Métastases,
c'est l'histoire de deux hommes atteints d'un cancer se retrouvant
tous les deux dans le même cabinet d'un médecin généraliste. Si
le premier, Bruno, persévère vers la voie d'un traitement médical
classique, le second, Olivier, et sur les conseils de son ami Dieudo,
accepte, en compagnie de ce dernier et de son épouse, de se rendre
au Cameroun afin d'y rencontrer un chaman qui l'aidera à guérir de
la maladie.
Alors qu'en France Bruno
subit une série de séances de chimiothérapie qui le tuent à petit
feu, Olivier, à travers des rituels particuliers durant lesquels on
lui fait boire des breuvages et manger certaines plantes médicinale,
semble aller mieux, jusqu'à la guérison...
Le second long-métrage
de l'ami Dieudo logiquement intitulé Métastases
puisqu'il y est sujet du cancer, sort un an après le censuré et
très polémique L'Antisémite. Alors, l'humoriste
français a-t-il décidé de se calmer ? Pas vraiment. Pas du
tout même. Ceux qui connaissent son spectacle Mahmoud,
sorti deux ans plus tôt en 2010 et surtout le sketch final, Le
Cancer devaient sans doute attendre énormément de cette
adaptation en long-métrage de cette critique drôlissime sur la
maladie, la médecine et les... marchands de mort. Si le second film
de Dieudonné Mbala Mbala demeure visuellement aussi pauvre que le
précédent, d'une manière générale, il a aussi l'air beaucoup
plus travaillé. Et même si le montage, l'interprétation et les
décors font parfois peine à voir, on a moins l'impression d'être
face à une œuvre underground tournée en toute clandestinité. Si
quelques lignes de dialogue sont empruntées au sketch Le Cancer,
Dieudonné va beaucoup plus loin en ironisant sur l'homme noir venant
d'Afrique, prouvant ainsi qu'il est capable lui-même de pratiquer
l'autodérision.
Dieudonné en profite
pour égratigner quelques fondations. Comme la médecine
traditionnelle à laquelle tant de monde continue de s'accrocher.
Entre un médecin qui préconise la consommation d'alcool, les
erreurs chirurgicales (le pauvre Bruno se faisant amputer de la jambe
droite au lieu de la gauche), et la tentative désespérée et
inutile d'essayer de sauver un homme de toute manière condamné à
mourir sous peu. Ca, c'est pour la médecine telle qu'on la connaît
dans nos contrées.
Mais dès que la caméra
met les pieds hors de France, on découvre un pays de sauvages, ne
sachant pas parler notre langue. Les indigènes transportent en eux
des bactéries du moyen-âge, ils n'ont aucune identité. Pourquoi
alors tenter de sauver un homme que Dieudo et ses amis viennent de
renverser puisque tout le monde se fiche de son sort ?
C'est Dieudo qui le dit.
Et encore, il surenchérit : l'animal n'a pas su, ou voulu
s'adapter à la société moderne. Il a un froc, c'est déjà ça.
Ce qu'il y a de curieux,
et presque d'émouvant finalement, c'est la suite des événements.
Car Dieudonné pourra proférer toutes les horreurs qu'il veut (et
qui sont surtout représentatives de la pensée de ceux que l'on
nomme civilisés), la description de ces villageois qui vont tout
mettre en œuvre pour sauver son ami est un hommage, sans doute, à
ses ancêtres. Bien que les coutumes vestimentaires puissent parfois
nous apparaître quelque peu caricaturales, il y a quelque chose de
génial à découvrir chez ces hommes qui ont un profond respect pour
la nature et une connaissance remarquable de leur environnement. Tout
cela, sur fond de rythmes africains hypnotisant. Le problème ici,
c'est que Dieudo est chargé d'un peu trop de responsabilités alors
même qu'il ne semble avoir surtout de talent que pour l'écriture et
l'interprétation. S'il n'était pas le pestiféré que l'on connaît
et si certains voulaient bien lui donner sa chance, peut-être
qu'entre les mains d'un vrai cinéaste, métastases n'aurait pas les
allures d'un bon gros nanar.
Si comme dit plus haut
l'interprétation n'a rien d'exceptionnelle, on notera tout de même
la réelle implication de l'acteur Olivier Sauton qui fait tout ce
qu'il peut pour donner du corps à son personnage. A voir, par
curiosité...
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