particuliers durant lesquels on lui fait boire des breuvages et manger certaines plantes médicinale, semble aller mieux, jusqu'à la guérison...

Le second long-métrage de l'ami Dieudo logiquement intitulé Métastases puisqu'il y est sujet du cancer, sort un an après le censuré et très polémique L'Antisémite. Alors, l'humoriste français a-t-il décidé de se calmer ? Pas vraiment. Pas du tout même. Ceux qui connaissent son spectacle Mahmoud, sorti deux ans plus tôt en 2010 et surtout le sketch final, Le Cancer devaient sans doute attendre énormément de cette adaptation en long-métrage de cette critique drôlissime sur la maladie, la médecine et les... marchands de mort. Si le second film de Dieudonné Mbala Mbala demeure visuellement aussi pauvre que le précédent, d'une manière générale, il a aussi l'air beaucoup plus travaillé. Et même si le montage, l'interprétation et les décors font parfois peine à voir, on a moins l'impression d'être face à une œuvre underground tournée en toute clandestinité. Si quelques lignes de dialogue sont empruntées au sketch Le Cancer, Dieudonné va beaucoup plus loin en ironisant sur l'homme noir venant d'Afrique, prouvant ainsi qu'il est capable lui-même de pratiquer l'autodérision.

Dieudonné en profite pour égratigner quelques fondations. Comme la médecine traditionnelle à laquelle tant de monde continue de s'accrocher. Entre un médecin qui préconise la consommation d'alcool, les erreurs chirurgicales (le pauvre Bruno se faisant amputer de la jambe droite au lieu de la gauche), et la tentative désespérée et inutile d'essayer de sauver un homme de toute manière condamné à mourir sous peu. Ca, c'est pour la médecine telle qu'on la connaît dans nos contrées.

Mais dès que la caméra met les pieds hors de France, on découvre un pays de sauvages, ne sachant pas parler notre langue. Les indigènes transportent en eux des bactéries du moyen-âge, ils n'ont aucune identité. Pourquoi alors tenter de sauver un homme que Dieudo et ses amis viennent de renverser puisque tout le monde se fiche de son sort ?
C'est Dieudo qui le dit. Et encore, il surenchérit : l'animal n'a pas su, ou voulu s'adapter à la société moderne. Il a un froc, c'est déjà ça.
Ce qu'il y a de curieux, et presque d'émouvant finalement, c'est la suite des événements. Car Dieudonné pourra proférer toutes les horreurs qu'il veut (et qui sont surtout représentatives de la pensée de ceux que l'on nomme civilisés), la description de ces villageois qui vont tout mettre en œuvre pour sauver son ami est un hommage, sans doute, à ses ancêtres. Bien que les coutumes vestimentaires puissent parfois nous apparaître quelque peu caricaturales, il y a quelque chose de génial à découvrir chez ces hommes qui ont un profond respect pour la nature et une connaissance remarquable de leur environnement. Tout cela, sur fond de rythmes africains hypnotisant. Le problème ici, c'est que Dieudo est chargé d'un peu trop de responsabilités alors même qu'il ne semble avoir surtout de talent que pour l'écriture et l'interprétation. S'il n'était pas le pestiféré que l'on connaît et si certains voulaient bien lui donner sa chance, peut-être qu'entre les mains d'un vrai cinéaste, métastases n'aurait pas les allures d'un bon gros nanar.

Si comme dit plus haut l'interprétation n'a rien d'exceptionnelle, on notera tout de même la réelle implication de l'acteur Olivier Sauton qui fait tout ce qu'il peut pour donner du corps à son personnage. A voir, par curiosité...

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