La fête s'apprête à
battre son plein dans le petit village de Midwich aux États-Unis.
Tous les habitants de la ville se sont retrouvé sur la place
principale. Il fait beau, le gens sont heureux, mais rien ne laissait
présager ce qui va arriver. Une ombre menaçante traverse le ciel de
Midwich et, vers dix heures du matin, tout le monde perd
connaissance. Et pas seulement les habitants mais tous les animaux
également. Vaches, chiens et même canaris s'évanouissent durant
six heures. La police et l'armée sont sans armes contre ce phénomène
et c'est au moment même où surgit l'épidémiologiste Susan Verner
venue étudier ce dernier que la vie semble reprendre à Midwich.
Seul deux mort ont à déplorer et la vie semble reprendre on court
comme si rien n'était venu la perturber. Ou presque. En effet, une
dizaine de femmes sont déclarées enceintes le même jour par le
Docteur Ian Chaffee...
Parmi la longue liste de
films signés du maître de l'épouvante John Carpenter, son remake
du Village des Damnés reste à ce jour comme l'une de
ses œuvres les plus faibles. Non pas que le cinéaste ait des
difficultés à donner une vision personnelle d'un classique de la
science-fiction puisque treize an auparavant il signa le chef-d’œuvre
The Thing, lui-même déjà inspiré d'un
classique signé de Christian Nyby, La Chose d'un Autre Monde.
Le principal soucis de son Village à lui est cet aspect
communautaire hyper-croyant de ses habitants, image parfaite d'une
Amérique saine et idéaliste. Lorsque l'on connaît le bonhomme, et
sa virulence envers le pays qui l'abrite, on peut donc s'étonner du
visage que prend son œuvre. Pour se rassurer, on se dit que cet
apparent bonheur ne peut servir que de contrebalance avec ce qui va
suivre. Imaginez : des enfants au visage angélique, en tout
point similaires à la race aryenne, se distinguant nettement des
habitants de Midwich et leur demeurant donc supérieurs. D'un côté,
Dieu et ses ouailles. De l'autre, Satan venu enfanter les âmes les
plus pieuses pour donner naissance à une petite dizaines de gamins
qui ne vont en faire qu'à leur tête.
John Carpenter, au
travers des divergences qui opposent ces enfants à la communauté
montre une clairvoyance absolue en comparant ce cas de figure avec
cette nécessité biologique qui pousse l'individu à se
protéger de ses ennemis en tirant le premier. D'ailleurs, lorsque le
Docteur Ian Chaffee (l'acteur Christopher Reeve qui interpréta ici
son dernier rôle d'homme valide avant son terrible accident de
cheval qui le rendit infirme jusqu'à sa mort en 2004) s'entend
répondre que lorsqu'il pense à tous les autres (comprendre ceux
déjà morts sous le regard illuminé de ces petits êtres), il ne
peut être surpris des actes commis par ces enfants. Le but étant de
survivre et ce, quel qu'en soit le prix, afin que subsiste l'espèce.
Le mot est lâché.
Espèce. Car si rien n'indique les origines de ces enfants, deux
événements tendent vers une seule idée : l'abduction par une
race extraterrestre. Tout d'abord, lors de l'ouverture durant
laquelle l'ombre qui plane au dessus du village et les étranges voix
qui en émanent semblent faire référence à un vaisseau spatial.
Idée confirmée par la vision du seul enfant à être mort-né et
qui ressemble en tous point à un petit alien.
De la soixantaine de
grossesses du roman original écrit par le romancier John Wyndham,
John Carpenter réduit le nombre à une petite dizaine. Pour des
raisons budgétaires ? Le Village des Damnés version 1995
souffre d'un vide immense. La ville a souvent l'air presque aussi
vide qu'un centre-commercial la nuit. Le jeu un peu neuneu des
acteurs et la mort visuellement un peu trop soft des victimes des
enfants en font un petit film du dimanche après-midi. On notera tout
de même l'impeccable interprétation des enfants dont le regard,
outre les effets visuels, a quelque chose de dérangeant. Aux côtés
de Christopher Reeve, on retrouve Mark Hamill en révérend ainsi que
Kirsti Alley, étrangement ressemblante à l'actrice Meg Foster que
John Carpenter embaucha sept ans auparavant dans son excellent
Invasion Los Angeles.
Comme de coutume, c'est le cinéaste lui-même qui signe la
bande-originale (cette fois-ci un peu cucul) en compagnie de Dave
Davies...
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