Jason Blum et Oren Peli à
la production... Des noms qui sonnèrent sans doute déjà la mode en
2010 et qui ornèrent les affiches de ce premier volet de la saga
Insidious.
Lorsque l'on pense que le premier a manqué de flair en refusant de
participer à la production de ce petit film qu'est
Le Projet Blair Witch
de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez, devenu culte depuis sa sortie,
on se demande encore comment... Et que le second s'avère être
coupable de l'une des plus grandes escroqueries de l'histoire du
cinéma en ayant osé réaliser l'immense daube qu'est Paranormal
Activity...
Et pourtant, plutôt que de cacher leur participation en tant que
producteurs (il faut croire que le public n'a pas de mémoire ou
s'avère avoir mauvais goût en matière de films d'horreur) ?
James Wan, auteur entre autres de Saw
en 2004, ou des deux premiers volets de Conjuring
en
2013 et 2016, les exhibe, comme d'incontournables références
cinématographiques. En 2011, année de sortie de
Insidious
sur le plan international, James Wan avec ce premier volet, débute
un nouveau concept. Enfin, de nouveau, comprenez par là qu'il l'est
surtout pour ce tout jeune réalisateur qui réalisa son premier
long-métrage à seulement vingt-trois ans avant de connaître le
succès quatre ans plus tard avec Saw
dont il confiera le soin de réaliser les séquelles à d'autres tout
en demeurant à la production. Valeur sûre du cinéma d'épouvante,
l'austro-sino-malaisien a jusqu'à maintenant consacré une très
large partie de sa carrière de cinéaste à réaliser des films
d'horreur dont Insidious,
justement.
Une
histoire de fantômes comme il s'avère plutôt commode de dire. Et
d'ailleurs, ce premier volet navigue bien dans les eaux connues du
film de maison hantée. Voyez par vous-même : des portes qui
grincent et qui claquent. Des apparitions. Des bruits de pas, des
rires et des chuchotements. Une famille qui vient d'emménager dans
sa nouvelle demeure (un couple et leurs trois enfants) et très vite,
des événements qui relèvent du surnaturel. Un mari absorbé par
son travail, une épouse qui reste à la maison pour y écrire de
nouvelles chansons au piano. Et surtout, un fils, le plus âgé,
victime d'un mal étrange qui l'a plongé dans une sorte de coma le
lendemain du jour où le soir-même, il fut victime d'un accident
apparemment bénin survenu au grenier. Des médecins incapables de
diagnostiquer sa maladie et un Dalton, c'est son prénom, alité dans
sa chambre et entouré de tout un appareillage censé le maintenir en
vie. Bref, l'environnement idéal pour que s'y développe une
intrigue que le spectateur aura tôt fait de comparer à quelques
grands classiques du genre, tels L'Exorciste
de William Friedkin dans une toute petite mesure, ou Amityville,
la Maison du Diable
de Stuart Rosenberg dans une autre de toute autre envergure. Chacun
ira de sa comparaison, allant parfois même jusqu'à évoquer un
troisième classique indémodable : le Poltergeist
co-réalisé par Tobe Hooper et Steven Spielberg...
Bon,
autant le dire tout de suite, Insidious
est beaucoup, beaucoup, beaucoup moins effrayant que certains
l'affirment... à moins d'être sensible au moindre excès de volume
sonore, au moindre ''BOUM'', au moindre ''jump
scare'',
il y a tout de même de fortes chances pour que le film vous laisse
au mieux, le souvenir d'un joli mais innocent spectacle, et au pire,
vous laisse totalement indifférent. Et là, je m'adresse bien
évidemment à ceux qui se sont exercés des décennies auparavant
sur les terrifiantes pellicules que furent Burnt
Offerings
de Dan Curtis en 1976 ou The Changeling
de Peter Medak quatre ans plus tard... Dans les rôles principaux,
l'acteur Patrick Wilson que l'on reverra par la suite chez James Wan
avec la saga Conjuring
(dont il partagera la vedette avec l'actrice Vera Farmiga qu'il
retrouvera ensuite dans The Passenger
de Jaume Collet-Serra en 2018), l'australienne Rose Byrne qui incarne
ici son épouse Renai Lambert, mais également l'américaine Lin
Shaye, grande habituée des films d'épouvante depuis les quasi
débuts de sa carrière puisqu'elle joua notamment dans Alone
in the Dark
de Jack Sholder en 1982, Amityville: A New
Generation de
John Murlowski en 1993 ou encore Freddy sort de
la Nuit
de Wes Craven l'année suivante. La mise en scène de James Wan est
soignée et la musique du compositeur Joseph Bishara apporte un petit
plus non négligeable. Malheureusement, après une première heure
classique mais intéressante, Insidious tombe
dans les travers de la grandiloquence et l'on passe de l'épouvante
pseudo-réaliste au fantastique totalement débridé. Cependant, le
dernier tiers offre tout de même un voyage sur un plan astral
morbide esthétiquement réussi. Mais de là à dire que Insidious
fait peur, il ne faut tout de même pas exagérer. Au final, l’œuvre
de James Wan est un film d'épouvante grand public, ni plus ni
moins... To be
continued...
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