David Wozniak apprend de
la bouche de sa petite amie Valérie qu'il va être bientôt père.
Une situation commune à beaucoup d'hommes si ce n'est que ce
quarantenaire au comportement d'adolescent irresponsable apprend
également, mais cette fois-ci de la bouche d'un certain Maître
Chamberlan, qu'il est également le père de cinq-cent trente trois
enfants dont plus d'une centaine désirent connaître son identité.
Car en effet, plusieurs années auparavant, David a donné son
sperme. L'homme travaille dans la boucherie familiale en compagnie de
ses deux frères et de son père et ne veut surtout pas que le monde
découvre qu'il est celui que l'on nomme Starbuck.
Aidé de son ami avocat,
David prépare le futur procès qui l'opposera aux enfants dont il
est le père biologique. Curieux, il décide malgré tout de côtoyer
en toute discrétion ces adolescents avides de rencontrer
« Starbuck » et finit par s'y attacher. A tel point qu'il
ne veut plus se battre malgré les incessants recommandations de son
avocat.
Par ailleurs, il est
poursuivi et harcelé par deux hommes auxquels il doit la somme de
quatre-vingt mille dollars. Ne pouvant les payer, ceux-ci s'en
prennent à son père. David finit alors par accepter d'aller
jusqu'au procès dans l'espoir d'y gagner assez d'argent pour pouvoir
rembourser sa dette...
Si le sujet de Starbuck
semble viser un public adolescent (ce que semblent d'abord confirmer
la musique du générique et la première scène, pas très...
élégante), il ne faut pas se fier aux apparences. Et encore moins
au remake réalisé deux ans plus tard par Isabelle Doval, avec dans
le rôle principal José Garcia. Si le remake est une pure comédie
qui ne joue pratiquement jamais dans le registre de l'émotion,
Starbuck en parvient en revanche, et ce malgré un
sujet qui aurait dû montrer très vite ses limites sans le talent du
réalisateur et des interprètes, à émouvoir. Après une courte
(mais nécessaire) adaptation à l'accent québécois, on suit avec
un plaisir vrai les aventures de ce personnage hors du commun
puisqu'il est le père de plus de cinq cent enfants. Patrick Huard
interprète avec justesse de gamin de quarante-deux ans, obligé de
s'assumer en tant que père d'un enfant à naître.
Comparé à Fonzy
(le remake), Starbuck offre beaucoup plus de moments
forts, au détriment peut-être des scènes humoristiques qui
finalement ne nous manquent pas tant que cela. Patrick Huard a
suffisamment de talent pour faire oublier à tous ceux qui ont
d'abord découvert le remake, un José Garcia pour une fois décevant.
Starbuck n'est peut-être pas un chef-d’œuvre, mais il a au moins
le mérite d'exister et de ne pas se contenter d'être vulgaire comme
aurait pu le faire penser le synopsis.
La même année que
Fonzy, un remake titré Delivery Man a été (ou va
bientôt être) réalisé par Ken Scott lui-même pour le territoire
américain. Ce qui n'étonnera personne puisque l'on sait depuis des
lustres que les américains ne traduisent aucun film et qu'ils
détestent lire les sous-titres. Peut-être aussi manquent-ils
d'imagination et que de piller dans les succès du monde entier
(qu'ils viennent d'Europe ou bien d'Asie) est une manière plutôt
aisée de s'assurer des revenus confortables...
Je n'irai pas jusqu'à dire que José Garcia était décevant dans "Fonzy". J'ai personnellement passé un agréable moment avec quelques fous rires que je ne renierai pas. "Starbuck" ne donne jamais dans le burlesque et cette histoire abracadabrante en devient presque crédible et même émouvante. Pour ma part, je retiendrai la mise en scène, les éclairages, les couleurs, le décor... qui font que ce film sort de l'ordinaire...
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