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mercredi 7 octobre 2015

Le Cycle de la Chair et de L'esprit: ExistenZ de David Cronenberg (1999)



Allegra Geller est mondialement connue et très populaire parmi les amateurs de jeux vidéos pour avoir créé un nouveau prototype d'interface se branchant directement sur la moelle épinière. Lors d'une représentation, elle propose à une dizaine de personnes du public de participer à la démonstration en se connectant eux-même au tout nouveau modèle de bioport créé par Allegra. Lors de la séance, la créatrice est attaquée par un commando nommé Les Réalistes, et opposé à toute forme de technologie. Heureusement pour elle, le jeune employé en marketing Ted Pikul l'aide à prendre la fuite...

Si David Cronenberg n'a jamais véritablement mis de côté ses obsessions, il a, peu de temps après Existenz, et même Spider, son film suivant, changé presque radicalement de registre. En fait de radicalité, il a su au mieux intégrer une part immense et de plus en plus importante de psychologie au détriment de l'horreur. En effet, dès l'admirable Faux-Semblant, le cinéma de Cronenberg emble revêtir un visage autrement plus mature que par le passé. Ce qui, en réalité, n'est qu'une apparence. D'ailleurs, le cinéaste d'origine canadienne joue sur cette ambiguïté dans chacune de ses œuvres. Passé maître dans l'art de manipuler le corps et la conscience, il a, à peu de chose près, frayé dans tous les domaines, créant ainsi une véritable encyclopédie de l'horreur génétique.

Depuis Frissons et Rage, à la sexualité débridée, en passant par Chromosome 3 et Scanners, deux films dont l'intrigue se concentre sur le contrôle et le pouvoir psychiques. Videodrome, lui, s'attarde sur l'influence des médias, et en l’occurrence, celle de la télévision. Crash mêle la chair au métal et Le Festin Nu, l'écriture aux drogues. Existenz ne déroge pas à la règle et aborde un thème qui, pourtant à l'époque, n'a pas encore atteint le degré d'importance qu'il connaît seize ans plus tard en 2015. Le jeu vidéo. Le jeu vidéo et son univers factice. Le jeu vidéo et ses implications morales, religieuses, politiques et même tout simplement, sociales.
Existenz est sans doute l'une de ses œuvres les moins comprises, et les moins acceptées. Certains y voyant même sont plus mauvais film (enfin, son moins bon, dirons-nous). Avouons qu'au premier abord, les décors ont l'air un peu cheap. Prenons par exemple la scène où les deux principaux protagonistes prennent la fuite à bord d'un véhicule. Les décors extérieurs de l'habitacle ont l'air d'être faits de carton-pâte. Comme ceux de ces vieux films sans le sou qui passaient un film derrière une voiture en réalité plantée dans un studio de cinéma. Croyez-le ou non, mais cette image un peu puérile et au départ grandement décevante était bien recherchée par son auteur. Et pour en avoir la confirmation, il suffit juste de se rappeler de la fin du film pour s'en convaincre. Elle se justifie à ell seule au travers d'une intrigue qui joue presque intégralement sur des faux-semblants.

Là où Existenz rejoint les œuvres passées de David Cronenberg, c'est dans la manipulation de ses personnages, et en même temps du public. Car en effet, même si l'on a une vague idée de ce qu'à l'intention de nous raconter le cinéaste, les spectateurs sont au moins autant, si ce n'est plus, dans le brouillard le plus complet. Le film n'est pas facile d'accès. D'ailleurs ceux qui ne connaissent pas son œuvre risquent de le bannir à jamais s'ils commencent par celui-ci. Même en tant que fan du réalisateur, on peut avoir beaucoup de mal à adhérer au traitement subit par la bobine.

David Cronenberg convoque pour cette aventure un brin surréaliste Jennifer Jason Leigh, Jud Law ainsi que Ian Holm et Willem Dafoe. Nouvelle et ancienne génération se retrouvent donc dans une œuvre au premier abord complexe mais dont les tenants et les aboutissants deviennent clairs à la toute fin du film. Pas sûr pourtant que tout le monde puisse tenir jusqu'au bout...


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